Où en est-on en France avec la consommation d’alcool ?
Plus d’un adulte français sur cinq dépasse les plafonds de consommation recommandés pour l’alcool, selon une étude publiée par Santé publique France (SpF) et portant sur l’année 2021. Cependant, la proportion de personnes dépassant ces limites est en baisse par rapport aux années précédentes, ce qui est considéré comme une évolution encourageante.
Une diminution significative de la consommation excessive
L’étude de SpF se base sur les données de l’enquête Baromètre de 2021. Elle révèle que la proportion d’adultes déclarant une consommation d’alcool dépassant les repères de consommation à moindre risque a diminué de 23,7 % à 22,0 % entre 2020 et 2021 en métropole. Cette baisse est jugée encourageante, d’autant plus qu’elle survient malgré le contexte de crise sanitaire et sociale liée à la Covid-19, qui aurait pu favoriser une augmentation de la consommation.
Les hommes, les plus jeunes, les plus âgés et les plus favorisés ont contribué à cette diminution. Les hypothèses avancées par Santé publique France incluent la réduction des occasions festives pour les plus jeunes en raison de la pandémie, ainsi que la volonté des personnes âgées d’éviter les moments conviviaux propices à la consommation afin de prévenir d’éventuelles contaminations à la Covid-19.
Des disparités régionales persistantes
Bien que la consommation excessive d’alcool ait diminué dans l’ensemble de la France, des disparités régionales persistent. Les régions de Bretagne, des Pays-de-la-Loire et d’Auvergne-Rhône-Alpes affichent des taux de dépassement des repères de consommation supérieurs à la moyenne nationale. En revanche, les régions d’Île-de-France, de Bourgogne-Franche-Comté et des départements et régions d’outre-mer présentent des taux inférieurs.
L’alcool, une problématique majeure de santé publique
La France compte 42,8 millions de consommateurs d’alcool, ce qui en fait l’un des pays les plus adeptes. Cependant, la consommation excessive d’alcool est responsable directement ou indirectement de plus d’une soixantaine de maladies, notamment des cancers, des maladies cardiovasculaires, digestives et mentales. Elle constitue la première cause d’hospitalisation et la deuxième cause de mortalité évitable en France, après le tabac.
Les coûts sanitaires, sociaux et économiques liés à la consommation d’alcool sont également très élevés. Chaque année, l’alcool est responsable de 49.000 décès en France, pour un coût social estimé à 118 milliards d’euros.
Des repères de consommation pour limiter les risques
Depuis 2017, des repères de consommation à moindre risque ont été établis en France. Ils recommandent un maximum de 10 verres par semaine, avec un maximum de deux verres par jour et des jours sans consommation. Malgré les campagnes d’information, la proportion de Français dépassant ces repères n’avait pas reculé entre 2017 et 2020.
La diminution observée en 2021 est donc encourageante, car elle indique une prise de conscience et une modification des comportements. Cependant, il reste encore du travail à faire pour sensibiliser davantage la population et réduire les risques liés à la consommation excessive d’alcool.
