Inauguration du Pont Charles-de-Gaulle martyrisé mais réhabilité
Ce lundi 16 septembre, le conseil départemental du Loir-et-Cher a inauguré la réhabilitation complète du pont Charles-de-Gaulle à Blois, un ouvrage emblématique reliant les deux rives de la Loire depuis 1971. Ce chantier de modernisation, d’un coût de 9,62 millions d’euros, a duré près de trois ans, de novembre 2021 à l’été 2024, et a permis de sécuriser en principe pour des décennies un axe routier majeur du département.
Un pont crucial dans le département
Le pont Charles-de-Gaulle, long de 412 mètres et large de 21 mètres, supporte quotidiennement près de 50 000 véhicules, en faisant l’axe routier le plus fréquenté du Loir-et-Cher. Construit entre 1967 et 1970 sous la municipalité de Louis Pétré, alors maire de Blois, il a été conçu pour répondre aux besoins croissants de mobilité et faciliter les échanges entre le nord et le sud de l’agglomération blésoise, notamment avec l’autoroute A10 et la Sologne.
Inauguré une première fois le 10 février 1971 en présence du secrétaire d’État à l’intérieur de l’époque, André Bord, et de nombreuses autres personnalités, le pont s’inscrit dans l’histoire et le paysage ligérien. Il porte le nom du général Charles de Gaulle, un choix hautement symbolique.
Un ouvrage vieillissant soumis à de lourdes contraintes
Malgré sa robustesse, ce pont en béton précontraint, comme beaucoup de structures de la même époque, a montré des signes de vieillissement. Les pathologies liées à la sous-estimation du retrait du béton et à l’usure des câbles internes ont conduit à des déformations du tablier et à une fragilisation de l’ouvrage. Entre 2016 et 2020, des investigations approfondies ont été menées, comprenant la mise en place d’instruments pour mesurer les contraintes sur l’ouvrage et des tests de charge avec 24 camions de 26 tonnes.
Ces investigations ont mis en lumière la nécessité d’une réhabilitation complète, incluant des travaux de renforcement sous l’ouvrage, le changement de 40 appareils d’appui, la réfection des joints et des dispositifs antivibratoires, ainsi que le remplacement de certaines structures en béton.
Les travaux de réhabilitation ont été réalisés en plusieurs phases. De septembre à décembre 2017, une première phase a permis de remplacer les appareils d’appui du tablier, un chantier discret effectué de nuit afin de minimiser l’impact sur la circulation. Ensuite, de novembre 2021 à avril 2023, des travaux plus lourds ont été effectués sur les caissons de béton, avec l’ajout de nouveaux câbles de précontrainte et des dispositifs de renforcement. Une seconde phase, entamée en janvier 2023, a concerné la réfection complète de la chaussée, des trottoirs, et des dispositifs de retenue.
« Nous avons réussi à maintenir la circulation tout au long du chantier, avec quelques déviations ponctuelles, notamment pour les cyclistes et les piétons. Je tiens à remercier les équipes qui ont su concilier la complexité des travaux et la fluidité du trafic, pour limiter au maximum les désagréments pour les usagers », a souligné Pascal Bioulac, vice-président chargé des routes et des mobilités, successeur de Bernard Pillefer.
Un pont modernisé pour les décennies à venir
Lors de l’inauguration, Philippe Gouet, président du conseil départemental, a salué l’importance de cette réhabilitation pour la sécurité et la pérennité de l’ouvrage. « Ces travaux de renforcement et de réfection globale permettent de sécuriser cet ouvrage pour des décennies. Le pont Charles-de-Gaulle incarne les valeurs de résistance et de liberté. C’est un lien essentiel entre les deux rives de la Loire, un axe central dans la vie de notre département », a-t-il affirmé.
Il a également exprimé sa gratitude envers les différents acteurs impliqués dans ce chantier, en déclarant : « Je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont œuvré pour cette réhabilitation, des ingénieurs aux ouvriers, ainsi que les équipes techniques des entreprises et du département. Ce projet, d’une ampleur rare, est une véritable réussite collective. »
Avec cette réhabilitation, le pont Charles-de-Gaulle est désormais prêt à jouer son rôle de lien stratégique. Le conseil départemental indique qu’il consacre chaque année un budget minimum de 4 millions d’euros à la maintenance et à la surveillance de ses 693 ouvrages d’art, afin de garantir leur bon état et leur sécurité.