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Coline Serreau : « Nous voulons une pureté du son »

Ce samedi 2 novembre 2024, la Galerie d’Art Wilson à Blois a résonné des voix de la Ensemble vocal du Delta, des voix de Réta Kazarian et de Coline Serreau. Avant le concert, l’artiste pluridisciplinaire nous a confié quelques mots au sujet de cette aventure musicale autour de la chorale depuis une vingtaine d’années.

Dès sa création, la Chorale du Delta a rassemblé une trentaine de chanteurs, parfois plus. Mais après des années de large chœur, le besoin de renouvellement artistique s’est fait sentir. « J’ai eu envie de changer de formule. On a réduit le groupe à un ensemble vocal de cinq personnes, ce qui est très beau aussi. Et nous faisons des concerts toutes les deux également. »

Tout comme à l’église de Veuves auparavant, le public blésois a eu l’occasion de découvrir un concert, où les œuvres classiques de Bach, Monteverdi ou Vivaldi se sont entremêlées avec des chants traditionnels de Géorgie. « J’aime énormément la musique géorgienne, » confie Coline Serreau. « Je l’ai découverte bien avant de connaître Réta. Quand je lui ai dit qu’elle devait chanter la musique de son pays, c’était une redécouverte pour elle aussi. C’est devenu une part essentielle de nos concerts. »

Une vision artistique partagée

Dans son parcours, Coline Serreau n’a jamais été de celles qui se contentent de suivre les règles établies, que ce soit au cinéma ou dans le chant. Elle s’attache à une esthétique musicale qui refuse la prétention et la superficialité. « Nous voulons une pureté du son, sans ces styles ampoulés, ces vibratos excessifs qui sont de mauvais goût. » À travers cette démarche, le duo propose une vision différente de la musique classique, plus accessible et moins élitiste, sans pour autant sacrifier la rigueur technique.

La complicité artistique avec Réta Kazarian, musicienne franco-arménienne d’origine géorgienne, est au cœur de leur succès. Leur rencontre est marquée par une admiration réciproque. « Réta est une très grande musicienne. Je l’ai rencontrée quand elle recrutait des chanteurs pour son ensemble de musique russe. Quand j’ai vu comment elle chantait, je me suis dit : ‘Elle, il faut qu’elle rejoigne ma chorale’. » Ensemble, elles forment un duo soudé par une vision commune de la musique, loin des conventions. « Nous ne voulons pas de ce chant lyrique prétentieux, » affirme Coline Serreau. « C’est une autre manière de faire, plus pure, et les gens l’apprécient. »

Cette recherche de simplicité se manifeste aussi dans leur choix de lieux de concert. Les églises sont privilégiées, non pas pour leur symbolique religieuse, mais pour leur acoustique unique et leur histoire millénaire. « Ces lieux n’ont pas été construits par hasard. Ils sont souvent porteurs d’une énergie très forte, et puis c’est beau et gratuit » explique Coline Serreau. Et même si leur attachement à la spiritualité reste strictement musical, ces décors confèrent une dimension sacrée à leurs prestations. Pour autant, leur approche reste tout-terrain : « On chante un peu partout. Ce qui compte, c’est la chaleur du moment. »

Leur duo est également enrichi par la collaboration avec la pianiste et organiste biélorusse Ania Homenya, une musicienne biélorusse « extrêmement bien formée » grâce à l’enseignement de l’école de l’époque soviétique. « C’est un milieu de musiciens très solide. Leur formation musicale était exceptionnelle, et ça se ressent encore aujourd’hui, » précise Coline Serreau.

Installée dans le Loir-et-Cher, Coline Serreau a fait de ce département une terre d’accueil pour ses projets musicaux. « On donne trois, quatre ou cinq concerts par an dans les environs. Il y a une vraie effervescence culturelle ici », souligne-t-elle.

La Belle Histoire : une vie de création continue

Si la musique occupe une belle place dans la vie de Coline Serreau, le théâtre et le cinéma ne sont jamais loin. Depuis septembre, elle joue chaque lundi au Théâtre Michel à Paris son spectacle autobiographique, La Belle Histoire de Coline Serreau, qui se poursuivra par une grande tournée. « Je donne aussi des cours à des comédiens, j’écris… Là, je travaille sur un long-métrage, même si la production est compliquée en ce moment. Mais la vie continue, quoi, » dit-elle, fidèle à son esprit toujours en ébullition. Concernant ce projet de long-métrage, dont elle parle depuis plusieurs années, l’attente est devenue une leçon de patience, mais aussi de résilience. « On va y arriver, » assure-t-elle.

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