Mac-Ghrebin, l’oasis de la cuisine marocaine au cœur d’un quartier oublié
Dans un quartier où les petites entreprises luttent pour survivre, « Mac-Ghrebin » se démarque en offrant une pause culinaire authentique et chaleureuse. Situé au 129 rue Michel Bégon à Blois, ce restaurant unique, qui combine cuisine marocaine traditionnelle et restauration rapide, est géré par Abdellali Mesbah. Sa femme, Hafida Mesbah, dirige de son côté la micro-crèche « Les Petits Anges », un projet complémentaire qui reflète leur engagement envers la communauté.
Un nom qu’on retient
« Mac-Ghrebin », le nom interpelle. « Nous avons choisi ce nom pour évoquer la rapidité et l’accessibilité tout en conservant nos racines marocaines », explique Abdellali Mesbah. « ‘Mac’, c’est un clin d’œil aux chaînes de restauration rapide, et ‘Ghrebin’ rappelle notre identité culturelle. » Ce choix audacieux attire les curieux et représente la fusion entre tradition et modernité. Couscous, tajines et pâtisseries marocaines sont proposés, souvent accompagnés d’un thé à la menthe. « Je veux que chaque personne qui entre ici se sente comme un invité de la maison », explique Abdellali.
Des défis quotidiens
S’installer dans ce quartier n’a pas été sans défis. « C’est un quartier où les habitants ont souvent des moyens limités, et il est difficile de se faire connaître », confie Abdellali. Toutefois, le bouche-à-oreille et la qualité des plats ont permis à « Mac-Ghrebin » de se bâtir une clientèle fidèle, composée de travailleurs locaux et de passants qui découvrent le restaurant grâce aux avis en ligne.
Les avis des clients soulignent souvent la générosité des portions et l’authenticité des saveurs. « Nous avons même des clients qui nous disent que notre couscous est le meilleur qu’ils aient mangé en France », sourit Abdellali.
La cuisine de « Mac-Ghrebin » est inspirée des recettes que la famille Mesbah se transmet de génération en génération. « Nous préparons tout sur place, du couscous roulé à la main aux épices choisies avec soin, pour garantir l’authenticité de chaque plat », explique Abdellali. Cette approche, bien que plus exigeante, est récompensée par la fidélité des clients. « Je veux transmettre les valeurs de la cuisine marocaine : le partage et la convivialité. Manger ici, c’est comme partager un repas chez nous. »
Restaurateur et médiateur
Au-delà de sa fonction de restaurateur, Abdellali endosse souvent le rôle de médiateur dans ce quartier animé. « Je me retrouve à parler avec les jeunes, à leur dire de ne pas gâcher leurs vies, de saisir leurs chances », raconte-t-il. Cette proximité et cette implication font de lui une figure respectée et bienveillante. « Mon but est de leur montrer qu’on peut réussir même en partant d’ici. »
Face à la demande croissante, Abdellali prépare l’introduction d’un service de livraison pour atteindre une clientèle plus large et offrir plus de flexibilité aux clients. « Beaucoup de personnes nous demandent si nous pouvons livrer, surtout celles qui travaillent tard ou ne peuvent pas se déplacer », précise-t-il. Cette initiative marque le début d’une expansion potentielle, avec l’idée d’ouvrir un autre point de vente si le succès est au rendez-vous.
Les Petits Anges : un soutien essentiel aux familles
De son côté, Hafida Mesbah dirige la micro-crèche « Les Petits Anges », rue Marcel Doret, ouverte depuis 2021. « J’ai constaté un réel besoin de solutions de garde aux horaires élargis », explique Hafida. Ouverte de 6h15 à 19h, la crèche permet aux familles de déposer leurs enfants tôt le matin, un service rare mais essentiel. Cette crèche dépasse le rôle d’une simple structure de garde : elle est devenue un véritable pilier de la vie de quartier. « Nous avons toujours voulu offrir aux familles un endroit sûr et accueillant où leurs enfants peuvent s’épanouir. »
Être entrepreneur dans ce quartier représente un défi de taille, confie Abdellali. « Gérer un restaurant et une crèche, c’est jongler avec les obligations administratives, les coûts de fonctionnement, et le stress permanent. » Hafida et Abdellali admettent que les charges élevées, en particulier avec la hausse des coûts de l’énergie, sont difficiles à supporter. « Mais nous continuons, portés par notre passion et par le soutien des gens du quartier », ajoute Hafida.
Le couple Mesbah n’a pas eu un parcours facile. « J’ai fait de nombreux métiers avant de trouver ma voie dans la restauration, et Hafida a travaillé dur pour réaliser son rêve de diriger une crèche », se remémore Abdellali. « On veut montrer aux jeunes qu’avec de la persévérance, il est possible de réussir. »
Malgré les obstacles, Abdellali et Hafida ne manquent pas de projets. « Nous aimerions agrandir nos activités, peut-être ouvrir une autre crèche ou un deuxième restaurant », rêve Hafida. Pour Abdellali, la priorité reste de maintenir un espace de partage et de convivialité. « J’espère que mes enfants prendront un jour la relève et poursuivront ce que nous avons construit. »
Solidaires et inspirants
« Mac-Ghrebin » et « Les Petits Anges » incarnent la vision de solidarité et de persévérance du couple Mesbah. Grâce à leur engagement, ils ont su apporter non seulement des services indispensables, mais aussi un esprit de communauté et de partage à leur quartier. Chaque jour, Abdellali et Hafida montrent que l’entrepreneuriat peut être un outil puissant pour changer la vie des gens autour de soi. Leur espoir pour l’avenir ? Continuer de servir, de rassembler et d’inspirer, un plat et un sourire à la fois.