
Le télétravail continue de jouer un rôle significatif dans la vie professionnelle des actifs en France. Selon une étude du Crédoc, basée sur des données de 2022, 28 % des actifs en emploi déclarent pratiquer le télétravail. Ce chiffre, bien que déjà élevé, pourrait l’être encore plus si les employés avaient davantage de liberté dans l’organisation de leur travail. En effet, 49 % des actifs souhaiteraient télétravailler (ou continuer de le faire), et 38 % estiment que leur poste s’y prêterait. Mais quel est le véritable impact du télétravail sur l’environnement ?
Télétravail en chiffres
En France, le télétravail se divise en trois catégories : 8 % des actifs télétravaillent totalement (chaque jour travaillé), 16 % télétravaillent régulièrement (au moins une fois par semaine), et 4 % télétravaillent de manière occasionnelle (moins d’une fois par semaine). La pandémie de COVID-19 a accéléré cette tendance, mais la marge de progression reste importante. En 2019, seuls 4 % des salariés pratiquaient le télétravail, illustrant un changement majeur dans les modes de travail en seulement trois ans.
Impact environnemental
Le télétravail présente un potentiel écologique significatif. Une journée de télétravail permet d’éviter en moyenne près de 4,5 kg de CO2 d’émissions liées aux trajets domicile-travail. En France, les déplacements domicile-travail représentent 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), et se font principalement en voiture, le mode de transport le plus polluant. Réduire ces déplacements pourrait donc avoir un impact sur les émissions totales de CO2.
Augmenter d’un jour par semaine le télétravail des actuels télétravailleurs pourrait réduire les émissions de CO2 des déplacements domicile-travail de 2 %. Permettre à tous les actifs de télétravailler selon leurs préférences pourrait réduire ces émissions de 10 %.
Ces estimations montrent que le télétravail pourrait jouer un rôle clé dans la stratégie de réduction des émissions de CO2. Cependant, ces chiffres restent des ordres de grandeur, et il serait utile de mener de futures études pour prendre en compte les effets rebond, tels que les émissions supplémentaires liées au logement ou aux déplacements autres que domicile-travail.
Le télétravail est plus courant parmi les jeunes, les diplômés, et ceux vivant dans les pôles urbains. Les télétravailleurs sont donc plus susceptibles d’utiliser les transports en commun.
Sources : Enquête télétravail Crédoc-CGDD, 2022 / Insee Première, 2023 / Dares Analyses, 2022