Marc Gricourt : « La balle est dans le camp de l’Etat et du Département »
Ce lundi se tenait le Conseil municipal avec de nombreux sujets à l’ordre du jour et au delà. Il a été question des familles SDF avec enfants hébergés par la Ville de Blois même si cela n’est pas de sa compétence. Le maire, Marc Gricourt, a pris le temps d’exprimer sa position sur la question alors que plus de cinq cents personnes se rassemblaient au même moment devant la Préfecture pour exiger des mesures rapides.
« Pour nous, la préoccupation majeure est la situation des enfants sans-abri. C’est intolérable de voir des personnes à la rue. D’ailleurs, le président de la République s’était engagé, au début de son premier mandat, à ce qu’il n’y ait plus personne à la rue à la fin de ce mandat. Malheureusement, cet engagement n’a pas été tenu. Pour nous, la présence de toute personne à la rue est insupportable, et celle d’un enfant est tout simplement inacceptable. Sur le plan humain, et plus encore pour un pays signataire de la Charte internationale des droits de l’enfant, dont nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire, c’est une situation préoccupante, a déclaré l’édile blésois. La majorité municipale, motivée par ces considérations, a mis à disposition un logement disponible et dont elle est propriétaire. Ce logement accueille actuellement 9 enfants et 2 mamans, sous une convention signée avec le syndicat FSU, qui se porte responsable de l’accompagnement de cette famille pour une durée indéterminée. Nous avons accepté, à titre exceptionnel et dans deux cas précis, d’héberger des familles dans des écoles. Cela s’est produit pour deux familles différentes, sans solution à la sortie de l’école. Dans ces deux cas, l’engagement des équipes enseignantes et des directions d’école, qui sont restées avec les familles concernées, a été remarquable. Nous examinons chaque situation au cas par cas, veillant à ce que les conditions d’accueil soient adéquates. »
« Encore une fois, nous soulignons que la gestion des sans-abri n’est pas directement dans le champ de compétence de la ville« , a ajouté Marc Gricourt suite à une question de Gildas Vieira. « Toutefois, face à une situation d’urgence et ce que nous considérons comme inacceptable – la présence d’enfants à la rue – nous avons réagi. Nous disposions d’un appartement, habituellement réservé à des résidences d’artistes pour nos structures ou événements, et avons décidé de le mettre à disposition pour ces enfants. Ainsi, nous offrons une solution temporaire pour 11 des 33 enfants sans-abri recensés, parmi lesquels figurent des enfants de moins de 3 ans. Cette situation a été signalée par notre collègue Benjamin Vételé également conseiller départemental, soulignant l’obligation légale du Conseil départemental de prendre en charge ces enfants dans le cadre de la protection de l’enfance. Nous lançons un appel au Conseil départemental pour qu’il assume ses responsabilités dans ce domaine. En outre, nous interpellons également l’État, et plus précisément le préfet, représentant de l’État dans ce département. Bien que le statut de ces familles soit souvent invoqué, des décisions administratives ou judiciaires ne résolvent pas le problème de fond : que fait-on pour ces enfants ? La responsabilité incombe aussi à l’État. Bien que les crédits alloués aient été, selon le préfet, plus importants que les années précédentes, nous sommes confrontés à des situations qui relèvent avant tout de l’humanité. Un pays comme la France se doit de répondre à ces besoins fondamentaux avec solidarité, surtout envers les enfants. Aujourd’hui, la responsabilité repose autant sur l’État que sur le Département. La balle est dans leur camp pour apporter des solutions concrètes à cette problématique urgente. »