La production d’une baguette de pain nécessite environ 200 litres d’eau. Vraiment ? Cette comptabilité prend en compte toute l’eau utilisée dans la chaîne de production, y compris celle nécessaire pour cultiver le blé. Cette mesure de l’empreinte eau totale inclut l’irrigation du blé, le traitement, le transport, et toutes les autres étapes jusqu’à ce que le produit final soit prêt.
L’empreinte eau
L’empreinte eau est donc une mesure qui indique la quantité totale d’eau utilisée pour produire des biens et des services consommés. Il existe trois catégories principales dans l’empreinte eau :
- Eau bleue : L’eau prélevée des ressources en surface ou souterraines.
- Eau verte : L’eau de pluie qui est absorbée par les sols et utilisée par les plantes.
- Eau grise : Les eaux usées avec un faible niveau de pollution.
Le concept d’empreinte eau s’accompagne de la notion d’eau virtuelle, qui représente l’eau nécessaire pour produire des biens exportés et consommés à l’étranger. Par exemple, produire un kilogramme de blé peut requérir environ 1.000 litres d’eau, considérée comme « consommée virtuellement » par les pays qui importent ce blé.
Le calcul de l’empreinte eau peut aider les entreprises et les gouvernements à mieux gérer leur utilisation de l’eau, en identifiant où et comment l’eau est utilisée dans leurs processus ou produits. Cela peut également sensibiliser à l’importance de la conservation de l’eau et à l’impact environnemental de la consommation.
Des initiatives comme celles du Water Footprint Network offrent des méthodologies standardisées pour mesurer l’empreinte eau, telles que la méthode AWARE, qui est fréquemment utilisée en Europe. Ces méthodes prennent en compte la rareté de l’eau dans différentes régions pour évaluer l’impact global de la consommation d’eau.
Pour réduire l’empreinte eau, les entreprises peuvent analyser leur consommation directe et indirecte d’eau, identifier les risques associés, et développer des stratégies pour minimiser l’impact sur les ressources en eau.
Voici une liste de quelques biens du quotidien accompagnée de leurs empreintes eau totale (par CI-eau):
- Tasse de café (125 ml) : environ 140 litres d’eau pour cultiver, récolter, torréfier et transporter les grains de café.
- Œuf : environ 135 litres d’eau pour l’alimentation des poules et le traitement des œufs.
- Hamburger : environ 2 400 litres d’eau, incluant la production du bœuf, la culture des ingrédients végétaux et la fabrication du pain.
- T-shirt en coton : environ 2 000 litres d’eau, majoritairement utilisée pour la culture du coton.
- Paire de chaussures en cuir : environ 8 000 litres d’eau, utilisée pour élever le bétail et traiter le cuir.
- 1 kg de bœuf : environ 15 000 litres d’eau, principalement pour l’alimentation et l’entretien des bovins.
- 1 kg de blé : environ 1 000 litres d’eau, utilisée pour irriguer les champs de blé.
- Smartphone : jusqu’à 12 760 litres d’eau, nécessaire pour extraire et traiter les minéraux, fabriquer les composants électroniques et assembler l’appareil.
- Livre : environ 2 à 3 litres d’eau par page, utilisée pour la production de papier et l’impression.
La valorisation de l’eau
La valorisation de l’eau est un concept essentiel pour prendre conscience de la valeur réelle de l’eau, allant au-delà de son simple coût économique. Ce concept englobe les dimensions environnementale, sociale, culturelle et économique de l’eau, soulignant ainsi son importance intrinsèque dans divers aspects de la vie quotidienne et du développement durable.
- Dimensions multiples de la valeur de l’eau : L’eau n’est pas seulement vitale pour la survie physique, mais elle joue également un rôle crucial dans le bien-être spirituel, la culture, l’éducation, l’économie et l’écologie. Chaque goutte d’eau a un impact sur les écosystèmes, l’économie locale, et les traditions culturelles, nécessitant une gestion prudente et respectueuse.
- Importance économique : L’eau est fondamentale pour l’agriculture, l’industrie et l’énergie. Sa bonne gestion peut augmenter la productivité et la rentabilité économique, comme le montre l’augmentation de la valeur ajoutée par mètre cube d’eau utilisée dans des programmes d’irrigation efficaces.
- Impact sur le développement durable : La gestion de l’eau influence plusieurs objectifs de développement durable (ODD), notamment ceux liés à la santé, à l’énergie propre, à la consommation et à la production responsables, ainsi qu’à la vie aquatique et terrestre. Une bonne valorisation de l’eau encourage des pratiques durables qui bénéficient à l’environnement et à la société.
- Sensibilisation et éducation : Éduquer les communautés sur la valeur de l’eau et ses divers usages peut conduire à une meilleure appréciation et à une utilisation plus judicieuse de cette ressource. Les initiatives éducatives peuvent également encourager l’innovation dans la gestion de l’eau.
- Approches intégrées de gestion : La gestion de l’eau doit être intégrée et inclusive, impliquant divers secteurs et communautés pour assurer que tous les aspects de la valeur de l’eau soient pris en compte. Cela inclut la gestion des risques liés à l’eau, la protection contre les pollutions et la garantie d’un accès équitable à cette ressource.
