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XR et ABC ont joyeusement critiqué les JO au Carnaval de Blois

Ce dimanche 17 mars, le Carnaval de Blois n’était pas uniquement une célébration joyeuse et colorée de l’Olympisme, le thème de 2024 lié aux Jeux Olympiques d’été de Paris. Il était aussi un terrain d’expression pour des voix critiques, en particulier celles d’Extinction Rebellion Blois (XR Blois). Ces militants écologistes ont – comme annoncé préalablement – utilisé l’évènement annuel pour exprimer leur opposition aux JO, un sujet brûlant de débat public et de contestation. Ils étaient associés en cela à l’Association blésoise de capoeira (ABC).

La décision de la Ville de Blois de « poursuivre la propagande nationale autour de l’organisation des Jeux Olympiques d’été à Paris et dans toute la France » irrite Extinction Rebellion Blois qui le fait savoir depuis samedi par un communiqué. L’objectif d’XR Blois était clair : mettre en lumière les « dérives » des JO, en utilisant le cadre traditionnellement festif et revendicatif du carnaval pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme un « saccage démocratique, économique, social et écologique perpétrés par les décideurs politiques ».

Au-delà de la simple participation au carnaval, les arguments d’XR Blois contre les JO sont nombreux et variés, touchant à des préoccupations qui vont bien au-delà du sport : des questions de démocratie et transparence (« son fonctionnement est parfaitement opaque au public »), d’économie (« la quantité d’argent public investi est aussi colossale que difficile à évaluer »), et de droits sociaux (« des pratiques de surveillance jusqu’à présent considérées abusives »). Leur critique s’étend aussi au domaine de l’écologie et de la justice sociale, soulignant que les JO favorisent « l’industrie de l’immobilier, les entreprises de sécurité, mais aussi l’industrie de la télévision et les divers sponsors », souvent au détriment de l’environnement et des populations défavorisées.

L’Association blésoise de capoeira (ABC), participant également au carnaval, a également voulu se dissocier du « thème de cette année » et de son « agenda politique ». Pour l’ABC, la capoeira est bien plus qu’un sport : c’est un moyen d’expression culturelle profondément ancré dans l’histoire de la résistance contre l’esclavagisme, et un hommage aux peuples indigènes d’Amazonie. « L’Association blésoise de capoeira (ABC) soutient la Ville de Blois dans l’organisation du carnaval municipal… Mais nous ne souhaitons pas servir l’agenda politique qui se cache derrière le thème de cette année, et nous sommes heureux d’accueillir dans notre cortège les militants d’XR Blois. » Leur participation était donc un acte de célébration du sport, mais aussi une contestation des Jeux Olympiques par des maquillages explicites.

