Planning familial, Mail Sudreau, convention Région-Territoires… débats au conseil municipal de Blois

Le conseil municipal de Blois, s’est réuni ce lundi 3 février 2025. Lors d’une session de deux heures, il a approuvé la convention Région-Territoires Ambition Partagée 2030, ainsi que le programme d’actions associé pour la période 2025-2028. Ce document stratégique, qui sera soumis à validation par la commission permanente du Conseil régional le 8 mars prochain, fixe les axes de développement pour les six prochaines années et prévoit un financement régional sur deux périodes de trois ans. Mais si la majorité municipale se félicite de cette contractualisation, le Rassemblement National, s’interroge sur la concertation et l’allocation des crédits.
Le maire de Blois, Marc Gricourt, a rappelé les enjeux de ce contrat territorial : « Deux grandes priorités ont été rappelées : la nécessaire accélération de la transition écologique et l’adaptation aux changements climatiques, ainsi que l’intensification de l’offre de services de proximité. » L’édile a également souligné que ce programme avait été enrichi par une démarche de concertation à l’échelle du Pays des Châteaux, qui regroupe trois intercommunalités (EPCI), afin de garantir un équilibre territorial entre les différentes communes.
Mais cette approche est loin de convaincre Michel Chassier, élu RN, qui remet en question l’indépendance des collectivités dans la définition de leurs priorités. Selon lui, les communes et les intercommunalités ne sont plus libres de choisir leurs propres axes de développement, ceux-ci leur étant imposés « malgré une concertation de façade ». Auparavant, Yann Laffont, pour le groupe Blois Naturellement, avait défendu les orientations prises par la convention et son impact pour le territoire. « Cette convention assure un équilibre exemplaire entre les projets portés par Blois et ceux des autres communes, contribuant à l’attractivité globale du territoire et à la préservation de ses écosystèmes. » Au total, la Ville de Blois bénéficiera d’environ 3 millions d’euros dans le cadre de cette convention.
Planning familial
Toujours lors du conseil municipal de Blois de ce lundi, une large majorité a approuvé le renouvellement des conventions triennales (2025-2027) avec trois associations : l’Association Départementale d’Éducation Routière (ADER 41), le Planning Familial 41 et France Victimes 41. Une décision qui n’a pas fait l’unanimité, certains élus s’opposant au soutien apporté au Planning Familial.
Présentant la délibération, Frédéric Orain, adjoint au maire, a rappelé le rôle de chaque structure concernée : l’Association Départementale d’Éducation Routière sensibilise les élèves, de la grande section au CM2, aux dangers de la route en tant que piétons, passagers ou cyclistes. « L’année dernière, 1 500 élèves blésois ont bénéficié des actions de cette association », a-t-il précisé, soulignant la participation de la police municipale dans ces actions de prévention. Le Planning Familial 41, quant à lui, intervient dans « l’écoute, l’information et la prévention des risques dans la vie affective et sexuelle », ainsi que dans « l’accueil et l’accompagnement des femmes victimes de violences sexuelles ». Enfin, France Victimes 41 offre une assistance juridique et psychologique aux victimes d’actes de délinquance. « Cette association accueille et accompagne les victimes, notamment dans les démarches à accomplir », a rappelé l’adjoint.
L’élu de droite Malik Benakcha a réitéré son opposition au soutien municipal apporté au Planning Familial, dénonçant un militantisme politique qu’il juge excessif. Il a fait référence au site internet de l’association, évoquant les questions de genre : « J’y apprends que notre sexe ne serait qu’une simple assignation à la naissance sur décision du médecin selon des normes de longueur du pénis et du clitoris. » Il a estimé que la collectivité devrait plutôt soutenir des associations « moins militantes et moins dangereuses pour nos familles ». Michel Chassier, élu du Rassemblement National, s’est joint à cette critique.
