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AG de la CPME 41 : des entrepreneurs sous pression, entre alerte et mobilisation

Ce jeudi 12 mars, à Blois, au sein de l’auditorium du Crédit Agricole, la CPME 41 a réuni ses adhérents et partenaires pour son assemblée générale annuelle. En présence du président national Amir Reza-Tofighi et de personnalités telles que Philippe Gouet, Christophe Degruelle, Marie-Noelle Amiot, Jacques Martinet ou le préfet de Loir-et-Cher Xavier Pelletier, le président départemental Franck Bataille a dressé un état des lieux sans concession sur la situation des TPE-PME locales. Hausse des charges, complexité administrative, attractivité des territoires, intelligence artificielle : cette réunion a mis en lumière les tensions qui pèsent sur les entreprises et les défis à venir.

« C’est ensemble, unis et solidaires, que nous pouvons prospérer »

Dès l’ouverture, Franck Bataille a insisté sur les défis croissants que rencontrent les entrepreneurs dans un contexte marqué par l’instabilité. « Nous traversons une époque qui est marquée par des bouleversements sans précédent. Les crises fulgurantes, successives, nous ont mis à l’épreuve de notre résilience, de notre capacité d’adaptation. » Face à ces incertitudes, il a appelé à l’unité et à l’engagement collectif : « Face à ces défis, une certitude émerge, une évidence incontestable : c’est ensemble, unis et solidaires, que nous pouvons non seulement survivre, mais aussi prospérer. »

Franck Bataille
Le président de la CPME 41 : Franck Bataille

Il a réaffirmé ainsi l’importance d’un engagement actif au sein de la CPME, soulignant que chaque adhésion renforce la représentativité des entrepreneurs : « En rejoignant notre confédération, vous intégrez une communauté d’entrepreneurs déterminés à défendre nos intérêts communs, à partager nos expériences et à mutualiser nos ressources. » Le président de la CPME 41 a également évoqué les incertitudes géopolitiques et leurs répercussions sur les entreprises : « Le contexte géopolitique actuel ajoute encore une couche de complexité : tensions internationales, incertitudes politiques, fluctuations économiques, répercussions directes sur nos activités, ruptures d’approvisionnement, instabilité des marchés financiers, variation des coûts énergétiques… C’est tout un tas de défis qu’on va devoir continuer à relever quotidiennement. »

Un modèle économique fragilisé par la fiscalité et la complexité administrative

Invité à s’exprimer devant les entrepreneurs du Loir-et-Cher, Amir Reza-Tofighi, élu président national de la CPME en janvier dernier, a réaffirmé son combat pour un allègement des contraintes pesant sur les petites entreprises. Il a également défendu l’idée d’un « test PME » pour chaque nouvelle réglementation : « Aujourd’hui, les lois sont votées sans prendre en compte leur impact sur les TPE-PME. Résultat : des obligations absurdes, qui s’avèrent parfois impossibles à appliquer. Avec ce test, les parlementaires auront un retour concret avant de prendre leur décision. »

L’intelligence artificielle : opportunité ou menace pour l’emploi ?

La question de l’impact de l’IA sur l’emploi a suscité des débats. Face à ces craintes, Amir Reza-Tofighi s’est voulu plus pragmatique : « Oui, l’IA va supprimer certains emplois, mais elle en créera d’autres. Notre défi sera d’anticiper ces transformations pour que personne ne soit laissé sur le carreau. Aujourd’hui, nous peinons déjà à recruter dans de nombreux secteurs. L’IA pourrait peut-être nous aider à pallier ces difficultés et, paradoxalement, résoudre certains problèmes de pénurie de main-d’œuvre. » Il a exhorté les chefs d’entreprise à prendre le virage numérique : « Il n’y a plus de question à se poser : l’IA est une révolution incontournable. Ce n’est pas « dois-je l’utiliser ? », mais « comment vais-je l’intégrer dans mon entreprise ? ». Si une entreprise ne prend pas ce virage, elle disparaîtra. »

Xavier Pelletier, préfet de Loir-et-Cher
Xavier Pelletier, préfet de Loir-et-Cher

Tourisme et attractivité territoriale : le message du préfet

Présent à cette assemblée générale, Xavier Pelletier, préfet de Loir-et-Cher, a tenu à rappeler le rôle de l’Etat dans l’accompagnement des entreprises locales, notamment dans le secteur du tourisme, clé de voûte de l’économie départementale. Il a insisté sur la nécessité d’un maillage territorial cohérent en matière d’hébergement et d’accueil des visiteurs : « Nous avons des atouts majeurs comme Chambord et Beauval, mais l’offre d’hébergement et de restauration n’est pas toujours adaptée aux flux touristiques. Nous devons mieux structurer notre offre et repenser nos infrastructures pour répondre aux attentes des visiteurs. »

Par ailleurs, il a mis en avant le lien entre l’attractivité du territoire et le logement des salariés, point régulièrement soulevé par les chefs d’entreprise. « Les employeurs nous disent qu’ils peinent à loger leurs salariés. C’est un enjeu majeur pour l’attractivité du Loir-et-Cher. Nous devons redensifier les centres-bourgs et offrir des solutions adaptées. »

Une soirée qui aura permis de mesurer l’ampleur des défis à venir, mais aussi la volonté des acteurs économiques de ne pas subir et d’influencer les décisions qui impactent le territoire.

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