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13% des enfants en primaire présenteraient un trouble de santé mentale

Santé publique France a publié les premiers résultats de l’étude Enabee, une étude nationale novatrice sur le bien-être et la santé mentale des enfants scolarisés en France métropolitaine, âgés de 3 à 11 ans. En croisant les informations provenant de trois sources – les parents, les enseignants et les enfants eux-mêmes -, Enabee montre que 13% des enfants en primaire présentent un trouble probable de santé mentale, tels que des troubles émotionnels, des troubles oppositionnels ou des troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Ce taux de prévalence est similaire à ceux observés dans d’autres pays européens pour la même tranche d’âge en 2010 et 2017. Ces premiers résultats fournissent des indicateurs de référence importants qui seront enrichis par de nouvelles analyses dans les mois à venir, contribuant ainsi à une meilleure compréhension de la santé mentale et du bien-être des enfants, et permettant de développer des politiques publiques adaptées.

Enabee : Une base scientifique solide pour orienter les stratégies de prévention des pouvoirs publics

L’objectif de l’étude Enabee est de fournir des indicateurs sur la santé mentale et le bien-être des enfants âgés de 3 à 11 ans, qui étaient jusqu’à présent manquants ou fragmentaires. Cette étude sera répétée à intervalles réguliers afin de suivre l’évolution des indicateurs au fil du temps, d’évaluer l’impact d’événements éventuels tels que les maladies infectieuses ou les facteurs environnementaux sur la santé mentale et le bien-être des enfants, et d’appuyer les actions de prévention et de promotion de la santé visant à créer des environnements favorables à leur épanouissement.

Les indicateurs de l’étude portent sur les troubles de santé mentale considérés comme probables ainsi que sur le niveau de bien-être. Ce qui distingue l’étude Enabee, c’est l’intégration, pour la première fois, du point de vue de l’enfant dans l’évaluation des troubles émotionnels. La méthodologie de l’étude repose donc sur les informations recueillies auprès de trois sources : l’enfant lui-même, ses parents et ses enseignants, ce qui permet une évaluation plus précise du bien-être et de la santé mentale des enfants, ainsi que des facteurs susceptibles de les influencer. Entre le 2 mai et le 31 juillet 2022, plus de 15.000 enfants, 15.000 enseignants et 10.000 parents ont été interrogés dans près de 400 écoles, démontrant ainsi une participation importante et un accueil favorable de l’étude Enabee.

Première évaluation de la santé mentale et du bien-être des enfants scolarisés du CP au CM2

L’étude Enabee mesure trois types de troubles probables chez les enfants de 6 à 11 ans : les troubles émotionnels, les troubles oppositionnels et les troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Il convient de souligner qu’il ne s’agit pas de diagnostics cliniques, mais d’une analyse croisée des points de vue des différents informateurs pour chaque enfant, permettant d’identifier des symptômes et, au-delà de certains seuils, des troubles probables.

Les premiers résultats révèlent que 13,0 % des enfants de 6 à 11 ans scolarisés du CP au CM2 présentent au moins un trouble probable de santé mentale. Cette prévalence recouvre une diversité de troubles potentiels, dont la sévérité varie. Elle est similaire à celle observée dans d’autres pays européens pour la même tranche d’âge en 2010. En détaillant ces chiffres, on constate que parmi les enfants de 6 à 11 ans :

  • 5,6% présentent un trouble émotionnel probable ;
  • 6,6 % présentent un trouble oppositionnel probable ;
  • 3,2 % présentent un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité probable.

Les troubles émotionnels, tels que l’anxiété de séparation, l’anxiété généralisée et les phobies spécifiques, sont plus fréquents chez les filles, tandis que les troubles du comportement, tels que les troubles oppositionnels et les TDAH, sont plus fréquents chez les garçons. Les données ne révèlent pas de différences significatives en fonction du niveau scolaire ou du secteur de l’école (école publique hors réseaux d’éducation prioritaire (REP) et écoles privées par rapport aux écoles publiques REP ou REP+). De nombreuses analyses complémentaires doivent encore être réalisées pour prendre en compte d’autres facteurs tels que l’environnement de vie de l’enfant, sa santé ou celle de ses parents, afin d’étudier les associations entre ces facteurs et les taux de prévalence ou le niveau de bien-être.

Par ailleurs, ces premiers indicateurs, recueillis pendant la crise sanitaire, ne permettent pas de conclure à l’existence d’un impact de la Covid sur la santé mentale des enfants scolarisés du CP au CM2 au printemps 2022, en l’absence de données nationales françaises antérieures à la crise pour cette tranche d’âge.

Les analyses portant sur les enfants scolarisés en école maternelle sont prévues dans les prochains mois. Elles seront complétées en 2024 par des analyses sur les facteurs associés à la santé mentale et au bien-être, ainsi que sur l’utilisation des services de soins. De plus, l’étude sera étendue aux territoires d’Outre-mer.

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