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Un appel à la grève féministe et au rassemblement ce 8 mars

La grève féministe est un outil de lutte dans le mouvement féministe moderne, particulièrement depuis le début des années 2010. Les grèves féministes ont pris une dimension internationale significative, avec des actions notables dans divers pays.

A l’appel de la CGT 41, la FSU 41, le collectif des droits des femmes 41, le Planning Familial 41, Solidaires Loir-et-Cher et NousToutes41, un appel à la grève est lancé cette année aussi, ainsi qu’un appel au rassemblement devant la Préfecture le vendredi 8 mars à 14h30. Dans le texte qui accompagne ce double appel, intitulé « Urgence de la grève féministe ! » (ci-dessous), on lit qu’il est impératif de défendre et d’amplifier les droits des femmes, en France comme à l’international, face aux multiples défis et régressions observées ces dernières années. Il critique notamment l’écart entre les promesses politiques et la réalité des violences et discriminations que subissent les femmes, y compris les attaques contre des droits fondamentaux comme l’accès à l’avortement, exacerbées par les mouvements d’extrême droite et les intégrismes religieux. Le texte pointe du doigt les inégalités persistantes dans le monde du travail, où les femmes subissent une précarité accrue et assument l’essentiel du travail domestique et de soin, vital pour le maintien du système capitaliste et patriarcal. Face à cette situation, l’appel à l’organisation et à la grève féministe internationale est présenté comme un levier essentiel pour revendiquer l’égalité professionnelle, des conditions de travail dignes, et pour contester la place assignée aux femmes dans la société. La mobilisation autour de la grève féministe, notamment le 8 mars, est vue comme un moyen d’action pour exiger des changements concrets et faire avancer les droits des femmes.

L’histoire de la grève féministe

La première grève nationale des femmes a été signalée en Islande le 24 octobre 1975, où les femmes ont cessé leur travail pour revendiquer l’égalité. Ce mouvement a marqué un tournant et a inspiré d’autres actions à travers le monde. Depuis lors, la grève féministe s’est développée en intégrant non seulement la cessation du travail salarié mais aussi la grève du travail domestique et reproductif. Cette double dimension vise à souligner l’importance du travail invisible réalisé majoritairement par les femmes à la maison, qui reste non rémunéré et largement non reconnu socialement​​.

En 2017, la grève féministe a pris une envergure internationale avec des actions dans plus de 30 pays, où les féministes ont organisé une grève internationale des femmes touchant à la fois la production et le travail domestique. L’année suivante, en 2018, les femmes espagnoles ont préparé pendant un an une grève massive qui a vu six millions de femmes cesser le travail​​. Ces mouvements mettent en lumière la lutte contre le système patriarcal et visent à obtenir l’égalité et la reconnaissance du travail des femmes dans tous les aspects de la vie.

En Suisse, par exemple, la grève féministe a connu des moments forts avec des manifestations massives. En 2021, le pays a marqué le 14 juin par une grève féministe importante, deux ans après une mobilisation sociale majeure et 30 ans après la première grève des femmes dans le pays, soulignant la continuité des revendications pour l’égalité​​.

La grève féministe diffère d’une grève classique par son appel à cesser non seulement le travail salarié mais aussi le travail domestique, éducatif, et de soin, ainsi que la consommation, dans le but d’obtenir l’égalité pour les femmes. Elle soulève la question de la domination patriarcale et vise à sensibiliser sur les inégalités persistantes que subissent les femmes, tant au travail qu’à la maison​​.

En 2023, une grève générale féministe pour le droit collectif aux soins a eu lieu au Pays Basque, marquant un fait historique. Cette grève a souligné l’importance de la crise des soins et a revendiqué un système de soins public et communautaire, mettant en avant la nécessité de reconnaître et de valoriser le travail de soin, majoritairement féminisé et souvent invisible et précarisé​​.

Ces mouvements illustrent l’ampleur et la diversité des luttes féministes contemporaines, unifiant les femmes à travers le monde dans leur quête d’égalité, de reconnaissance et de justice sociale.