Face à ces accusations, Frédéric Orain a dénoncé une « récupération d’un discours d’extrême droite par la droite dite classique ». Il a souligné l’importance des interventions du Planning Familial en milieu scolaire, estimant que les attaques contre l’association relevaient de manipulations médiatiques : « J’ai pu constater le professionnalisme de ces associations et j’aimerais qu’on cesse les délires perpétuels, les manipulations médiatiques sur ce qui est fait dans les classes. » L’élue de la majorité Claire Louis a, elle aussi, vivement réagi, en évoquant une réunion qui s’était tenue quelques heures avant le conseil avec des représentants du Planning Familial : « Ce dialogue de gestion nous a permis de constater encore une fois la hausse du nombre de femmes victimes de violences ou en très grande précarité, que le Planning Familial accueille chaque jour dans son espace d’accueil de jour. » Elle a rappelé que l’association intervient sur des thématiques essentielles comme les violences sexuelles, l’avortement, l’excision ou les mariages forcés. Elle a également interpellé Malik Benakcha avec une pointe d’ironie : « Je suis ravie, Monsieur Benakcha, que vous ayez appris des choses. Si vous voulez, je pourrais vous transmettre une petite bibliographie qui pourra parfaire votre culture à ce sujet. » Puis, elle a dénoncé le silence des élus d’opposition sur les problématiques des violences faites aux femmes : « Vous gagneriez aussi à écouter un peu plus toutes les personnes qui sont victimes de discriminations liées à leur genre, leur sexe ou leur orientation sexuelle. Et peut-être à réfléchir au fait qu’il y ait toujours autant de féminicides en France chaque année. » Malik Benkacha a conclu en déplorant l’absence de réponse aux arguments qu’il estime avoir posés : « Vous mélangez tout, vous justifiez n’importe quoi. Moi, j’étais sur des arguments parfaitement précis auxquels vous n’avez pas répondu. »
Mail Pierre-Sudreau
Le stationnement payant sur le parking Pierre-Sudreau, situé face au commissariat de police de Blois, a suscité un débat animé. Plusieurs élus d’opposition, dont Malik Benakcha et Mathilde Desjonquères, ont interpellé la majorité municipale sur les difficultés rencontrées par certains professionnels, notamment les policiers nationaux et d’autres agents publics, pour stationner à proximité de leur lieu de travail.
Face à ces critiques, le maire Marc Gricourt et son premier adjoint Jérôme Boujot ont défendu la politique municipale de stationnement, mettant en avant le respect du principe d’égalité et les solutions déjà mises en place pour répondre aux besoins des professionnels.
Le débat a été lancé par Malik Benakcha, qui a relayé une pétition signée par 148 policiers sur 152 sollicités par le syndicat UN1TÉ de Loir-et-Cher. Ce dernier s’oppose à la suppression de la gratuité du stationnement sur le parking Pierre-Sudreau. « Les policiers nationaux travaillent 24h/24, 365 jours par an, au service des Blésois et des Blésoises pour assurer la sécurité de la population et la protection de leurs biens. De nombreuses personnes utilisent quotidiennement ce parking pour déposer plainte, témoigner, répondre aux convocations des enquêteurs ou effectuer des démarches administratives », a lu Malik Benakcha au nom du syndicat.
Si la Ville de Blois propose une parcelle pour y créer des places de stationnement spécifiques, le syndicat demande que les policiers puissent continuer à stationner gratuitement sur le parking du Mail Sudreau. Il rappelle que certains élus et agents municipaux bénéficient déjà de places gratuites dans les parkings souterrains et estime que les forces de l’ordre devraient disposer du même traitement.
En réponse au vœu lu par Mathilde Desjonquères, Jérôme Boujot a fermement rappelé les contraintes légales qui empêchent d’accorder un avantage spécifique à une catégorie de professionnels. « Toute décision concernant le stationnement doit être prise dans le respect de la loi et du principe d’égalité. Ce principe d’égalité devant la loi et les charges publiques s’applique à tous les citoyens, quelle que soit leur profession. Accorder un avantage de stationnement à une catégorie de personnes est tout simplement illégal », a-t-il affirmé.
Il a précisé que certaines exceptions existent, notamment pour les professionnels de santé, qui bénéficient de dispositions prévues par la loi, ou encore par la souscription à des abonnements avantageux. « La mairie de Blois, l’agglomération et le CIAS prennent déjà en charge une partie des frais de stationnement pour environ 150 agents des collectivités », a-t-il ajouté.
Mais pour Malik Benakcha, la solution la plus simple serait de revenir en arrière et de rétablir la gratuité du stationnement sur le parking Pierre-Sudreau. Selon lui, cette décision risque d’entraîner une saturation du parking gratuit Saint-Jean. « Ce parking risque de devenir inaccessible, voire occupé en permanence par des voitures ventouses », a-t-il mis en garde.
Le débat a aussi permis d’élargir la discussion à l’accessibilité du centre-ville et aux alternatives possibles. Le centriste Etienne Panchout a souligné la nécessité de repenser la stratégie de mobilité : « Depuis plusieurs années, il y a une volonté municipale de limiter l’accès au centre-ville en voiture. Peut-être que la prochaine étape, c’est de réfléchir à comment on y accède. Les parkings-relais et les navettes pourraient être une solution, mais pour l’instant, ce n’est pas encore en place », a-t-il déclaré. Ce à quoi Marc Gricourt a rétorqué qu’il travaillait depuis une année avec Christophe Degruelle, Ozur Ezki et la direction des mobilités sur ce dossier spécifique. Le débat sur le stationnement en centre-ville et les alternatives de mobilité devrait donc continuer à animer les discussions dans les prochains mois.