Politique

Psychiatrie : Mathilde Desjonquères a évoqué le centre hospitalier de Blois à l’Assemblée

En France, l’impact de la pandémie sur la psychiatrie a été significatif, exacerbant les problèmes existants dans le secteur de la santé mentale. Tous les professionnels de la santé mentale, y compris les psychiatres et les pédopsychiatres, ont été confrontés à une augmentation de la demande de soins, ce qui a mis en évidence les défis liés à l’accessibilité des soins, à la capacité des services et à la réponse aux besoins urgents en santé mentale dans un contexte de crise sanitaire globale​​. Le pays fait face à une pénurie de psychiatres. En 2022, il y avait seulement 15.000 psychiatres actifs en France, dont plus de la moitié travaillaient dans des hôpitaux​.

La députée de la première circonscription de Loir-et-Cher, Mathilde Desjonquères, a évoqué le sujet à l’Assemblée nationale sous la forme d’une question. « Depuis la pandémie, les psychiatres et pédopsychiatres sont débordés par le nombre de nouveaux patients souffrant d’anxiété, de troubles du comportement alimentaire, de troubles cognitifs, d’une augmentation des addictions, des tentatives de suicide et des épisodes dépressifs. La santé des Français est gravement affectée, a déclaré la députée de groupe démocrate. Le centre hospitalier de Blois est confronté, depuis plusieurs années, à un manque de matériel et surtout de moyens humains. S’ajoute à cela le manque de places dans les structures médico-sociales, ce qui détourne vers l’hôpital un flux de patients qui, en principe, ne devrait pas lui être destiné. »

Une situation « inadaptée aux besoins de la jeunesse »

Le rapport de la Cour des comptes publié en mars 2023 met en avant plusieurs problématiques liées à l’offre de soins en pédopsychiatrie en France, dénonçant une situation « inadaptée aux besoins de la jeunesse ». Les principaux points soulevés par ce rapport concernent :

  • Manque d’accessibilité et d’équité : Le rapport souligne des inégalités significatives dans l’accès aux soins en pédopsychiatrie à travers le territoire, avec des zones géographiques où l’offre est particulièrement insuffisante.
  • Pénurie de spécialistes : Un manque criant de pédopsychiatres et de professionnels formés dans ce domaine spécifique est mis en évidence, ce qui contribue aux longs délais d’attente pour les consultations et traitements.
  • Inadéquation des soins : La Cour des comptes pointe également le manque d’adaptation des soins proposés aux réels besoins des enfants et adolescents, ce qui peut limiter l’efficacité des interventions.
  • Insuffisance des ressources et financements : Le rapport critique le niveau de ressources et de financements alloués à la pédopsychiatrie, considéré comme insuffisant pour garantir une offre de soins adéquate.
  • Nécessité d’une réforme structurelle : Enfin, la Cour des comptes appelle à une réforme en profondeur du système de soins en pédopsychiatrie, afin d’améliorer l’accès, la qualité, et l’efficacité des soins pour répondre aux besoins croissants dans ce domaine.

Ce rapport met donc en lumière les défis importants auxquels le secteur de la pédopsychiatrie est confronté en France, soulignant l’urgence de prendre des mesures pour améliorer la situation et mieux répondre aux besoins des enfants et adolescents en matière de santé mentale​​.

Un rapport de la Cour des comptes auquel Mathilde Desjonquères a fait référence : « Le nombre de spécialistes en pédopsychiatrie est en baisse, en raison des départs en retraite. Cette situation intervient alors que les jeunes Français subissent une vague inédite de dépressions. En 20 ans, le nombre d’enfants et d’adolescents suivis chaque année en psychiatrie infanto-juvénile a augmenté de plus de 60 %. En 15 ans, les hospitalisations ont doublé et, en 13 ans, les soins ambulatoires ont connu une hausse de 33 %. »

Les données depuis début 2021 ont révélé une augmentation des passages aux urgences pour geste suicidaire, idées suicidaires, et troubles de l’humeur chez les enfants de 11-17 ans, avec un impact particulièrement marqué chez les 11-14 ans. Même si la tendance pour les troubles de l’humeur semble revenir à des niveaux plus normaux fin 2021 et début 2022, les cas de gestes et idées suicidaires restent significativement élevés. Les études spécifiques menées par Santé Publique France, telles que l’étude Confeado, ont également mis en évidence des disparités en santé mentale selon l’âge, le sexe, et la situation socio-économique, montrant une santé mentale plus impactée chez les adolescents et les filles, ainsi que chez les enfants et adolescents issus de milieux plus vulnérables​​.

Par ailleurs, des données de surveillance d’hôpitaux et de SOS Médecins ont montré que les recours aux soins d’urgence pour troubles de l’humeur, idées et gestes suicidaires ont fortement augmenté depuis 2021, restant à un niveau élevé en 2023. Cette hausse s’est même poursuivie chez les jeunes de 18-24 ans, soulignant la persistance des effets de la pandémie sur la santé mentale des jeunes Français​​.

Ces données révèlent l’ampleur des défis auxquels le système de santé mentale pour enfants et adolescents est confronté en France.

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