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La question du financement de TotalEnergies s’invite au conseil municipal de Blois

Le 10 avril 2024, près de soixante organisations non gouvernementales (ONG) internationales, dont Reclaim Finance, ont publié deux lettres ouvertes exhortant les banques et investisseurs de TotalEnergies à s’abstenir de participer à ses émissions d’obligations. Ces obligations, essentielles au financement de TotalEnergies, facilitent le développement de nouveaux projets pétroliers et gaziers, en contradiction avec les recommandations scientifiques visant à limiter le réchauffement climatique. Cette mobilisation des ONG fait suite à une récente levée de fonds par TotalEnergies sur le marché obligataire, avec le soutien notable de la banque française BPCE/Natixis. Avec quatre obligations arrivant à échéance cette année, les ONG alertent également sur le risque de leur renouvellement.

La question du financement de TotalEnergies s’est invitée au conseil municipal de Blois le 15 avril 2024 par le biais d’une délibération sur le dispositif de paiement par cartes d’achats. Comme lors du conseil communautaire, Françoise Beigbeder, élue EELV-Blois naturellement, a ciblé la Caisse d’Épargne (du groupe BPCE) en ces termes : « Elle finance largement l’industrie des énergies fossiles, notamment à travers Total Énergie, avec plus de 51 milliards de dollars impliqués. Plusieurs communes, notamment Rennes et Besançon cherchent des financements plus éthiques. Elles essaient de trouver des alternatives et sont en train de créer un réseau pour s’entraider et échanger des conseils, des tuyaux vertueux, bien sûr, et non pour le pétrole… »

Sébastien Breton, rapporteur du budget chargé du suivi financier, n’a pas abondé dans le sens de l’écologiste. « J’aimerais un peu nuancer tes propos parce que la Caisse d’Epargne est tout de même l’un de nos principaux financeurs et joue un rôle crucial dans le soutien de nos politiques, notamment dans tous les projets de reconstruction et de réhabilitation qui visent à réduire la consommation d’énergies fossiles, a répondu Sébastien Breton. Je comprends tout à fait que le groupe BPCE puisse être critiqué, mais il ne faut pas confondre le groupe avec la Caisse d’Epargne. J’ai entendu des choses, par exemple, sur le Crédit Mutuel et le Crédit Coopératif, mais la Caisse d’Epargne reste une banque régionale. En région Centre, il n’y a pas énormément de projets de forage pétroliers, donc notre partenaire régional ne finance pas directement ce type de projets. Comme le Crédit Mutuel, la Caisse d’Epargne est une banque mutualiste où les clients sociétaires peuvent influencer la politique de la banque. J’ai également entendu parler du Crédit Coopératif qui appartient au groupe BPCE, donc c’est un modèle similaire. Je voudrais juste préciser publiquement qu’il ne faut pas ternir l’image d’une banque en particulier. Le secteur n’est pas parfait, ils font des efforts, et malheureusement, il y a encore des financements qui ne vont pas dans la direction que souhaiterait ton groupe. Heureusement ou malheureusement, c’est l’un de nos principaux financeurs et ils contribuent grandement à nos politiques. »

Françoise Beigbeder a rétorqué qu’elle exprimait la volonté d’aller vers une démarche de questionnement : « Nous sommes conscients que les choses ne vont pas changer en quelques mois. Ce n’est pas le but. L’objectif est vraiment de poser cette question et d’essayer d’être le plus proche possible d’une banque à la fois sociale et respectueuse de l’environnement et de l’humain. » Ce qui a poussé l’élu RN, Michel Chassier, à intervenir : « Si les banques françaises ne financent pas Total, nous laissons la place à nos concurrents. Et donc on achètera du pétrole à d’autres… »

Le mot de la fin est allé à Nicolas Orgelet, élu EELV-Blois naturellement. « Nous demandons des critères, et une transparence sur l’utilisation des investissements. Seule la pression publique, permise par des volumes financiers importants, pousse à cette transparence. Cela concerne de l’argent public et soulève un véritable enjeu les bombes climatiques, et sur l’investissement durable. À Besançon, par exemple, ils ont opté pour la Banque Postale, retirant tous leurs financements du fossile au profit des énergies renouvelables. C’est une manière d’influencer et de changer la société en imposant ce type de critères, a argumenté l’écologiste. C’est faisable, puisque d’autres villes et agglomérations l’ont fait. Je ne dis pas que ce sera le seul critère, mais il doit être pris en compte dans le cahier des charges. » Le débat est lancé à Blois.

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