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Un rassemblement à Blois en résonance avec l’indignation de Gisèle Pelicot

Gisèle Pelicot se retrouve depuis des jours au centre d’un procès judiciaire qui bouleverse bien au-delà des frontières du pays. De Liège à New York, son nom et son visage font le tour du monde, transformant peu à peu cette femme en symbole de la lutte contre les viols et les violences faites aux femmes. Son histoire, tragique et effroyable, s’étale tout en provoquant une indignation collective et l’urgence de justice pour les victimes de viol.

Le 2 septembre dernier s’est ouvert le procès des viols en série de Mazan, une petite ville du Vaucluse, où Dominique Pelicot, mari de Gisèle, est accusé d’avoir drogué sa femme pour la livrer à des dizaines d’hommes qu’il recrutait sur Internet. En l’espace de plusieurs années, Gisèle Pelicot aurait subi près de 200 viols, dont 92 seraient imputables à 50 hommes coaccusés aux côtés de Dominique Pelicot.

Lors de la première audience, la victime avait demandé la levée du huis clos, refusant de se cacher. Aujourd’hui, son image est devenue iconique, reconnaissable par sa coupe au carré et ses lunettes de soleil rondes, un style que l’on retrouve placardé dans les rues, sur des affiches criant à la justice pour les victimes. Mais derrière cette image se cache une femme détruite, cherchant à retrouver sa dignité dans une affaire où tout semble avoir été fait pour la lui retirer.

Le 18 septembre, une nouvelle audience a profondément marqué ce procès, déjà qualifié de séisme judiciaire. Pour la première fois, des photos trouvées sur le disque dur de Dominique Pelicot ont été diffusées devant la cour criminelle du Vaucluse. On a vu pour la première fois la colère de Gisèle Pelicot, notamment lorsque l’un des avocats de la défense l’a interrogée sur de supposés « penchants exhibitionnistes ». Un moment de tension intense, où la victime, jusque-là mesurée, a lancé : « Un viol est un viol ! »

Ce procès met en lumière l’horreur d’une manipulation psychologique et physique d’une ampleur terrifiante. Dominique Pelicot aurait élaboré un scénario criminel, droguant systématiquement sa femme pour la livrer inconsciente à des hommes trouvés en ligne. Jean-Pierre Maréchal, l’un des coaccusés, a reconnu avoir lui-même reproduit ce modèle sur sa propre épouse entre 2015 et 2020. Cependant, il affirme avoir refusé de participer aux viols de Gisèle Pelicot. Un refus qui ne change rien à l’atrocité du crime, ni à la dévastation causée dans la vie de ces femmes.

À mesure que le procès avance, la défense tente de semer le doute sur la question du consentement, suggérant que les hommes impliqués pensaient participer à un acte libertin. Pourtant, les révélations de Jean-Pierre Maréchal et d’autres témoignages indiquent clairement que beaucoup savaient que Gisèle Pelicot était droguée et inconsciente, à son insu. Malgré cela, certains avocats persistent à suggérer une complicité ou des comportements à risque de la victime. « On cherche quoi dans cette salle, à ce que je sois coupable ? », a explosé Gisèle Pelicot, lassée de l’humiliation publique.

Le procès de Mazan ne se résume pas seulement aux viols infligés à Gisèle Pelicot. Lors de l’enquête, des photos de sa fille, Caroline, ont été retrouvées, endormie et nue, sur les mêmes disques durs que ceux contenant des vidéos des viols de sa mère. Si Dominique Pelicot nie catégoriquement toute atteinte à des enfants, ces découvertes ajoutent une dimension plus sombre à un dossier déjà accablant.

Gisèle Pelicot, avec son courage et sa ténacité, refuse de se laisser écraser. Son histoire, désormais gravée dans la conscience collective, pousse à une réflexion plus large sur le traitement des victimes de viols dans les tribunaux, où le fardeau de la preuve semble trop souvent peser sur les épaules des survivantes.

Dans ce contexte, à l’appel de la CGT, Solidaires, du Planning familial, du Collectif des droits des femmes et de Noustoustes, 100 à 150 Blésois.es se sont rassemblés mercredi devant le tribunal de Blois en soutien avec Gisèle Pelicot et plus largement toutes les personnes victimes de violences sexistes et sexuelles.

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