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Séduction et galanterie à l’ère post MeToo : une transformation lente mais tangible

Sept ans après le premier tweet #MeToo et sa version française #Balancetonporc, la société française continue de ressentir les répercussions de ces mouvements sur les pratiques de séduction et la galanterie. Une étude Ifop réalisée en partenariat avec ELLE en août 2024, auprès d’un échantillon représentatif de 1004 personnes, révèle des évolutions marquées dans ces domaines, tout en soulignant la persistance de certains schémas traditionnels.

Une marche lente vers l’égalité dans la séduction

L’enquête montre une transformation progressive des dynamiques de séduction, marquée par une tendance vers une plus grande égalité dans les initiatives. Traditionnellement réservé aux hommes, le “premier pas” devient de plus en plus partagé. En 2021, 41 % des femmes pensaient que les hommes prenaient plus souvent l’initiative, mais ce chiffre est tombé à 28 % en 2024. De plus, 13 % des femmes estiment désormais que les femmes font plus souvent le premier pas, un chiffre en augmentation par rapport à 2021 (6 %).

En 2024, un tiers des Françaises indiquent faire régulièrement le premier pas, une hausse de 5 % par rapport à 2021. Cette tendance est particulièrement marquée chez les femmes diplômées et celles occupant des postes de cadres, reflétant un mouvement d’empowerment féminin où l’autonomie et la prise d’initiative sont de plus en plus valorisées.

#MeToo redessine les contours de la séduction

Le mouvement #MeToo a profondément influencé la manière dont les Français abordent la séduction, en plaçant le consentement au centre des relations. En 2024, 78 % des répondants estiment que le consentement dans une relation de séduction doit être explicite, contre 70 % en 2017. Cependant, cette perception reste moins partagée parmi les plus de 65 ans (27 %) et les hommes (29 %).

Les hommes, en particulier, se montrent plus réfléchis et conscients des implications de leurs actions dans la séduction post-#MeToo. Ils sont 65 % à affirmer qu’ils réfléchissent davantage à la manière d’aborder quelqu’un qui leur plaît, tandis que 48 % s’inquiètent de faire des remarques sexistes, contre respectivement 53 % et 38 % chez les femmes. De leur côté, les femmes se sentent plus à l’aise pour exprimer leurs refus et désirs, renforçant ainsi leur rôle actif dans les interactions amoureuses.

La galanterie à la française en question

Bien que la galanterie reste largement acceptée en France, avec 82 % des Français ne la considérant pas sexiste, une remise en question émerge, notamment chez les jeunes et les militants féministes. En 2024, 26 % des répondants estiment que la galanterie est un concept dépassé, tandis que 29 % pensent qu’elle renforce les inégalités de genre.

Une redéfinition de la galanterie est en marche, avec une majorité des Français (77 %) qui associent désormais des gestes traditionnellement galants, comme servir une femme avant soi, à une forme de politesse plutôt qu’à de la galanterie. Cette évolution montre une tentative de concilier tradition et égalité, en détachant ces gestes de leur connotation genrée pour les réintégrer dans un cadre plus égalitaire.

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