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Pourquoi les taxis sont dans une lutte capitale pour leur avenir

Ce lundi 29 janvier 2024, comme le 11 décembre dernier, des blocages et des opérations escargot ont été menés par les taxis. A Blois, comme partout en France, ces professionnels étaient à l’action car l’enjeu est de taille. Encore plus dans les départements ruraux comme le Loir-et-Cher. La nouvelle convention avec l’Assurance maladie qui réglemente le tarif du transport de malades assis est le motif du conflit. Décryptage alors que ce lundi après-midi, les fédérations de taxis sont reçues au ministère de la Santé.

La source des tensions

La négociation quinquennale de la Convention du Transport Médical a connu plusieurs étapes depuis la rentrée 2023, mais aujourd’hui il y a un flou alors que les conventions doivent être signées concernant le transport de malades assis. La CNAM est accusée d’avoir laissé traîner avant de présenter cette convention, sans organiser de séances d’échange avec les taxis, ce qui laisse penser que les décisions étaient déjà arrêtées dans un principe d’économie budgétaire. Et les conditions sont jugées inacceptables car elles conduisent à « signer un chèque en blanc »sous pression – puisque les termes ne sont pas explicites. Notamment l’article 6.1 au sujet des tarifs.

« Notre revendication actuelle porte sur la même convention nationale, qui propose une nouvelle grille tarifaire obscure pour nous, avec des remises inconnues, laissant notre avenir financier incertain. De plus, un changement prévoit la suppression d’un taux moyen, ouvrant la porte à des remises imposées par la sécurité sociale sans transparence », nous explique Sophie Martin, vice-présidente de l’Union Nationale des Taxis (UNT) 41, à deux pas de la Préfecture. « Nous sommes dans l’incapacité d’opérer dans de telles conditions, ignorant les répercussions sur nos entreprises, qu’il s’agisse d’artisans ou de grandes entreprises. Certaines, notamment celles opérant à la fois des taxis et des ambulances, refusent de signer la convention sans clarté financière, conscients de notre rôle crucial dans le transport de patients assis, surtout en zone rurale où cela représente environ 90 % de notre chiffre d’affaires. Il est impensable de travailler sans connaître les tarifs ou les modalités de facturation à la sécurité sociale. Nous nous sentons pris au dépourvu, avec une échéance de signature fixée au 1er février, sans aucune négociation ou clarification des tarifs et remises. La pression pour signer la convention, sans discussion préalable, nous met dans une position vulnérable. »

UNT 41

« Nous sommes conscients des enjeux économiques, mais le transport de patients ne représente que 4.9 % des coûts pour la sécurité sociale, incluant taxis, ambulances, et même les services d’hélicoptère, ajoute Sophie Martin. Malgré cela, l’objectif de réduction des coûts semble primer, sans considération pour l’impact sur notre secteur et notre capacité à maintenir des services de qualité. Nous sommes des acteurs clés dans le transport de patients, ayant investi dans nos entreprises pour répondre à leurs besoins. Nous ne pouvons opérer à perte, ni accepter des conditions qui compromettraient notre profession. La situation actuelle, avec des tarifs incertains et une pression injuste, est intenable et nécessite une réévaluation urgente pour garantir la viabilité de nos services et le respect de notre contribution essentielle au système de santé. »

Le président de l’UNT 41, Pierre Bouffart, rappelle que le département est rural, et que les taxis jouent un rôle capital, d’ordre sanitaire et social, parfois avec des patients dans une forme de détresse. Et si les distances de trajet augmentent (vers Tours ou Orléans) pour motif de désert médical, les taxis ne peuvent en être les comptables. Il prévient qu’une carence risque de se produire si les taxis ne peuvent plus accomplir ces missions. Autre souci, l’implémentation de plateformes, qui casseront les liens crées. « Je fais du social tous les jours », souligne Pierre Bouffart pour rappeler que les taxis sont plus qu’un moyen de transport. Le Préfet et le directeur de l’Assurance Maladie de Loir-et-Cher se sont dits à l’écoute. Mais la question se joue au niveau national.

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