Semaine Elles : les 12 conférences gratuites autour de la femme
Dans le cadre de l’édition 2024 de la semaine Elles, à Blois, une initiative visant à promouvoir l’égalité des droits et à célébrer les contributions des femmes à la société, conférences gratuites seront proposées aux Blésois.es.
Mardi 12 mars à 14h à l’Hôtel de ville – La conférence intitulée « Les femmes dans les forces armées : défendre leur légitimité, leurs droits », animée par Christine Mongella, ancienne commissaire de police à Blois, se concentre sur les défis auxquels les femmes sont confrontées au sein des forces armées. Cette problématique souligne un environnement majoritairement conçu par et pour des hommes, où les femmes restent très minoritaires et sont souvent sujettes à des discriminations. Les obstacles à leur égalité professionnelle incluent des mentalités traditionnelles, des plans de carrière inflexibles et des restrictions d’accès à certains postes. Cette conférence gratuite est proposée par les services de l’État, en collaboration avec la police municipale de Blois.
Mardi 12 mars à 18h30, on pourra assister à la conférence « Féministes : luttes de femmes, lutte de classes », animée par Suzy Rojtman, une militante féministe de longue date et porte-parole du collectif national des Droits des Femmes à Paris. Elle explorera l’histoire et les réalisations des mouvements féministes sur une période de 50 ans. Suzy Rojtman y présentera son ouvrage « Féministes ! Luttes de femmes, lutte de classes » qui retrace ces cinq décennies de luttes pour l’égalité des droits entre les sexes, soulignant comment ces mouvements se sont également inscrits dans une perspective de lutte des classes. La conférence se tiendra à la Maison du Parc (ferme de Brisebarre), avec un accès gratuit. Cet événement est organisé par le Collectif Droits des femmes 41 et fait partie de la semaine Elles.
Mardi 12 mars à 18h30, la conférence intitulée « L’invisibilité des femmes dans l’histoire » cherche à éclairer sur la manière dont l’Histoire a souvent passé sous silence le rôle et les contributions significatives des femmes dans différents domaines tels que la peinture, l’écriture, les sciences, et la politique. Organisée par le Centre d’intervention sur les droits des femmes et des familles (CIDFF 41) à la Médiathèque Maurice-Genevoix, cette conférence gratuite met en avant les multiples raisons de cette invisibilité, souvent due à des décisions et des structures sociétales dominées par les hommes. Elle remet en question des idées reçues, comme l’absence supposée des femmes dans l’art préhistorique ou leur non-participation aux combats au Moyen Âge, idées désormais contredites par des découvertes et des recherches récentes. Animée par Brigitte Rochelandet, docteure en histoire des mentalités et criminologue, cette conférence promet une réflexion profonde sur la manière dont la contribution des femmes a été éclipsée au fil des siècles et comment, encore aujourd’hui, la crédibilité et les œuvres des femmes sont remises en question ou réappropriées. L’objectif est de révéler ces histoires méconnues et de réaffirmer l’importance de reconnaître pleinement le rôle des femmes dans l’histoire de l’humanité.
Mercredi 13 mars à 18h30, la conférence « L’histoire de Rose Valland, une espionne à l’œuvre », animée par Jennifer Lesieur, journaliste et autrice spécialisée en biographies, met en lumière l’histoire remarquable de Rose Valland. Cette héroïne de l’ombre a joué un rôle crucial pendant la Seconde Guerre mondiale en sauvant mille œuvres d’art spoliées par les nazis. Alors que Goering pillait les collections d’art appartenant aux Juifs à Paris, Valland, travaillant discrètement et efficacement, notait méticuleusement les détails des œuvres d’art volées, incluant les titres, les artistes, les propriétaires précédents, ainsi que leurs origines et destinations. Risquant à tout moment d’être découverte, fusillée ou déportée, elle a néanmoins poursuivi sa mission de justice, sa vie privée restant tout aussi secrète et inavouable. Cette conférence à l’auditorium Samuel-Paty de la Bibliothèque Abbé-Grégoire est organisée par Femmes 41.
Samedi 16 mars à 16h30, Carole Cano, membre du Haut Conseil à l’Égalité, proposera à la Galerie d’art Wilson une conférence sur « les oubliées », ces figures souvent éclipsées par les hommes dans l’histoire.
Samedi 16 mars à 18h30, la conférence « Actions et représentations de femmes de 1789 », présentée par Olivier Blanc, un historien expert d’Olympe de Gouges et l’auteur de nombreux ouvrages sur le rôle des femmes à la fin du XVIIIe siècle, plonge dans les contributions complexes et souvent héroïques des femmes pendant la Révolution française. À travers une série de visuels, cette présentation explore la diversité des engagements politiques des femmes de l’époque, qu’elles soient issues de clubs populaires, de salons, de la rue ou même des prisons, et indépendamment de leurs affiliations royalistes ou républicaines. La conférence gratuite se tiendra à la Galerie d’art Wilson, dans le cadre de la Semaine Elles.
Lundi 18 mars à 18h30, la conférence « Les femmes ou les silences de l’histoire… de la construction européenne » présentée par Claire Lafon, une chercheuse avec un doctorat en histoire et science politique, affiliée à la chaire Jean-Monnet-Eugendering, s’attaque à la marginalisation des contributions féminines dans le récit de la construction européenne. Ses travaux mettent en avant l’influence des femmes dans le mouvement européen, à travers des analyses biographiques et l’étude de l’histoire du lobby européen des femmes. Organisée par l’association « Europe Ensemble » et se tenant au CCI Campus Centre, cette conférence propose de réécrire l’histoire de la construction européenne en incluant les contributions des femmes, souvent oubliées ou minimisées, pour dépasser le récit traditionnellement androcentré qui met l’accent sur les « pères fondateurs de l’Europe ».
