François-Philibert Dessaignes : un philanthrope qui a laissé son empreinte
Le 5 février 1911, Blois vivait un moment d’une grande solennité. Des dignitaires de toute la France convergeaient vers la ville de Loir-et-Cher pour célébrer un homme dont la vie était synonyme de service public et de bienveillance : François-Philibert Dessaignes (1805-1897).
À Vendôme, le nom de Dessaignes n’est pas inconnu. Si Jean-Philibert, le père, s’est distingué aux côtés de Mareschal pour redonner vie et prestige au collège de Vendôme, François-Philibert, son fils, a marqué l’histoire par ses multiples casquettes de notaire, député et philanthrope.
Né en 1805 à Vendôme, il débute sa carrière comme notaire à Paris en 1832, à la suite du décès de son père. Cette carrière prospère lui permet d’entrer dans divers domaines, comme l’urbanisme et le secteur bancaire. Il a notamment rédigé les statuts de La Banque du Peuple, créée par Pierre-Joseph Proudhon.
Son engagement politique en tant que député débute en 1846, renforçant son ancrage en Loir-et-Cher. Bien que sorti en 1848, il sera à nouveau élu député du 10 novembre 1867 au 4 septembre 1870. Son action parlementaire se conjugue alors avec ses initiatives philanthropiques dans le département.
La tragédie personnelle le frappe durement avec le décès de deux de ses fils. En leur mémoire, il érige l’Asile des deux frères à Champigny en 1865, pour les ouvriers agricoles âgés et démunis.
Son visionnaire projet à Champigny-en-Beauce témoigne de son engagement pour le progrès social : il crée une cité ouvrière agricole, inspirée des grandes cités industrielles. Cette réalisation lui vaudra la médaille d’or à l’Exposition universelle de 1889.
À Blois, son empreinte se retrouve dans l’hospice qui porte son nom, destiné aux personnes atteintes de déficiences mentales et d’épilepsie. En effet, grâce à un généreux don de François-Philibert Dessaignes, l’asile départemental de Loir-et-Cher connaît une expansion sous la direction du docteur Gabriel Doutrebente (1844-1911). Il ajoute trois édifices à l’infrastructure, conçus pour « recueillir, soigner et rééduquer dans la mesure du possible les épileptiques, les idiots et les incurables ». Inauguré le 5 février 1911, l’hospice est aujourd’hui le lycée Dessaignes, perpétuant l’héritage de son bienfaiteur.
En bref, François-Philibert Dessaignes était un homme aux multiples facettes : un notaire prospère, un député engagé et un philanthrope généreux. Sa vie, imprégnée de service public et d’humanité, laisse une trace indélébile dans le Loir-et-Cher, même si elle est parfois oubliée.