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Malika Zarra : « Le monde est en moi et vice versa »

Ce vendredi, 9 février 2024, La Maison de Bégon accueille, à partir de 20h30, Malika Zarra, une chanteuse et musicienne franco-américano-marocaine qui se distingue par son approche innovante de la musique, fusionnant habilement les genres pour créer un son unique. Elle sera accompagnée sur scène, en mode quartet, par Carl-Henri Mosset au clavier, Gino Benja à la basse, et Adhil Mirghani aux percussions.

Si Malika Zarra est née au Maroc, son enfance est en France, puis un peu partout, à New York et ailleurs… ce qui lui a permis d’être exposée à une grande diversité de cultures et de musiques. Cette richesse d’influences se reflète dans sa musique, qui combine des éléments de jazz, de musique traditionnelle marocaine, de soul et autres. « J’ai vraiment compris très jeune que l’art était un vecteur qui pouvait être très puissant pour réunir des gens de cultures différentes, nous explique Malika Zarra. J’ai toujours eu ce souhait d’être multiculturelle. Quand j’ai rencontré le jazz, je suis tombée amoureuse, parce que justement je trouvais qu’à travers le jazz, on pouvait réunir des cultures différentes ».

Malika Zarra utilise sa voix polyvalente pour chanter en plusieurs langues, notamment en arabe, en français et en anglais, ce qui lui permet de toucher un large public international. Sa musique ne se contente pas de mélanger les genres ; elle cherche également à briser les barrières culturelles et à créer un dialogue entre différentes traditions musicales. « J’ai eu la chance de pouvoir voyager, de pouvoir vivre dans des pays différents : en France, en Angleterre, en Allemagne, au Maroc, aux États-Unis, et en fait, on se rend compte que les frontières n’existent pas vraiment, ce sont juste des choses politiques qui ont été créées par l’homme, mais un être humain c’est un être humain, et je me sens appartenir non pas qu’à une seule culture ou un seul territoire, le monde est en moi et vice versa », nous dit-elle.

Son premier album, en 2005, « On the Ebony Road », a été bien accueilli par la critique pour son mélange innovant de sonorités et son approche fraîche de la musique du monde. Malika Zarra n’est pas seulement une chanteuse, mais aussi une compositrice et productrice, impliquée dans tous les aspects de sa musique, ce qui lui permet d’apporter une touche personnelle et authentique à ses œuvres. Le deuxième opus, « Berber Taxi » (2011), a également était loué par la critique. Dans l’ensemble, l’album est salué pour son innovation, sa profondeur émotionnelle et sa capacité à traverser les frontières culturelles et musicales, établissant Malika Zarra comme une artiste qui redéfinit la fusion des genres avec une touche personnelle et culturellement riche.

La nouvelle création « RWA » (The Essence) de Malika Zarra, sortie en 2023, est un 9 titres qui invite l’auditeur sur un chemin spirituel, avec des musiques fortement orchestrées par moments, reflétant les racines marocaines de l’artiste dans la culture Gnaoua à travers tout l’album. La présence de musiciens notables comme le bassiste Alune Wade, le pianiste Amino Belyamani et le percussionniste Adhil Mirghani enrichit l’album, ajoutant une profondeur et une texture colorée à sa musique​​. Mais pourquoi ce terme « Rwa » ? « J’avais vraiment envie de trouver un terme qui exprime cette façon de faire quelque chose mais accompagné de toute une communauté, et finalement, je suis tombé sur ce terme, c’est un ancien verbe qui peut vraiment être utilisé en berbère, en amazigh, qui veut dire le rassemblement d’une tribu pour aller réaliser un travail, comme extraire du miel ou assister à une naissance pour un membre de la tribu, donc d’y aller ensemble. Ça demande beaucoup de travail, et donc, voilà, c’est pour ça que je l’ai appelé ainsi, pour extraire le sens de quelque chose, dépasser les frontières. »

Les paroles de l’album posent des questions sur les illusions de notre monde, en particulier les frontières érigées pour freiner le mouvement des humains. Le son vibrant de l’album représente un nouveau jazz urbain marocain, en utilisant des polyrythmies traditionnelles nord-africaines pour soutenir les compositions urbaines contemporaines tout en maintenant une approche moderne du jazz improvisé​​.

L’album se caractérise par sa profondeur compositionnelle et son développement narratif, mettant en vedette des musiciens de dix pays. Malika Zarra chante en arabe marocain, amazigh, français et malgache sur l’album, ajoutant à la diversité et à l’unicité de son troisième opus. « Lors de cette création, j’ai opté pour une démarche novatrice en laissant le texte inspirer la musique, un changement significatif pour moi. Mon séjour au Maroc m’a poussé à honorer le dialecte local, le Darija, qui incarne pour moi l’essence même de l’identité nord-africaine et marocaine, riche de son histoire et de la diversité de ses influences. C’est la voix du peuple, la langue du quotidien, et j’étais animée par une forte envie de l’explorer dans mes écrits. En collaborant avec deux écrivaines marocaines, j’ai cherché à affiner et réinventer mes textes pour capturer l’authenticité du Darija, intégrant ce style parmi d’autres nuances musicales présentes au Maroc et plus largement en Afrique du Nord. Cette approche marque une volonté de ne pas me cantonner à un genre précis, mais plutôt d’embrasser une diversité stylistique. En jouant cet album en différentes configurations, du duo au quartet, l’empreinte jazz se fait sentir, modulée par l’instrumentation. Avec l’ajout de divers instruments, l’album tend vers une sonorité que certains qualifieraient de « World Music », un terme que je trouve réducteur, mais qui aide à situer le projet dans un contexte plus large. »

Malika Zarra vendredi 9 février 2024 (20h30) à La Maison de Bégon. Plein tarif : 5€.

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