Une commémoration du 8 mai à Blois aussi pour « éviter que l’histoire ne se répète »

La Seconde Guerre mondiale a été l’une des périodes les plus sombres de l’histoire moderne, avec un bilan humain et moral extrêmement lourd. Environ 80 millions de personnes sont mortes à cause du conflit, soit environ 3% de la population mondiale de l’époque. Ce nombre inclut les militaires tués au combat ainsi que les civils morts à cause des bombardements, des famines, des maladies et d’autres conséquences directes de la guerre.

Le génocide des Juifs, connu sous le nom de Shoah ou Holocauste, reste l’une des atrocités les plus notoires de cette période, avec plus de 6 millions de Juifs assassinés par le régime nazi. Parmi ces victimes, on compte 1,5 million d’enfants. D’autres groupes ont également été ciblés par la politique d’extermination nazie, incluant les Roms, les homosexuels, les personnes handicapées, ainsi que des opposants politiques, notamment des communistes. Ces actions étaient motivées par l’idéologie raciste, eugéniste et antisémite des Nazis, qui cherchaient à purifier la société de ce qu’ils considéraient comme des éléments « inférieurs ».

Ce 8 mai, comme de coutume, célèbre la victoire sur l’Allemagne nazie. A Blois, c’est au Monument aux Morts, Place de la République, que la traditionnelle commémoration a débuté à 10h40 avec l’arrivée des porte-drapeaux, des autorités, et des lectures de manifestes, suivi par des discours officiels. Etaient présents, le maire de Blois, Marc Gricourt, le préfet, Xavier Pelletier, la députée Mathilde Desjonquères, le président du conseil départemental, Philippe Gouet, le président de l’agglomération, Christophe Degruelle, des maires, des élus, des représentants des forces armées, de la sécurité intérieure et de secours, des sapeurs-pompiers.

Avant le dépôt de gerbes, le ravivage de la flamme, la minute de silence, et la symbolique Marseillaise, l’auditoire a suivi des discours de Marc Gricourt, et de Xavier Pelletier au nom de l’Etat. L’édile blésois a rappelé que Blois avait « payé un lourd tribut à la guerre, mais que la ville avait également été le théâtre d’actes de bravoure et de fraternité. »

« Eviter que l’histoire ne se répète »

La commémoration du 8 mai 1945, à Blois, a trouvé un écho dans l’actualité nationale et internationale. « La période contemporaine reste malheureusement marquée par les guerres ou l’oppression, et nos pensées vont vers ces peuples qui en sont victimes, en Syrie, en Afghanistan, au Soudan, dans la bande de Gaza, et plus près de chez nous, en Ukraine, a déclaré Marc Gricourt. La fin de la Seconde Guerre mondiale aura réveillé les consciences et la nécessité d’inscrire notre continent européen dans une paix durable. Pierre Sudreau, que je cite, disait : Je suis devenu européen dans les camps. L’histoire nous démontre que l’homme est capable de tout construire ou de tout détruire. Puissent ces souvenirs affreux, avec la répulsion qu’ils ont suscitée, provoquer l’horreur de la bestialité, inciter à respecter les autres en attendant de les comprendre, et nous aider à construire un monde nouveau. Ces mots résonnent toujours et plus encore dans une année d’élections européennes, dans un contexte de montée des partis nationalistes d’extrême droite qui, comme au XXe siècle, sèment l’intolérance et la haine, prônent le repli sur soi et, dans une période où, pour la première fois depuis 80 ans, la paix peut être remise en question sur notre continent. Nous devons à toutes celles et tous ceux que nous honorons aujourd’hui, respect, reconnaissance et le devoir d’éviter que l’histoire ne se répète. Nous avons plus que jamais besoin d’Europe, une Europe plus forte politiquement, une Europe de la défense, une Europe qui retrouve une souveraineté, une force économique, une Europe exemplaire pour le monde sur les engagements environnementaux, écologiques, une Europe qui reste exemplaire aussi sur le plan social et sur les questions de solidarité. C’est ainsi et seulement à ces conditions que nous connaîtrons une paix durable. Ce que nous devons à nos enfants et petits-enfants. N’oublions jamais la réalité de l’histoire. »

La commémoration s’est conclue par la remise de décorations, les honneurs aux drapeaux, et la remise des prix du concours scolaire, suivie d’un vin d’honneur.