Les communiqués

Ce dimanche 17 mars, Extinction Rebellion Blois (XR Blois) participera au carnaval municipal. Pour cette édition 2024, la Ville de Blois a décidé de poursuivre la propagande nationale autour de l’organisation des Jeux Olympiques d’été à Paris et dans toute la France. Tout en participant joyeusement à l’évènement, les militant⋅e⋅s d’XR arboreront des pancartes rappelant les anneaux olympiques, illustrés des dérives sociales et écologiques des Jeux Olympiques (JO). Traditionnellement, le carnaval est un évènement populaire et revendicatif, où les hiérarchies sont renversées, et les humbles se moquent des puissants. Mais cette année c’est bien l’idéologie des puissants qui est à l’honneur. À l’image de beaucoup d’éditions passées, Les Jeux Olympiques de Paris sont un pas de plus dans le saccage démocratique, économique, social et écologique perpétrés par les décideurs politiques. Sous couvert de valeurs universelles de partage et de dépassement de soi à travers la pratique sportive, les JO sont en fait des initiatives privées servant des intérêts restreints. Rappelons que le Comité International Olympique (CIO) est une association privée. Propriétaire des JO, elle entend toucher de l’argent sur tout ce qui s’y rapporte. Ses membres sont essentiellement des grandes fortunes et des aristocrates, choisis par cooptation ; son fonctionnement est parfaitement opaque au public. On est très loin du bien commun et du partage. Les Jeux Olympiques de Paris ne sont plébiscités ni par les Français⋅es en général, ni par les Parisien⋅ne⋅s en particulier. La quantité d’argent public investi est aussi colossale que difficile à évaluer, car beaucoup d’aménagements publics effectués pour les JO ne sont pas comptabilisés comme tels. De plus, l’État s’engage à couvrir des déficits et dépassements de budget éventuels ; qui sont en fait systématiques. Une dépense publique qui pourrait être consacrée à d’autres préoccupations urgentes des Français⋅es (accès à l’alimentation et à l’énergie, école publique et hôpitaux, etc.). Pire, ces aménagements sont l’occasion de dérives sociales et sécuritaires sous prétexte d’intérêt pour la Nation. Des pratiques de surveillance jusqu’à présent considérées abusives, seront expérimentées puis banalisées. Déploiement massif de la vidéo-surveillance, détection algorithmique de « comportements suspects », ou encore scanner corporel complet à l’entrée des complexes sportifs. À Paris et en Seine-Saint-Denis (93), des populations déjà défavorisées ou marginalisées sont expulsées. Des investissements immobiliers sont exceptionnellement autorisées contre l’avis des habitant⋅e⋅s, accélérant la sélection sociale injuste via la hausse des loyers et du coût de la vie. Ironiquement, certains de ces chantiers n’hésitent pas à faire appel à des travailleurs précaires ou sans-papiers. Outre le CIO, ceux qui profitent des JO sont donc l’industrie de l’immobilier, les entreprises de sécurité, mais aussi l’industrie de la télévision et les divers sponsors. Parmi lesquels figurent, encore en 2024, des entreprises dont des pans entier d’activités sont incompatibles avec un monde durable et juste : Air France, Vinci, Arcelor Mittal, CMA-CGM, Carrefour, LVMH, etc. Ces formes d’exploitation des plus démuni⋅e⋅s pour une élite sportive, financière et industrielle, n’est que trop représentative de l’idéologie des JO, héritière d’une logique extractiviste et colonialiste. Le sport est un don de l’humanité. Il permet l’épanouissement personnel et le lien social. Pratiqué dans le respect du corps et de l’esprit, c’est un bienfait pour la santé. Et tout cela dans la diversité culturelle, et sans émettre de gaz à effets de serre. C’est malheureusement tout le contraire qui est promu aujourd’hui par les Jeux Olympiques. XR

L’Association blésoise de capoeira (ABC) soutient la Ville de Blois dans l’organisation du carnaval municipal, auquel elle participe avec plaisir, comme appropriation de l’espace public par les citoyens. Mais nous ne souhaitons pas servir l’agenda politique qui se cache derrière le thème de cette année, et nous sommes heureux d’accueillir dans notre cortège les militants d’XR Blois. La capoeira est une discipline sportive et culturelle afro-brésilienne, qui tire ses origines dans la lutte contre l’esclavagisme ; rappelée par les cordes que nous attacherons à nos costumes. De plus, si l’influence africaine dans la capoeira est bien connue, l’héritage indigène des peuples premiers d’Amazonie l’est moins. Ils ont pourtant aussi été réduits à l’esclavage, ont aussi combattus les colons, et ont influencé les mouvements et les imaginaires de la capoeira. Leurs descendants sont parmi les derniers peuples à refuser le développement effréné de la civilisation globale et l’uniformité culturelle, tous deux véhiculés par les Jeux Olympiques. Ce sont les gardiens ultimes de la plus grande réserve de biodiversité, et du plus grand puits de carbone de la planète. Leur perte est directement la nôtre. Nos maquillages tenterons de leur rendre ce triple hommage. ABC

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