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L’épopée de la poissonnerie de Blois

Au centre de Blois, sur la rue du Commerce, se dressait autrefois la Poissonnerie. Cette bâtisse, qui a vu le jour du temps de François Ier, était le témoin silencieux d’histoires et de traditions centenaires.

Remontant à une époque lointaine, elle avait subi une transformation au début du XIXe siècle avec la reconstruction d’une partie de sa façade. L’intérieur, cependant, murmurait toujours les anecdotes des poissonnières. Ces femmes, unies par une corporation ancestrale persistant jusqu’au XXe siècle, mettaient en commun leurs gains et partageaient les coûts, le tout sans la moindre formalité administrative, comme on peut le lire dans « Blois, mémoire en images » de Pierre Duchemin (éditions Sutton).

Photographie de Mieusement en 1900
Photographie de Mieusement en 1900

Néanmoins, en 1903, le temps était venu pour cette vieille dame de laisser sa place à une version plus moderne, dotée d’un nouvel intérieur, en plus d’un toit en béton robuste. Contre toute attente, elle a bravé les assauts des bombardements des années 40. Mais, les aspirations urbanistiques contemporaines de Blois ont finalement eu raison d’elle.

La mémoire de l’antique Poissonnerie vit toujours. L’une de ses arcades, emblème de son illustre passé, a été relocalisée dans les jardins du château. Ce vestige rappelle l’effervescence d’antan : les saloirs grouillants de poissons, les paniers d’osier prêts à être emportés, et le vivier central animé par les mouvements des poissons.

Avec les étangs de Sologne comme principaux fournisseurs, la Poissonnerie regorgeait souvent de poissons encore vivants, conservés dans de vastes réservoirs au bord de la Loire, et prélevés au fur et à mesure. Comme on le voit sur la carte postale ci-dessus, au cœur de ce lieu trônait une statue de la Vierge, admirée et ornée par les poissonnières. Elles l’invoquaient pour les aider dans les ventes.

Avec la reconstruction d’après-guerre, Blois a perdu cette poissonnerie imposante. Néanmoins, grâce à des souvenirs, comme celui immortalisé par la photographie de Mieusement en 1900, ou celle encore de la poissonnière de 1918, l’essence de ce bâtiment demeure à jamais dans l’esprit des Blésoises et Blésois.

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