Grosse mobilisation à l’appel du collectif « Pas d’enfants à la rue 41 »

Ce lundi 20 novembre, vers 17h30, devant la préfecture de Loir-et-Cher, et non loin du Conseil départemental, des centaines de Blésoises et Blésois se sont rassemblés à l’appel collectif « Pas d’enfants à la rue 41 » pour dire stop. Et le dire encore plus fort en ce jour international des Droits de l’enfant. En effet, actuellement, plusieurs familles avec enfants se retrouvent sans abri à Blois, une situation qui met en lumière un défaut chez les services publics normalement mandatés pour ces cas de détresse. La Ville de Blois a pris des mesures proactives, en hébergeant temporairement deux familles, totalisant neuf enfants et deux adultes, dans ses propres locaux.
Julien Colin, membre du collectif « Pas d’enfants à la rue 41 », a fait devant le public ce point sur la situation : « Aujourd’hui, dans cette ville, trop nombreux sont les élèves qui vont à l’école le jour et dorment dehors la nuit. Le collectif de parents d’élèves et d’enseignants, créé il y a moins d’un mois, a réussi, grâce à la mobilisation de chaque membre, à mettre à l’abri 13 enfants et 5 parents. Mais ce n’est pas suffisant. Grâce à la chaîne de solidarité qui s’est formée entre les enseignants et les parents, trois écoles ont pu mettre des enfants à l’abri, a déclaré Julien Colin. La ville s’est montrée très solidaire en mettant à disposition un logement. Aujourd’hui, une nouvelle famille avec un enfant de 13 mois n’a nulle part où aller. Le collectif pallie le manque de deux institutions qui ne remplissent pas leur rôle : l’État et le département. En cette journée internationale des droits de l’enfant, rappelons que l’État français a signé la déclaration internationale des droits de l’enfant en 1989, affirmant que chaque enfant a droit à un logement. Comment ne pas s’indigner en tant que parent lorsqu’on entend son enfant dire qu’un de ses camarades dort sur un banc après l’école ? Comment, en tant qu’enseignant, ne pas être révolté en sachant que certains élèves n’ont pas de lieu où dormir ? Être élève dans des conditions dignes est un droit de l’enfant. Il ne s’agit pas ici de militantisme politique, mais d’une question de dignité humaine. »
Au nom du collectif « Pas d’enfants à la rue 41 », il a été lancé : « Monsieur le Préfet, Monsieur le Président du Conseil Départemental, il est de votre responsabilité de respecter la loi en matière de protection des enfants, en les logeant dignement. Le Conseil Départemental est censé aider les mères isolées avec des enfants de moins de 3 ans, mais il échoue actuellement pour une famille à Blois, faute de logement adéquat. Ironiquement, c’est la ville de Blois qui soutient cette famille. Oui, la ville de Blois a été le seul interlocuteur institutionnel à répondre à notre demande en fournissant un logement bien que ce ne soit pas sa mission. Si tous les autres acteurs faisaient de même, le nombre d’enfants à la rue à Blois baisserait de manière spectaculaire. Nous appelons donc en premier lieu le Préfet à agir, mais aussi le Conseil départemental, la région Centre, la Communauté d’agglomération, et les villes voisines à répondre à ces situations dramatiques. Le collectif, créé il y a moins de quatre semaines, bénéficie d’un soutien croissant, avec plus de 3000 soutiens sur les réseaux sociaux et 150 inscrits sur notre liste de diffusion. De nombreuses personnes nous demandent comment aider. Nous ne sommes qu’au début de cette chaîne de solidarité. Les médias locaux et nationaux suivent nos actions, et des collectifs similaires se développent dans d’autres villes comme Lyon, Toulouse, Rennes et Paris. Nous ne sommes pas seuls à Blois. Nous regardons dans les yeux les enfants et leurs parents qui dorment dans la rue et leur disons que nous sommes là pour eux. La prochaine réunion du collectif aura lieu mercredi 29 novembre à 18h00. Venez nombreux nous rejoindre. »
>> Contact du Collectif : pasdenfantsalarue41@gmail.com