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Victor Hugo et Blois, toute une histoire

S’immerger dans les écrits de Victor Hugo, c’est comme entreprendre un voyage dans le temps, à travers l’histoire, la politique et les émotions humaines. Sa capacité à tisser une toile d’imaginaire autour des villes et des lieux est inégalée, comme en témoigne sa relation profonde et complexe avec la ville de Blois, qui a été parfois une source d’inspiration dans ses écrits.

En 2015, les Archives départementales ont acquis une lettre inédite de Victor Hugo. Écrite il y a près de deux siècles (en 1825), cette lettre, adressée au vicomte Alcide de Beauchesne, apporte une perspective nouvelle sur l’importance de Blois dans la vie et l’œuvre de l’écrivain.

En 1816, le père de Victor, le général d’Empire Léopold Hugo, s’installe à Blois, 73 rue du Foix. Victor et ses frères entretiennent une correspondance régulière avec leur père, malgré une relation initialement troublée qui se transformera plus tard en respect mutuel.

En 1825, donc, Victor Hugo passe un mois en villégiature à Blois, avec sa femme et sa fille Léopoldine. Malgré des relations tendues pendant la jeunesse de Victor, la correspondance révèle un respect mutuel entre le père et le fils à l’âge adulte. Dans cette lettre, Hugo écrit : « Tout est plein de poésie, la ville, son admirable site, ses romantiques souvenirs, la petite maison aux contrevents verts que nous possédons et que nous eut enviée Rousseau, le double jardin dominé par le monticule des Druides, l’arbre de Gaston et le château de Blois, mon petit cabinet dont la vue est ravissante et l’épée de mon vieux père. »

© Archives départementales de Loir-et-Cher

C’est également à Blois que le frère aîné de Victor, Eugène, est pris d’une crise de folie, conduisant à son internement définitif. Enfin, c’est en Sologne, région du Loir-et-Cher, que le premier-né de Hugo, mort à l’âge de trois mois, est enterré.

Ces événements tragiques ont laissé une empreinte indélébile sur la vie et l’œuvre de Hugo. Sa relation avec Blois se reflète dans plusieurs de ses écrits. Dans la préface du recueil de gravures d’Armand Queyroy, il décrit Blois comme « pittoresque et lumineux ». Blois apparaît également dans des scènes de sa pièce « Marion Delorme » (1829), et est évoqué dans « Guerre aux démolisseurs ». Hugo rend hommage à la région dans « Le Roi s’amuse » (1832), en faisant référence au vers célèbre de François 1er inscrit sur les vitres de Chambord : « Souvent femme varie ». La Sologne, quant à elle, est évoquée avec des accents virgiliens dans le poème « Fuite en Sologne ».

Ajoutant une autre couche à l’histoire fascinante entre Victor Hugo et la ville de Blois, le charme de l’une des plus anciennes bâtisses de la ville a séduit le grand écrivain. Parmi les nombreuses merveilles qui parsèment la Place Saint-Louis, outre la cathédrale majestueuse, une bâtisse, évidemment plus modeste mais tout aussi charmante, a attiré l’attention de Hugo : la Maison des Acrobates. Cette frêle maison (classée monument historique en 1922) à pans de bois, ornée de personnages finement sculptés datant du XVe siècle, a captivé le regard de Hugo lors de sa visite à Blois en 1825.

Dans une correspondance adressée à l’aquafortiste Armand Queroy, il décrit la ville avec passion, évoquant « un entassement irrégulier et confus de maisons, des clochers, un château ».

Ce n’était pas seulement la ville des palais et des églises qui l’impressionnait, mais la « ville des maisons », comme il l’a décrit. Il a même fait un parallèle élogieux entre la Maison des Acrobates et une autre, non identifiée, « la maison des musiciens de Weymouth ». Quelle est cette maison ? Elle n’est pas identifiée.

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