40 % des Français souhaiteraient vivre dans une maison en zone rurale

L’édition 2025 de l’étude « Ipsos Housing Monitor », réalisée en partenariat avec CESI École d’ingénieurs, met en lumière les tensions croissantes du marché du logement en France. Et contrairement à de nombreux pays où la préférence va vers les centres-villes, 40 % des Français expriment le souhait de vivre dans une maison en zone rurale, un chiffre nettement supérieur à la moyenne mondiale de 22 %. Cet engouement pour la campagne traduit une recherche accrue d’espace et de qualité de vie, notamment depuis la crise sanitaire.
Cette tendance illustre une évolution profonde des aspirations résidentielles, marquée par un désir de retour à la nature, une quête de tranquillité et une volonté de s’éloigner des grandes agglomérations. En effet, si les habitants des pays d’Asie ou d’Amérique Latine privilégient les maisons individuelles en ville, et ceux d’Australie ou du Japon les banlieues, les Français semblent attirés par une autre dynamique.
Un marché sous tension, marqué par des inégalités territoriales
En France, le marché du logement est frappé par une pénurie structurelle, accentuée par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt. Actuellement, 57 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale, mais cette proportion diminue depuis une décennie. L’enquête menée en 2024 pour le CESE révélait que 58 % des Français jugent l’accès au logement difficile, un chiffre atteignant 67 % à Paris et dans les grandes métropoles. Parmi les parents interrogés, cette perception grimpe à 67 %, illustrant les effets de la crise du logement sur les familles.
Les principales causes de cette tension sont identifiées par la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) : l’inflation, la hausse des taux d’intérêt, la raréfaction des crédits et la contraction de l’offre locative. Ces facteurs combinés rendent l’accession à la propriété plus difficile que pour la génération précédente, selon 61 % des Français interrogés.
Une insatisfaction croissante et un marché jugé inégalitaire
L’étude montre que 62 % des Français estiment que la situation du logement se dégrade, un chiffre plus élevé que la moyenne mondiale (52 %). De plus, 66 % considèrent que cette problématique n’est pas traitée avec sérieux par les pouvoirs publics. Cette perception est d’autant plus marquée chez les jeunes actifs et les familles, confrontés à des loyers en forte hausse et à des conditions de prêt de plus en plus restrictives.
Paradoxalement, 63 % des Français se déclarent satisfaits de leur logement actuel, un taux légèrement supérieur à la moyenne mondiale de 61 %. Toutefois, cette satisfaction masque d’importantes disparités entre les propriétaires et les locataires. Si 68 % des locataires aspirent à devenir propriétaires, 52 % d’entre eux estiment qu’ils n’en auront jamais les moyens.
Les critères essentiels dans le choix d’un logement
Au-delà du rêve de la maison individuelle, les Français restent pragmatiques dans leurs critères de sélection. Le rapport qualité-prix constitue le premier critère pour 47 % d’entre eux, un chiffre proche de la moyenne mondiale. L’importance de disposer d’un espace extérieur est particulièrement marquée en France (42 %), un taux record au niveau international où la moyenne est de 13 %.
La sécurité joue également un rôle central : 29 % des Français citent un faible taux de délinquance comme critère essentiel, légèrement en dessous de la moyenne mondiale (33 %). L’accès aux transports en commun est important pour 24 %, tandis que la proximité du lieu de travail est un facteur déterminant pour 22 % d’entre eux. À rebours de certaines idées reçues, la présence d’une piscine, souvent mise en avant dans les offres immobilières, ne séduit que 2 % des répondants, un chiffre stable en France comme à l’international.