Comment les automobilistes ajustent leur consommation de carburant aux prix
Les automobilistes sont souvent confrontés aux fluctuations des prix du carburant et doivent trouver des moyens de s’adapter à ces changements. Selon des estimations basées sur des données bancaires journalières de septembre 2021 à janvier 2023, l’Insee constate que lorsque les prix augmentent de 1 %, les volumes de carburant achetés par les automobilistes diminuent de manière significative à court terme, allant de 0,21 % à 0,40 %.
Une constatation intéressante est que cette sensibilité aux prix varie en fonction du type d’automobiliste. Les « petits rouleurs », c’est-à-dire ceux qui parcourent moins de kilomètres, sont trois fois plus sensibles aux variations de prix que les « gros rouleurs » qui parcourent de plus longues distances. Cependant, cette sensibilité aux prix ne semble pas dépendre du revenu ou du type d’habitat, qu’il soit urbain, rural ou périurbain.
Les ménages ruraux, périurbains ou les « gros rouleurs » ont une plus grande dépendance à l’égard des véhicules pour les déplacements quotidiens. Ils ont aussi une plus grande facilité de réduction de la consommation en ajustant les habitudes de déplacement.
Les ristournes à la pompe ont davantage bénéficié aux plus aisés
Face à la hausse des prix du carburant due à la flambée des cours du pétrole, le gouvernement a pris des mesures en 2022 pour soulager la pression sur les automobilistes. Des remises ont été instaurées à la pompe dans le but de réduire les coûts pour les consommateurs. Des simulations ont montré que ces remises ont permis de réduire la facture moyenne des automobilistes de 51 à 81 euros. Les 25 % les plus aisés, qui consomment en moyenne plus de carburant, ont bénéficié davantage de cette mesure, avec une réduction allant de 64 à 115 euros, tandis que les 25 % les plus modestes ont vu leur facture allégée de 29 à 48 euros.
Cependant, il convient de noter que l’impact de ces remises représente une part plus faible du revenu des ménages les plus aisés. Malgré l’allègement financier, il reste un défi pour les ménages les plus modestes de faire face aux coûts élevés du carburant, car une plus grande proportion de leurs revenus est consacrée à ces dépenses.
Ces estimations prennent également en compte l’augmentation de la consommation de carburant résultant des remises. Il est important de souligner que même si ces mesures peuvent soulager temporairement les automobilistes, des solutions à plus long terme, telles que le développement de sources d’énergie alternatives et de transports publics plus abordables, sont nécessaires pour faire face aux défis de la hausse des prix du carburant et de l’impact environnemental de la consommation excessive de carburant.
En résumé, les automobilistes ajustent leur consommation de carburant en fonction des variations de prix à court terme. Les « petits rouleurs » sont plus sensibles aux variations de prix que les « gros rouleurs », mais cette sensibilité ne dépend pas du revenu ou du type d’habitat. Les remises à la pompe mises en place par le gouvernement ont permis de réduire la facture des automobilistes, mais leur impact est plus important pour les ménages aisés. Pour faire face à ces défis à long terme, des solutions alternatives doivent être envisagées pour réduire la dépendance au carburant et promouvoir des moyens de transport plus durables.