Pourquoi ces termes de « Tako-Tsubo » ou « cœur brisé » ?

Peut-être avez vous entendu parler de syndrome de « Tako-Tsubo » ou de syndrome de « cœur brisé », mais pourquoi ces noms ?
Tako-Tsubo
Le terme « Tako-Tsubo » est d’origine japonaise et se traduit littéralement par « piège à poulpe ». Il fait référence à un pot en terre cuite traditionnellement utilisé par les pêcheurs japonais pour capturer les poulpes. Le nom a été donné à un syndrome médical spécifique, la cardiomyopathie de stress ou syndrome de Tako-Tsubo, en raison de la forme caractéristique que prend le ventricule gauche du cœur lors de cette affection.
Cœur brisé
Le terme « syndrome du cœur brisé » est souvent utilisé pour désigner le syndrome de Tako-Tsubo ou la cardiomyopathie de stress. Cette appellation métaphorique reflète la manière dont le syndrome est fréquemment déclenché par un stress émotionnel intense, comme un chagrin, un deuil, une rupture affective, ou tout autre événement émotionnellement traumatisant. Ces situations sont couramment associées à l’image d’un « cœur brisé » dans le langage populaire.
D’un point de vue médical, cette expression capture aussi l’aspect soudain et aigu de la condition. Le syndrome du cœur brisé se manifeste par une dysfonction temporaire du ventricule gauche du cœur, qui ressemble à un infarctus du myocarde (crise cardiaque) mais sans obstruction des artères coronaires. Le cœur, dans ce cas, peut apparaître « brisé » ou affaibli dans sa capacité à pomper efficacement, bien que cette condition soit généralement réversible avec le temps et un traitement approprié.
En bref, le terme « syndrome du cœur brisé » illustre à la fois la cause émotionnelle fréquente de cette condition et ses effets sur la fonction cardiaque.
Un mystère médical aux implications cardiaques profondes
Affectant principalement les femmes en post-ménopause, le syndrome de Tako-Tsubo présente des symptômes similaires à ceux d’une crise cardiaque, tels que la douleur thoracique et la dyspnée. Cependant, à la différence de l’infarctus, il n’est pas causé par des blocages des artères coronaires. La théorie la plus répandue suggère une surproduction de catécholamines, des hormones du stress, qui entraîne une paralysie temporaire du muscle cardiaque.
Un diagnostic délicat
Le diagnostic de ce syndrome est un défi. Les médecins doivent différencier les symptômes de ceux d’un infarctus, nécessitant des examens approfondis tels que l’échocardiographie ou l’IRM cardiaque. Cette étape est cruciale pour éviter les traitements inadaptés et orienter les patients vers une prise en charge spécifique.
Des conséquences à long terme
Des études récentes ont révélé que les conséquences du syndrome de Tako-Tsubo pourraient être plus graves qu’on ne le pensait auparavant. Même après la normalisation de la fonction cardiaque, certains patients continuent de souffrir de symptômes résiduels et présentent un risque accru d’événements cardiovasculaires majeurs. Ces découvertes remettent en question la perception antérieure du syndrome comme étant un trouble bénin.
La nécessité de recherches approfondies
La recherche sur le syndrome de Tako-Tsubo est plus que jamais nécessaire. Comprendre ses mécanismes déclencheurs, améliorer le diagnostic et développer des stratégies de gestion adaptées sont les principaux défis des scientifiques. L’étude récente impliquant l’hyperthermie chez les rats ouvre de nouvelles perspectives sur la compréhension de ce phénomène.
Sources : Singh, Khan, Gamble, Scally, Newby, & Dawson, 2022 | Assad, Femia, Pender, Badie, & Rajaratnam, 2022 | Tranter, Redfors, Wright, Couch, Lyon, Omerovic, & Harding, 2022