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La lettre de Marc Gricourt au président de la République

Emmanuel Macron, le Président de la République, rencontrait ce jour les maires de 220 communes touchées par les violences. L’objectif de ces rencontres, selon l’Élysée, était de mener un « travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements ». Ne pouvant se rendre à l’Élysée ce matin, à l’invitation du Président de la République, Marc Gricourt lui a écrit. L’édile blésois a partagé son message. Le voici :

Monsieur le président,

Merci de votre invitation ce jour à l’Elysée. Malheureusement je ne puis m’y rendre. Aussi je me permets ce message pour vous dire ma grande préoccupation de la situation de notre pays. La France est mal, la République et la démocratie en danger quand la société se disloque, quand ces émeutes ne profitent qu’à l’extrême droite. La République est forte quand elle garantit la tranquillité publique, l’Etat de droit.

Depuis mon élection en 2008 je n’ai de cesse d’alerter sur l’insuffisance des effectifs de police nationale, un constat permanent et mis en exergue dans des moments comme ceux vécus ces derniers jours. Il faut un plan « Marshall» de créations de poste de police nationale et des moyens pour une justice plus efficace.

Ensuite la République est forte quand le pacte social est garanti, quand le citoyen se sent écouté, partie prenante d’un projet de société. Ça fait écho au fonctionnement de nos institutions devenues obsolètes, l’absence d’une vraie politique de santé publique depuis des décennies qui ne se résume pas à des pansements, une Éducation nationale où le métier de professeur serait mieux reconnu et des classes moins chargées. C’est enfin laisser aux collectivités locales les moyens d’investir, des moyens leur permettant de pouvoir continuer à porter et accompagner les politiques publiques majeures au quotidien de nos concitoyens dans l’Education, l’accès au sport et à la culture, dans une démarche solidaire, de recherche d’égalité, d’affirmation de la laïcité et de participation citoyenne.

Oui cela demande des moyens, et du coup l’abandon des doctrines ultra libérales et une refonte fiscale juste mais plus productive.

Les orientations nationales ne vont pas dans ce sens et je le regrette, inquiet pour l’avenir de mon pays, de mes enfants et petits enfants.

Merci monsieur le Président d’avoir pris le temps de me lire, malgré la crainte que j’ai, comme une majorité de mes collègues, de ne pas être entendu.

Appuyez-vous sur nous, elu(e)s locaux qui connaissons la réalité du quotidien de nos concitoyens, respectez les elu(e)s. Ça commence par les parlementaires et élus de votre majorité, Modem et LREM incapables ici à Blois d’adresser au maire et la municipalité un message de soutien durant les événements.

Écoutez les Françaises et Français et notamment notre Jeunesse en mal de vivre, en mal d’avenir. Ayez ce courage de bouleverser profondément les choses, sur le plan constitutionnel et des politiques publiques régaliennes, respectez la décentralisation, interrogez vos convictions ; l’Histoire le retiendra et la République en sortira grandie dans une France à nouveau réunie.

Avec mon respect Républicain monsieur le Président.

Marc Gricourt, maire de Blois et 1er vice-président de la région Centre-Val de Loire.

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