Actualités en France : bataille politique, baisse de l’inflation, 12 millions de fumeurs quotidiens
Pour connaître en deux, trois voire quatre petites minutes l’essentiel des actualités en France, nous vous proposons ce condensé d’informations. Que se passe t-il dans notre pays ?
Débat sur la réforme des retraites et bataille politique
La commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale est sur le point d’entamer un examen crucial concernant la réforme des retraites. Les députés vont se pencher sur le texte présenté par le groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), qui vise à ramener l’âge de la retraite à 62 ans, annulant ainsi le relèvement à 64 ans. Cette étape marque le début de la saison 2 de la réforme des retraites, avec un premier round en commission des affaires sociales.
La proposition du groupe Liot suscite déjà une forte tension, et cette dernière devrait atteindre son paroxysme dès mercredi. La majorité, qui dispose de seulement 32 députés dans cette commission, compte sur le soutien des députés Les Républicains pour contrer le texte, qu’elle juge irrecevable. En effet, l’opposition détient 40 sièges, dont 8 appartiennent aux députés Les Républicains.
Dans ce contexte, Eric Coquerel, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale et membre de La France Insoumise (LFI), a donné son feu vert pour l’examen de la proposition de loi. Il a considéré le texte comme « recevable » en invoquant une « application souple » de la Constitution. Selon lui, cela permet de défendre le principe d' »initiative parlementaire » et le « droit de l’opposition ». Cette décision a immédiatement été critiquée par les présidents des groupes de la majorité, qui ont qualifié la décision d’Eric Coquerel d' »atteinte grave à nos institutions » et de « décision partisane et politicienne ».
Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale et membre du parti Renaissance, a adopté une position opposée à celle d’Eric Coquerel. Elle a déclaré qu’elle « prendrait ses responsabilités » pour empêcher le vote de ce texte, tant en commission qu’en séance plénière le 8 juin.
La baisse de l’inflation en France : son plus bas niveau depuis 2022 selon l’Insee
L’inflation en France connaît une baisse significative au mois de mai, atteignant son plus bas niveau depuis le printemps 2022, selon les données publiées par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Après avoir dépassé les 6% en début d’année et atteint 5,9% en avril, l’indice des prix à la consommation se stabilise à 5,1% sur un an.
Cette baisse de l’inflation est principalement attribuée au ralentissement des prix de l’énergie, des produits manufacturés, des services, ainsi que de l’alimentation. Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 14,1% sur un an en mai, après une hausse de 15% en avril. Cependant, la hausse des prix des produits frais reste constante, avec une augmentation de 10,4% sur un an, pratiquement au même rythme qu’en avril (+10,6%). En revanche, le coût des autres produits alimentaires a connu une hausse moins rapide, passant de 15,8% en avril à 14,8% en mai.
La désinflation est encore plus marquée dans le secteur de l’énergie, où les prix ont progressé de seulement 2% sur un an en mai, comparé à une augmentation de 6,8% en avril et des progressions à deux chiffres observées ces derniers mois. Une exception notable à ce mouvement de désinflation est le prix du tabac, qui a augmenté de 9,8% sur un an en mai, poursuivant ainsi une accélération pour le troisième mois consécutif, selon les observations de l’Insee.
Tabagisme : Près de 12 millions de fumeurs quotidiens en France en 2022
Selon une étude publiée par Santé Publique France, le taux de fumeurs en France reste stable après une baisse significative entre 2016 et 2019. Cependant, des inégalités persistent selon le milieu social. En 2022, près d’un tiers des personnes âgées de 18 à 75 ans déclaraient fumer en France métropolitaine, avec 24,5% de fumeurs quotidiens, soit près de 12 millions de personnes.
Après une baisse sans précédent entre 2016 et 2019, où le taux de tabagisme quotidien est passé de 29,4% à 24,0% en métropole, la prévalence s’est stabilisée depuis 2019. Les résultats de cette étude se basent sur une enquête téléphonique menée entre mars et juillet 2022 auprès de 3 229 adultes.
Selon Santé Publique France, le stress lié à la crise sanitaire du Covid-19 pourrait avoir eu un impact sur l’interruption de la baisse du tabagisme et sur la hausse observée chez certaines populations. En effet, la prévalence du tabagisme quotidien reste nettement plus élevée chez les personnes ayant un niveau de diplôme plus faible. Elle varie de 30,8% parmi les personnes sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au baccalauréat à 16,8% parmi les personnes titulaires d’un diplôme supérieur au baccalauréat.
De plus, la prévalence du tabagisme quotidien est la plus élevée parmi le tiers de la population ayant les revenus les plus bas, soit 33,6%. Parmi les 18-64 ans, elle est nettement plus élevée chez les personnes au chômage (42,3%) que chez les actifs occupés (26,1%) ou les étudiants (19,1%).
En ce qui concerne la cigarette électronique, 41,2% des personnes âgées de 18 à 75 ans déclarent l’avoir déjà expérimentée en 2022. La prévalence du vapotage quotidien s’élève à 5,5%. Bien qu’elle n’ait pas connu de variation significative par rapport à 2021, une tendance à la hausse est observée depuis 2016, année où seulement 2,5% des personnes vapotaient quotidiennement.
L’enquête révèle également que parmi les fumeurs quotidiens, 59,3% expriment le désir d’arrêter de fumer, 26,4% envisagent d’arrêter dans les six prochains mois et 30,3% ont fait une tentative d’arrêt d’au moins une semaine au cours des 12 derniers mois.