Nouvel an chinois : qu’est-ce que le calendrier lunisolaire ?
Ce 10 février marque pour la Chine le début de l’Année du Dragon de Bois, connue traditionnellement comme l’an 4722, une ère empreinte de significations profondes et de prophéties. Tous les douze ans, le zodiaque chinois célèbre le retour du Dragon, symbole de puissance, de prospérité et de leadership, qui cette année se trouve lié à l’élément du bois. Mais comment fonctionne le calendrier lunaire utilisé pour déterminer le Nouvel An chinois ? Egalement connu sous le nom de calendrier lunisolaire chinois, combine à la fois les cycles lunaires et solaires pour déterminer les dates. Voici les principes de base de son fonctionnement :
Base lunaire
Le calendrier est principalement basé sur les cycles de la lune. Un mois commence le jour de la nouvelle lune, lorsque elle est invisible depuis la Terre. Un mois complet dure jusqu’à la prochaine nouvelle lune, ce qui prend environ 29,5 jours. Cela signifie que les mois peuvent être de 29 ou 30 jours. Logiquement douze mois lunaires ne correspondent pas à une année solaire complète (il manque environ 11 jours).
Ajustement solaire
Pour aligner le calendrier sur les saisons solaires, qui sont importantes pour l’agriculture, le calendrier chinois insère un 13e mois lunaire tous les deux ou trois ans. C’est ce qu’on appelle le mois intercalaire. L’ajout de ce mois supplémentaire assure que le Nouvel An chinois tombe toujours entre le 21 janvier et le 20 février. Célébré le premier jour du premier mois lunaire, sa date varie lorsqu’elle est transposée dans le calendrier grégorien.
Les 24 termes solaires, divisant l’année en périodes de 15 jours environ, reflètent les changements saisonniers et les phénomènes climatiques, jouant un rôle crucial dans l’agriculture traditionnelle chinoise. Ils marquent des événements clés comme les solstices, les équinoxes et d’autres points significatifs du cycle agricole.
Ce calendrier a une longue histoire, remontant à des observations astronomiques et agricoles antiques, et aurait été formalisé sous les Han, devenant très similaire à la version utilisée aujourd’hui. Selon la tradition, le système initial aurait été créé par l’Empereur Jaune vers 2637 avant notre ère.
Bien que la Chine utilise officiellement le calendrier grégorien pour les affaires publiques et commerciales, le calendrier chinois continue de jouer un rôle dans les célébrations culturelles et les événements traditionnels.
Ce système complexe repose sur un cycle sexagésimal de 60 ans, combinant 10 tiges célestes et 12 branches terrestres.
Le cycle sexagésimal chinois, fondamental pour le calendrier lunisolaire chinois, repose sur une combinaison de deux séries de signes : les dix tiges célestes (天干, tiāngān) et les douze branches terrestres (地支, dìzhī). Ces éléments permettent de créer soixante combinaisons uniques utilisées pour marquer les années, les mois, les jours et même les heures.
Tiges célestes
Les tiges célestes, associées aux cinq éléments (bois, feu, terre, métal, eau), alternent entre les propriétés yin et yang. Chaque élément est représenté deux fois, d’abord en yang puis en yin, formant ainsi les dix tiges. Par exemple, le bois est représenté par « jiǎ » (yang) et « yǐ » (yin), le feu par « bǐng » (yang) et « dīng » (yin), et ainsi de suite pour les autres éléments.
Branches terrestres
Les branches terrestres correspondent aux douze signes du zodiaque chinois et sont utilisées pour compter le temps, non seulement en années mais aussi en mois et en heures. Chaque branche est associée à un animal spécifique du zodiaque et à une période de deux heures dans le cycle quotidien de 24 heures. Par exemple, la branche « zi » correspond au Rat et à la période de 23h à 1h. La branche terrestre associée au Dragon dans le zodiaque chinois est « Chen » (辰). Cette branche occupe la cinquième position dans le cycle des douze branches terrestres et correspond à la période de 7h à 9h du matin. Dans le contexte du zodiaque chinois, le Dragon est réputé pour sa puissance, son dynamisme et son charisme.
Utilisation et signification
Le système des tiges célestes et des branches terrestres est profondément ancré dans la culture chinoise, influençant non seulement la mesure du temps mais aussi l’astrologie, la divination et même certaines pratiques quotidiennes. Par exemple, les caractéristiques de l’année de naissance d’une personne, déterminées par la combinaison spécifique de tige céleste et de branche terrestre, sont censées influencer son caractère et son destin.
Ce système complexe et interconnecté illustre l’harmonie recherchée entre le ciel, la terre et l’humanité dans la pensée chinoise, reflétant une profonde compréhension des cycles naturels et leur importance dans la vie quotidienne.