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Tourisme en Loir-et-Cher : un printemps encourageant, un été incertain

Alors que la saison touristique 2025 débute dans le Loir-et-Cher, les premiers indicateurs livrés par l’enquête conjoncturelle menée du 12 au 19 mai auprès de 216 professionnels du département esquissent un début d’année plus favorable que 2024. Cette amélioration, relevée à la fois dans la fréquentation et le chiffre d’affaires, reste toutefois contrastée selon les types de structures et ne dissipe pas les incertitudes pour l’été à venir.

Une satisfaction en hausse portée par la météo

D’après une enquête de l’Agence de Développement Touristique Val de Loire – Loir-et-Cher et de l’Observatoire de l’Économie et des Territoires, 62 % des professionnels interrogés se déclarent satisfaits ou très satisfaits de la fréquentation observée sur l’ensemble de la période couvrant les vacances de printemps (5 avril – 4 mai) et les ponts de mai. Une progression de 4 points par rapport à 2024.

Ce gain est notamment attribué à une météo plus clémente que l’an passé, où la période avait été marquée par des températures fraîches et des précipitations fréquentes. Le taux de satisfaction sur les vacances de printemps s’établit à 60 %, contre 49 % en 2024. Les ponts de mai, bien que moins dynamiques qu’en 2024 (63 % de satisfaits contre 82 %), ont permis de soutenir la fréquentation.

Hôtellerie : une reprise timide

Les données de l’enquête sont complétées par les résultats mensuels de fréquentation hôtelière dans la région Centre-Val de Loire. Pour le seul mois d’avril 2025, le Loir-et-Cher affiche un taux d’occupation moyen de 51,7 %, en baisse de 2,5 points par rapport à avril 2024, où il atteignait 54,2 %. Le revenu moyen par chambre disponible (RevPAR), indicateur clé de la rentabilité hôtelière, recule également : 37,3 € en avril 2025, contre 40,6 € l’année précédente.

Le mois de mars 2025 avait montré un léger frémissement avec 48,5 % de taux d’occupation, en progression de 1 point sur un an, mais cela reste inférieur à la moyenne régionale. Le mois de mai n’est pas encore consolidé dans ce relevé.

Ces chiffres confortent les observations recueillies auprès des hôteliers : si la fréquentation semble avoir repris, la rentabilité ne suit pas toujours, notamment en raison d’une concurrence accentuée et de séjours plus courts. Le niveau de satisfaction des hôteliers sur le chiffre d’affaires est limité (note moyenne de 5,6/10), au même niveau que celui des meublés de tourisme.

Loisir et cyclotourisme : des tendances plus optimistes

À l’inverse, les sites de loisirs et autres prestataires (restaurants, offices de tourisme, réceptifs) apparaissent plus satisfaits, avec respectivement 73 % et 83 % de répondants satisfaits ou très satisfaits de leur chiffre d’affaires. Le secteur de l’hôtellerie de plein air, mieux valorisé, obtient une note moyenne de 6,3/10.

Parmi les tendances notables, le cyclotourisme continue de progresser. Plusieurs acteurs mettent en avant le rôle décisif de la météo et le retour plus précoce des clientèles étrangères, notamment néerlandaises.

Réservations estivales : prudence et incertitude

Si les ponts à venir, en particulier celui de l’Ascension (du 28 mai au 1er juin), suscitent l’optimisme – avec 79 % des prestataires satisfaits de leur niveau de réservation, contre 62 % en moyenne régionale – l’été demeure source d’inquiétude.

Les professionnels soulignent une généralisation des réservations à la dernière minute, devenue structurelle. Ainsi, 58 % des répondants se disent insatisfaits du niveau de réservation pour juillet et août. Cette opacité complique la gestion et la prévision des flux. Plusieurs témoignages pointent une dépendance croissante à la météo et une instabilité liée au pouvoir d’achat : « Les touristes ont de moins en moins d’argent à dépenser », lit-on dans les verbatim.

Des disparités sectorielles persistantes

Malgré des indicateurs mieux orientés qu’en 2024, les écarts de perception entre les types d’établissements restent forts. La progression globale masque des tensions spécifiques, notamment chez les hébergeurs traditionnels. Les plateformes comme Booking accentuent la pression concurrentielle, tandis que l’augmentation de l’offre en gîtes et chambres d’hôtes n’est pas toujours suivie par une hausse équivalente de la demande.

Le début de saison 2025 se révèle donc encourageant sans être euphorique. Il confirme le retour de certaines clientèles et l’effet bénéfique d’un climat favorable, tout en rappelant la fragilité du secteur face aux aléas économiques et comportementaux.

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