Le texte de la CGT 41, la FSU 41, le collectif des droits des femmes 41, le Planning Familial 41, Solidaires Loir-et-Cher et NousToutes41 :

URGENCE ! PARTOUT NOS DROITS SONT REMIS EN CAUSE

En France comme ailleurs, les droits des femmes ont été particulièrement remis en cause ces dernières années. Comme nous le rappelions le 25 novembre, la « grande cause du quinquennat » continue d’être un mythe en France pendant que de très nombreuses femmes sont harcelées, agressées ou tuées au travail comme dans le foyer. Il y a quelques temps, face aux révélations concernant l’acteur Gérard Depardieu, Macron estimait qu’il « rendait fière la France » : c’est une provocation de plus !

Partout dans le monde, les femmes voient leurs droits bafoués par les guerres impérialistes qui écrasent une partie du monde sous les bombardements et qui occasionnent de nombreux crimes de guerre, tels les viols ou les assassinats. La montée des extrêmes droites et de leurs idées y compris des intégrismes de toutes religions remettent en cause le droit à l’IVG, le droit aux femmes d’avoir leur vie, le droit à l’éducation ou le droit à un travail émancipateur. Ces mouvements réactionnaires considèrent les femmes comme mineures.

En France aussi, rien n’est acquis et beaucoup reste à gagner. Par exemple, dans le domaine de la santé où la casse de notre système de protection sociale par les politiques libérales des gouvernements successifs, nous prive d’accès aux soins. Autre exemple, la loi raciste « Asile et immigration », dite loi Darmanin, adoptée grâce aux voix de l’extrême droite, fragilise prioritairement les femmes migrantes.

LES FEMMES : UN ROUAGE ESSENTIEL DU SYSTEME CAPITALISTE ET PATRIARCAL

En France, et dans de nombreux pays, les femmes ont été particulièrement précarisées ces dernières années. En effet, l’égalité salariale reste à conquérir et elles sont plus que jamais à la merci de conditions de travail dégradées. À cause des temps partiels imposés, des CDD auxquels elles sont particulièrement exposées, des carrières hachées et maintenant d’une retraite encore plus tardive, les femmes paient au travail leur rôle dans les foyers. En effet c’est encore elles qui assurent en majorité le travail domestique pourtant essentiel à ce système. Au-delà de la sphère familiale, les femmes sont largement majoritaires dans les secteurs indispensables du social, de la santé, ou encore de l’éducation. Ce sont elles qui étaient en première ligne durant les crises. Ce sont encore elles qui assurent ces rôles indispensables dans des services attaqués par des mesures cherchant à les rendre rentables.

Dorénavant, il s’agirait de devoir « réarmer le pays » pour augmenter le taux de natalité et, à nouveau, assurer le maintien de ce système. Le ventre des femmes n’est ni une arme de guerre ni au service du capital. Les femmes sont libres de l’utilisation de leur corps, chacun·e est libre de devenir parent·e ou non. C’est par le travail des femmes dans la sphère familiale, ou par celui dans la sphère professionnelle que le système assure sa survie.

S’ORGANISER ET FAIRE GRÈVE : UNE NÉCESSITÉ !

Face à ce système capitaliste, patriarcal et raciste, qui oppresse les femmes et les minorités, il est urgent de se mobiliser. L’heure est à la défense de leurs droits les plus fondamentaux, partout dans le monde, mais également à la remise en question de leur place dans ce système. Ce dernier détruit autant les ressources naturelles que les humain·es. Pour nous protéger, mais aussi nous émanciper, il nous faut nous organiser, et nous regrouper, au sein de nos associations et de nos syndicats sur nos lieux de travail. Il nous faut construire un mouvement féministe capable d’arracher de nouveaux droits !

Le 8 mars n’est pas seulement une date de solidarité envers les femmes, il s’agit bien d’un outil : celui de la grève féministe internationale ! Et c’est par cet outil que nous revendiquons l’égalité professionnelle, des salaires pour vivre, des retraites pour tou·tes, de meilleures conditions de travail et par conséquent la fin de ce système qui nous exploite et nous opprime !

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