Un rassemblement à Blois ce mardi initié par les syndicats contre le RN
Dimanche 9 juin, la conjonction des élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président de la République ont placé le pays dans un état d’excitation et d’angoisse. Dans un communiqué conjoint, les syndicats CGT, FSU, Solidaires, et UNSA dénoncent la situation critique, soulignant que dans certains départements, l’extrême droite a rassemblé plus de 42 % des suffrages exprimés, tandis que l’abstention a atteint 49 %.
Les syndicats pointent la responsabilité du président Emmanuel Macron dans cette montée de l’extrême droite. Selon eux, en reprenant certaines thèses du Rassemblement National (RN) et en se positionnant comme la seule alternative à l’extrême droite, Emmanuel Macron aurait banalisé le RN, facilitant ainsi son ascension. Cette stratégie politique, couplée à des réformes jugées violentes sur le plan social (réforme des retraites, loi asile immigration, réforme de l’assurance chômage), a contribué à renforcer les inégalités sociales et à désespérer une partie de la population, favorisant ainsi l’extrême droite.
Un appel à l’unité et à la mobilisation
Face à cette situation, les syndicats appellent à l’unité des travailleurs et travailleuses pour éviter un choix restrictif entre l’extrême droite et le néolibéralisme. Un rassemblement s’est tenu ce mardi 11 juin 2024 à Blois à 18h, devant la Préfecture, pour démontrer cette unité et porter les revendications des travailleurs. Environ 300 personnes s’étaient déplacées.
Plus tôt dans la journée, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a souligné sur France Inter l’importance des mobilisations populaires pour contrer l’extrême droite, citant les exemples de l’Allemagne et de l’Espagne où de fortes mobilisations ont empêché l’extrême droite d’arriver au pouvoir. Elle a rappelé la nécessité d’un « front populaire » similaire à celui des années 1930 pour éviter un scénario à la Hitler en France.
Les syndicats alertent sur les dangers d’une victoire de l’extrême droite, citant des exemples actuels en Italie et en Argentine où des gouvernements d’extrême droite ont mené des politiques d’austérité, attaqué les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, et instauré des réformes constitutionnelles remettant en cause l’indépendance de la justice.
Pour répondre à l’urgence sociale et environnementale, les syndicats demandent :
- Des augmentations de salaires et de pensions.
- La suppression de la réforme des retraites et de l’assurance chômage.
- La défense des services publics et leur accès sans condition de nationalité.
- Une réforme fiscale taxant les super profits, dividendes, et rachats d’actions.
- L’égalité salariale et l’éradication des violences sexistes et sexuelles.
- La régularisation des travailleurs étrangers.
- La transformation de l’industrie pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux.
Le jeudi 13 juin, la direction de Carambar & Co dévoilera son projet de fermeture pour l’usine Poulain à Villebarou, à proximité de Blois, berceau de la marque depuis 1848. La cessation d’activité est programmée pour la fin de l’année 2024, impactant 109 employés. Un appel au rassemblement a été lancé par les syndicats jeudi à 7h contre la fermeture de l’usine Poulain.