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À Blois, la fête foraine revient sous contrôle et avec des nouveautés

Un an après la mort tragique d’une jeune femme éjectée d’un manège, la fête foraine de Blois rouvre ses portes ce samedi 29 mars. Marquée par le drame, la profession se dit vigilante. Luigi Perrier, président du comité organisateur et responsable de la communication, raconte les coulisses d’un retour sous surveillance.

Il y a un an, presque jour pour jour, l’effervescence d’une nuit foraine avait viré au cauchemar. Le samedi 20 avril 2024, vers 23 heures, une femme de 27 ans était projetée hors d’une attraction en mouvement. Transportée à l’hôpital dans un état critique, elle n’avait pas survécu. Pour les forains, ce souvenir reste omniprésent. « On y pense tout le temps. Quand on a su ça, on a été choqués. On a désinstallé tout de suite. Même si on n’était pas responsables, on s’est sentis responsables. »

À l’époque, l’attraction en cause disposait de l’ensemble des documents requis. « L’accident serait lié à une pièce défectueuse. Ce n’est ni de la faute du propriétaire ni de la personne montée dedans. Ce sont des choses qui peuvent arriver, comme dans une voiture, un avion, un train. Malheureusement, c’est la vie », résume Luigi Perrier. L’enquête judiciaire est toujours en cours. Le gérant du manège a été mis en examen pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d’autrui. En attendant ses conclusions, les organisateurs ont repris la main. À l’initiative de Luigi Perrier, un comité local a été fondé l’an dernier, sous la forme d’une association à but non lucratif. Objectif : coordonner la communication, servir d’interlocuteur entre les industriels forains et la Ville de Blois, et structurer les relations avec les partenaires, notamment publicitaires. « C’était devenu indispensable, surtout après ce qui s’est passé. »

Cette année, le message est clair : tout est mis en œuvre pour garantir la sécurité du public. Deux séries de contrôles se succèdent : un premier, annuel, conduit par un organisme agréé par le ministère, mandaté par les forains eux-mêmes ; un second, diligenté par la Ville, mobilise un autre prestataire, également habilité, qui inspecte chaque installation sur place pendant deux jours. Barrières, capteurs, systèmes de blocage automatiques : tout est vérifié.

Les forains, eux, inspectent quotidiennement leurs installations. « Tous les matins, on se lève pour vérifier. On ne peut pas rouvrir comme ça, d’un claquement de doigts. Chaque jour, on fait des essais. » Selon Luigi Perrier, la Ville n’a rien à se reprocher. « Tout a été fait pour que ça se passe au mieux. »

Malgré les efforts, des parents hésitent à y emmener leurs enfants. Des habitués s’interrogent. « Certains ont peur. On peut comprendre. Mais s’il fallait fermer toutes les fêtes foraines au moindre accident, on n’en ferait plus aucune. C’est comme les avions. Ils volent tous les jours. Quand il y en a un qui tombe, on cherche à comprendre, mais on n’arrête pas tout pour autant. »

La fête revient donc, avec ses décors lumineux, ses manèges vertigineux et son public à reconquérir. Luigi Perrier, qui vit sa quatrième édition à Blois, n’en doute pas : la jeunesse actuelle cherche des sensations toujours plus intenses. « Quand on revoit des vidéos des années 80 ou 90, ce n’est plus la même chose. Aujourd’hui, les gens veulent plus haut, plus fort. Ce sont presque des tests de cosmonautes. »

L’offre s’adapte à cette évolution. La Turbine, une attraction culminant à plus de 60 mètres, est l’une des rares de ce type en France. D’autres manèges, conçus sur le modèle de montagnes russes, viennent compléter l’arsenal. Une maison de l’horreur entièrement animée par des comédiens promet aussi quelques frissons. L’effort est également porté sur la communication : « On tape plus haut, plus fort. C’est nécessaire. »

La fête se veut accessible, avec plusieurs journées à tarifs réduits. L’inauguration, prévue les 29 mars et 30 mars, proposera ainsi toutes les attractions au prix unique de 2 ou 3 euros. Une autre journée à tarif réduit est également programmée mercredi 16 avril. Deux parades costumées sont annoncées : le dimanche 6 avril, les personnages de Naruto et Dragon Ball Z déambuleront dans les allées, suivis, le dimanche 13 avril, de ceux des Simpsons et d’Astérix.

Un événement prendra la forme d’une matinée dédiée aux personnes en situation de handicap ou atteintes de troubles du spectre autistique. « On les accueille hors des moments d’affluence, explique Luigi Perrier. On peut adapter la vitesse des manèges, rassurer si quelqu’un a peur, faire en sorte que ce moment soit vraiment pour eux. Ces personnes ont le droit, comme tout le monde, de profiter des attractions. » Cette initiative, mise en place pour la première fois à Blois en 2024, est appelée à se pérenniser.

Depuis lundi, les installations sont en cours. Trois jours de montage, tests d’éclairage, vérifications finales. Et un œil permanent sur la météo, redoutée comme la pire des variables. « Quand on nous annonce du mauvais temps, on se gratte la tête. C’est notre crainte principale. »

Le souvenir du 20 avril 2024 ne s’efface pas. Mais il n’empêche pas la fête de revenir.

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