Mobilités

Visibilité : préoccupations croissantes des usagers de la route

La nuit tombante, la pluie, le brouillard… autant de facteurs qui accentuent le sentiment de vulnérabilité des usagers de la voie publique. Une enquête réalisée en octobre par Toluna Harris Interactive pour Assurance Prévention, dresse un tableau préoccupant des risques nocturnes sur les routes.

Une sensation de vulnérabilité omniprésente

La sécurité sur la voie publique demeure une préoccupation majeure. Que ce soit à vélo, en trottinette électrique, en voiture ou même à pied, la plupart des usagers expriment un sentiment de vulnérabilité. Ce ressenti est particulièrement fort chez les cyclistes (90 %), les utilisateurs de trottinettes électriques (87 %) et de deux-roues motorisés (87 %). Les piétons (74 %) et les automobilistes (66 %), bien que moins touchés, partagent également cette impression d’insécurité. « Ce sentiment de vulnérabilité est stable depuis 2022 », indique l’étude.

Les situations de faible visibilité exacerbent ce malaise. Près de 93 % des parents s’inquiètent davantage pour la sécurité de leurs enfants en cas de mauvaise visibilité, une hausse de 4 points par rapport à 2023. De même, 84 % des répondants se disent préoccupés par leur propre sécurité, tandis que 80 % s’inquiètent pour les autres usagers de la route, une progression notable de 7 points.

Des comportements sécuritaires, mais perfectibles

Face à ces risques, une majorité de Français (93 %) affirment adopter régulièrement des gestes de sécurité. Cependant, l’étude pointe une mise en pratique irrégulière de ces précautions. Environ un quart des usagers (28 %) reconnaissent ne pas systématiquement appliquer les bonnes attitudes. Ce chiffre grimpe à 61 % chez les usagers de deux-roues motorisés et à 56 % pour les utilisateurs de trottinettes électriques, modes de transport les plus exposés aux dangers.

Les automobilistes se révèlent les plus vigilants. Près de 83 % respectent la priorité des piétons, et 80 % réduisent leur vitesse en cas de visibilité réduite. Les cyclistes, de leur côté, montrent une attitude relativement altruiste : 73 % affirment systématiquement respecter les priorités des piétons. Néanmoins, la vigilance doit encore s’intensifier, surtout pour les usagers de trottinettes électriques. En effet, 65 % d’entre eux déclarent avoir déjà frôlé un accident en situation de faible visibilité, un chiffre qui reste alarmant.

Le changement d’heure, un facteur de risque supplémentaire

Le passage à l’heure d’hiver, le 27 octobre dernier, suscite une appréhension supplémentaire. Selon l’enquête, 61 % des Français estiment que ce changement complique la cohabitation des usagers de la route. Les précautions sont de rigueur : 81 % des parents envisagent de renforcer la sécurité de leurs enfants, et 79 % se montrent plus vigilants envers les autres usagers. Pourtant, seuls 77 % affirment qu’ils renforceront leurs propres pratiques de sécurité.

Une sensibilisation encore inégale

Si 71 % des répondants jugent être suffisamment informés des risques nocturnes, la réalité est plus nuancée. En effet, seulement 18 % se disent « très bien informés ». Ce manque de connaissance est préoccupant, d’autant plus que l’étude souligne une corrélation entre la méconnaissance des dangers et les accidents.

L’enquête Toluna Harris Interactive souligne donc l’importance d’une sensibilisation accrue et d’un renforcement des comportements sécuritaires. La sécurité routière reste une responsabilité collective, et chaque usager a un rôle à jouer pour prévenir les accidents nocturnes.

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