Ce mardi 28 mai 2024, la Maison de Bégon accueillait la revue littéraire blésoise Brèches pour la soirée de lancement de son premier numéro, intitulé « Seuil ». Un n°1 (que l’on peut acquérir par exemple à la Galerie Wilson) qui rassemble des poésies et des paysages du monde entier, offrant une expérience visuelle et littéraire qui transporte les lectrices et lecteurs au bord de la mer et dans un instant suspendu de beauté rétro-littorale.
« Il est dans mon cœur un oiseau bleu qui cherche à sortir »
Mais, revenons à cette soirée. Dans le P’tit Bégon, les tables ont été poussées pour laisser la place aux poètes et aux musiciens. L’attention est palpable dans la salle, le public réuni est conscient que tous les sens doivent être en éveil pour recevoir les poèmes savamment choisis. Peu seront à demeurer sur le seuil lorsque les vers fous de Bukowski résonneront : « Il est dans mon cœur un oiseau bleu qui cherche à sortir / mais je suis trop coriace pour lui, / je lui dis, reste tranquille, tu veux me foutre en l’air ? ».
Poèmes lus à plusieurs voix en plusieurs lieux, les auteurs et autrices de la revue Brèches se sont mués en troubadours. Thierry Thurmel, Anne-Sophie Perraudin, Çağla Usta et Françoise Pinet se déplacent pour mieux répartir les voix, cherchent à capter les regards, jouent des sons de leurs voix et de leurs instruments, créent l’ambiance avec l’aide d’un disque vinyle ou des boites à musique. Le kemençe, instrument turc en bois à corde frottée, accompagne la lecture des poèmes turcs lus par Çağla Usta dans une langue comme un chant. Ainsi de ces vers lancinants de Nâzım Hikmet « Nous sommes au bord de l’eau,/le platane, moi, et puis le chat » bien en accord avec le titre choisi pour ce premier numéro : le seuil.
Mardi soir, le public de la Maison de Bégon fut invité à pénétrer dans un autre lieu où le temps suspend son vol, sur le seuil d’un essentiel, celui que les poètes s’évertuent de saisir avec leur cœur d’enfant.
Puis vint le temps du jazz qui fait taper du pied avec les blésois Pieds Bop.