Mardi 19 mars à 17h, la conférence intitulée « Gabriele Münter, dans l’ombre de Vassily Kandinsky », animée par Isabelle Vrinat et organisée par l’association « Blois Weimar », se penche sur la vie et l’œuvre de Gabriele Münter, une artiste expressionniste allemande du début du 20e siècle. Münter, souvent éclipsée par sa relation avec Vassily Kandinsky, son partenaire et mentor, mérite une reconnaissance à part entière pour son rôle crucial dans le mouvement artistique « Der Blaue Reiter » (Le Cavalier Bleu) et sa contribution significative à l’expressionnisme allemand. En outre Gabriele Münter a joué un rôle déterminant dans la préservation d’œuvres d’art menacées par les Nazis, assurant ainsi la survie de précieux chefs-d’œuvre pour les générations futures. La conférence se tiendra à la Bibliothèque Abbé-Grégoire.
Mardi 19 mars à 19h30, la conférence « La femme dans le monde de la magie », animée par Céline Noulin, spécialiste des arts et traditions magiques, offrira une exploration de la place et du rôle des femmes dans le domaine de la magie à travers les âges. Organisée à la Galerie d’art Wilson, cette présentation gratuite met en lumière la manière dont les perceptions et les rôles des femmes magiciennes ont évolué depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine.
Mercredi 20 mars à 17h30, la conférence « Une reine oubliée de l’histoire : Claude de France », présentée par Élisabeth Latrémolière, ancienne conservatrice et directrice du Château royal de Blois, se focalise sur la vie et l’héritage de Claude de France, une figure historique souvent négligée dans les récits de l’histoire du pays. Fille du roi Louis XII et d’Anne de Bretagne, et épouse de François Ier, son existence semble avoir été éclipsée par les personnalités dominantes de son temps, y compris celle de son mari. La présentation aborde la vie de Claude comme dominée par les exigences de la maternité et les déplacements constants entre les châteaux, conformément aux attentes de l’époque pour une reine dont le rôle était limité par la loi salique. Elle a donné naissance à sept enfants dans des conditions extrêmement difficiles, ce qui illustre le fardeau inhumain qu’elle a dû porter, réduite à sa seule fonction reproductive. La conférence révèle comment, malgré sa position et son influence potentielles en tant que reine, Claude de France a traversé l’histoire presque sans laisser de traces distinctes de sa personnalité ou de ses actions personnelles, à part la progéniture qui perpétue sa lignée. Son décès prématuré à l’âge de 24 ans au château de Blois le 26 juillet 1524 marque la fin d’une vie brève mais significative, soulignant la rigueur des conditions de vie des femmes de la royauté à cette époque. La conférence souligne également l’héritage unique de Claude de France, symbolisé par le fruit nommé en son honneur, la reine-claude, qui sert de rappel poignant de sa présence subtile mais persistante dans l’histoire culturelle française. Organisée dans la salle des Conférences du Château royal de Blois, cette intervention gratuite offre une opportunité de réévaluation et de célébration de la vie de Claude de France, en coïncidant avec le 500e anniversaire de sa mort, invitant à une réflexion sur les contributions souvent méconnues des femmes dans l’histoire.
Jeudi 21 mars à 14h30, la conférence intitulée « Joséphine Marchais, une Blésoise sous la Commune », animée par Pierre Boisseau, docteur en droit et maître de conférences à l’université de Tours, se concentrera sur la vie et le destin de Joséphine Marguerite Marchais, originaire de Blois et actrice de la Commune de Paris en 1871. En tant que vivandière au sein du bataillon des Enfants-Perdus, elle a été arrêtée pour avoir transporté des armes et des écharpes rouges, un acte qui l’a menée devant le conseil de guerre. Condamnée à mort en septembre 1871, sa sentence a été ultérieurement commuée en travaux forcés à perpétuité, et elle a été envoyée au bagne de Guyane d’où elle a tenté de s’évader, ne retrouvant la liberté que brièvement avant d’être recapturée quatre jours plus tard. Organisée par le Service de la Démocratie locale à la Bibliothèque Abbé-Grégoire, cette conférence gratuite vise à éclairer sur le sort tragique et souvent méconnu des femmes impliquées dans la Commune de Paris, parmi lesquelles Joséphine Marchais se distingue.
Jeudi 28 mars à 14h30, la conférence payante « L’effet Matilda : spolier ou minimiser les travaux des femmes scientifiques », présentée par Louis-Pascal Jacquemond, expert en droit, sciences politiques et histoire, aborde un sujet crucial dans la reconnaissance des contributions scientifiques : la tendance systémique à négliger, minimiser ou attribuer le travail des femmes scientifiques à leurs homologues masculins. Ce phénomène, nommé « effet Matilda » par l’historienne des sciences Margaret Rossiter au début des années 1980, souligne le biais de genre profondément enraciné dans l’histoire scientifique et académique. Organisée par l’Université du Temps libre au Cinéma Les Lobis, cette conférence payante à 10€ (tarif réduit à 7€ pour les membres de l’UTL) s’inscrit dans le cadre de l’édition 2024 de la semaine Elles.