L’histoire de la domination du rat des villes, également connu sous le nom de surmulot (Rattus norvegicus), sur le rat des champs, ou rat noir (Rattus rattus), reste fascinante. Originaire des régions entourant la mer Caspienne, le surmulot a conquis l’Europe du Nord avant de migrer vers la Méditerranée. Il a été aperçu pour la première fois en France au XVIIe siècle, franchissant la Volga à la nage en plusieurs vagues, dont une notable vers 1720.
Le triomphe du surmulot
Au début de l’époque moderne, le surmulot a commencé à concurrencer le rat noir. Plus adaptable, plus résilient et plus agressif, il a rapidement remplacé le rat noir, d’abord dans les villes, puis dans les campagnes. De nos jours, le rat noir a été presque entièrement éradiqué par le surmulot, à l’exception de la Provence.
Le surmulot, un invité indésirable
La suprématie du surmulot n’a pas été sans conséquences. Tout comme le rat noir, le surmulot est une source de destruction, s’attaquant aux infrastructures et propageant des maladies. Sa voracité et son comportement agressif le rendent particulièrement nuisible, mais c’est aussi son adaptabilité qui pose un défi majeur pour le contrôle des populations de rats.
Les surmulots et la peste
Contrairement au rat noir, le surmulot n’est pas un transmetteur de la peste. Cette résistance est due en partie à deux facteurs : la puce du surmulot, Nosopsyllus fasciatus, est moins adaptée pour transmettre la peste que celle du rat noir, Xenopsylla cheopis. De plus, le surmulot porte une bactérie, Yersinia pseudotuberculosis, qui offre une immunité croisée contre la peste.
Vers un avenir dominé par le surmulot
À ce jour, le surmulot continue de régner en maître dans les villes et les campagnes européennes. Son adaptabilité et sa résilience signifient qu’il est probable qu’il restera un acteur majeur dans l’écosystème urbain et rural pour les années à venir. Le surmulot, ou rat des villes, est un exemple frappant de la manière dont certains animaux profitent de la présence humaine. Sa domination sur les habitats urbains et ruraux est principalement due à sa capacité à tirer parti de la façon de vivre des humains.
Les villes offrent un environnement idéal pour les surmulots. Elles leur fournissent une abondance de nourriture provenant des déchets produits par les humains. Les bâtiments et les infrastructures urbaines offrent également un nombre infini de cachettes et de refuges, protégeant ces rongeurs des prédateurs et des éléments.
Que ce soit dans les égouts, les greniers, les caves ou les murs, ces rongeurs peuvent survivre et prospérer presque partout où les humains s’installent. De plus, contrairement à d’autres espèces, ils sont capables de nager, ce qui leur permet de survivre même dans des villes inondées ou avec un système d’égouts complexe.
L’impact des pratiques humaines sur la propagation du surmulot
Les activités humaines, telles que le commerce international et le transport de marchandises, ont également aidé les surmulots à se propager à travers le monde. Comme ils sont souvent des passagers clandestins dans les cargaisons et les navires, ils ont pu coloniser de nouvelles régions et s’adapter à de nouveaux environnements.