William Trillaud, Jean-Philippe Lachaut et Arnault Chevallier lauréats du concours photo Objectif Patrimoines en Loir-et-Cher

Le dimanche 13 octobre 2024, lors des Rendez-vous de l’Histoire à Blois, s’est déroulée la remise des prix du premier concours de photographies intitulé Objectif Patrimoines en Loir-et-Cher, organisé par la Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher (SSLLC). Une première édition qui a rencontré le succès, avec 67 clichés reçus et 271 votant.es – au sein du stand 166 du Salon du livre des RDVH – pour le prix du public. Ce concours a mis à l’honneur le patrimoine local à travers le regard de 15 photographes amateurs sélectionnés, offrant une plateforme à des œuvres originales et inédites.
Un projet né d’une volonté d’ouverture
Comme l’explique Régis Deturck, administrateur de la SSLLC, chargé de l’organisation du concours, l’idée initiale est née suite à une exposition de leurs propres photographies sur le thème Les Vivants et les Morts, organisée l’année précédente par la Société des Sciences et Lettres. « De là est venue l’idée de faire quelque chose de plus général, avec des photographes amateurs », précise-t-il. Rapidement, la proposition est soumise à Francis Chevrier, directeur des Rendez-vous de l’Histoire, qui se montre enthousiaste. « Il trouvait que la photographie n’était pas suffisamment représentée lors de l’événement », poursuit Régis Deturck. Avec Dominique Mauclair, habitué des concours photo et artisan du règlement, ils mettent en place ce concours. Philippe Henwood, président de la SSLLC, précise les grandes lignes du concours : « Le patrimoine en Loir-et-Cher, c’est un thème très large. Nous avons ouvert le concours à toutes les formes de patrimoine : architectural, industriel, religieux, naturel, matériel ou immatériel. Le concours a donc été très largement ouvert. »
Prix « Regard décalé » pour William Trillaud
Premier lauréat appelé, pour le prix « Regard décalé » doté par le Conseil départemental de Loir-et-Cher : William Trillaud pour sa photo de la statue de Paul Renouard à Blois. Il nous raconte la genèse de cette image, prise lors d’un hiver particulièrement froid et brumeux. « Ce qui m’a marqué, c’est cet arbre décharné derrière le buste de Renouard, qui donnait l’impression de représenter l’évanescence de sa création », explique-t-il.

Dans ce cliché, William Trillaud a réussi à capter l’essence même de la fragilité de l’art et de la création. Le buste de Paul Renouard, célèbre peintre et illustrateur du XIXe et XXe siècle, semble presque habité par l’arbre dépouillé qui s’élève derrière lui, comme une métaphore visuelle de l’œuvre d’un artiste qui s’efface dans le temps, mais dont l’influence persiste subtilement, telle une silhouette derrière le brouillard. William Trillaud souligne que le choix du noir et blanc était délibéré, car il « renforce cette impression de temporalité et d’évanescence ». En supprimant la couleur, il a voulu ramener l’attention sur les contrastes et les formes, accentuant ainsi l’intemporalité de la scène. Le noir et blanc confère une dimension spirituelle à l’image, rendant à la fois hommage à la figure de Renouard et à l’acte de création artistique, qui, malgré sa fugacité, continue d’habiter notre monde.

Premier Prix : Jean-Philippe Lachaut
Le premier prix, doté par la Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher, également attribué par un jury de professionnels, est allé à Jean-Philippe Lachaut pour une photographie particulièrement travaillée sur le plan technique, avec un post-traitement destiné à mettre en valeur un rayon lumineux traversant, cherchant à « apporter quelque chose de spirituel ». « On ressent vraiment la présence christique qui émane de cette lumière », précise-t-il. Jean-Philippe Lachaut souligne son approche qui vise à brouiller la frontière entre photographie et peinture. « C’est un travail principalement axé sur la lumière, où je fais ressortir certaines zones et en enferme d’autres », ajoute-t-il, évoquant un travail de retouche approfondi.

Prix du public : Arnault Chevallier
Le choix du public est allé vers Arnault Chevallier pour sa photographie d’une voie à proximité de l’église Saint-Nicolas de Blois. « C’est une rue que j’ai découverte par hasard« , raconte Arnault Chevallier. Ce qui l’a marqué, c’est « son côté intemporel ». Il explique que sa photo met en lumière un lieu qui semble figé dans le temps : « Je pense qu’il y a 100 ans, ça devait déjà être comme ça. Ça n’a pas bougé ». Le choix du noir et blanc s’est imposé naturellement pour accentuer l’aspect intemporel de la scène. Arnault Chevallier se dit très touché par le prix du public, doté par la Librairie Labbé : « Ça me fait vraiment plaisir. Je suis très content d’avoir remporté ce prix, je ne m’y attendais pas du tout. »

Un concours appelé à se pérenniser
Fort de cette première expérience, Régis Deturck se montre optimiste quant à l’avenir du concours. « Nous avons l’accord du Conseil départemental et de M. Chevrier pour le renouveler », affirme-t-il. Il faudra cette fois travailler autour du thème 2025 des Rendez-vous de l’histoire : « La France ? »