Blais’Watt : l’initiative citoyenne qui produit de l’énergie renouvelable

Collectif citoyen, Blais’Watt est devenu une association dédiée à la transition énergétique. Elle mène des actions locales respectueuses de l’environnement et des habitants, favorise une gouvernance citoyenne, et contribue au développement économique local. L’association sensibilise à la sobriété énergétique et produit des énergies renouvelables dans le bassin de vie de Blois, avec l’objectif d’unir les efforts pour être plus efficaces, gérer de manière autonome l’énergie, valoriser le territoire, et laisser un héritage sain aux générations futures​​.

Blais’Watt a mis en place plusieurs sites opérationnels de production d’énergie renouvelable, notamment des installations photovoltaïques à Cormeray et Rangy, fonctionnels respectivement depuis avril et juillet 2022​​. La société B.WATT41, à capital variable, est l’entité juridique supportant ces projets de production d’énergies renouvelables, ouverte à toute personne désireuse de devenir associée​​. La charte de l’association met l’accent sur un ancrage local, une juste répartition des richesses, une gouvernance citoyenne, et la prise en compte de l’environnement. Les projets visent à répondre aux besoins énergétiques locaux tout en minimisant l’impact environnemental​​. Les membres de Blais’Watt viennent de divers horizons, unissant des professionnels de différents secteurs et des citoyens engagés dans la transition écologique, partageant des valeurs de gouvernance démocratique, de non-spéculation, de respect mutuel et de convivialité.

Faisons un point au sujet de Blais’Watt alors que le cinquième anniversaire se profile et que les projets avancent. « Nous sommes 80 adhérents à l’association Blais’Watt et environ 120 souscripteurs sur les deux premiers projets, » nous explique Matthieu Marquaille, depuis le stand installé dans le cadre de Défi Climat ce dimanche au Jeu de Paume. « Nous allons lancer prochainement des souscriptions pour poursuivre les futurs projets. Parmi les 12 projets en cours, nous avons priorisé quatre d’entre eux, dont la création d’une ombrière sur le parking du Jeu de Paume. Ensuite, il y a le projet de la friche Truffaut à Vineuil. Nous avons également un projet à Cheverny, à côté du château, de panneaux photovoltaïques. Ce qui est intéressant ici, c’est la problématique des monuments historiques et la collaboration avec les Bâtiments de France pour installer une centrale photovoltaïque à proximité d’un monument historique comme le château de Cheverny. Le quatrième projet prioritaire concerne une école dans le nord-ouest de Blois, qui sera agrandie par la municipalité et intégrera une centrale photovoltaïque en toiture. »

« Le projet le plus ambitieux actuellement est la friche Truffaut, avec un budget d’environ 3 millions d’euros, indique Matthieu Marquaille. Nous nous associons à d’autres organismes locaux ou régionaux pour le financer. Notre part dans ce projet sera d’environ 10 à 15 %, et nous lancerons bientôt une souscription pour financer notre participation. »

Blais’Watt pense-t-il s’orienter vers d’autres types de production d’énergie ? « Pour l’instant, nous nous concentrons sur le photovoltaïque, bien qu’il y ait un projet non prioritaire à Chambon, dans l’ancien Moulin d’Auguste Poulain, où nous envisageons d’installer une micro-centrale hydroélectrique« , nous explique le membre de Blais’Watt.

Concernant les adhérents et les souscripteurs, l’un ne va pas avec l’autre ? « L’adhésion n’est pas obligatoire pour souscrire, bien qu’elle ne soit que de 15€ par an, nous dit Matthieu Marquaille. Nous avons également introduit une adhésion étudiante à 5 € pour diversifier et rajeunir nos membres. Notre objectif est d’atteindre 100 adhérents d’ici septembre 2024. La souscription minimale est de 100 €. Nos deux premiers projets avaient des budgets d’environ 80.000 €, mais nous envisageons des projets plus importants à l’avenir. L’électricité produite est revendue à Enedis. Mais être souscripteur chez nous n’est pas une question de profit. Il s’agît de produire davantage d’énergie renouvelable et locale. Quant à la gouvernance, nous avons un collège de pilotage de neuf membres, qui peuvent aller jusqu’à quinze. Toutes les décisions sont prises collectivement. »

Pour grandir Blais’Watt travaille également son image. « Nous avons récemment lancé un site internet où l’on peut suivre la production d’énergie et les économies d’émissions de CO2. En termes de communication, nous cherchons à diversifier nos membres, à attirer plus de femmes, et à rajeunir notre image, dit l’homme de tout juste 40 ans. Nous avons travaillé avec l’École de Design de Blois sur notre nouvelle identité visuelle et avons lancé notre première page Facebook. »

Produire de l’énergie oui, en consommer moins aussi ? « Nous recevons déjà des demandes de municipalités qui souhaitent notre intervention auprès des agents et des élus pour les sensibiliser à la sobriété énergétique, explique Matthieu. Cette sensibilisation s’étend également aux questions de ressources, comme l’eau, qui est un enjeu majeur. »

L’existence de Blais’Watt révèle une carence ou s’inscrit-elle dans les modèles alternatifs ? « Je pense que l’important est de ne pas laisser le pouvoir décisionnel exclusivement aux multinationales ou aux échelons étatiques. Nous avons la possibilité de nous réapproprier notre énergie, et en se familiarisant avec la production, nous encourageons la sobriété. Dans le Centre-Val de Loire, par exemple, il y a une forte présence de centrales nucléaires. Personnellement, je ne suis pas favorable au nucléaire en raison de ses impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine. »

Donc le projet est 100% citoyen ? « Nous envisageons pour la première fois de faire appel à des prêts bancaires, mais en choisissant soigneusement nos partenaires financiers pour minimiser notre impact environnemental, répond Matthieu Marquaille. Nous veillons également à ce que les bénéfices de nos activités ne financent pas des activités nuisibles à l’environnement. » Qui des collectivités ? « Au début, la région Centre-Val de Loire nous a soutenus en doublant les investissements citoyens, ce qui a aidé au financement de nos deux premières centrales photovoltaïques. Cette initiative est désormais terminée, et nous devenons plus autonomes. Agglopolys nous a également soutenus avec un prêt public que nous remboursons progressivement. »

Les efforts de Blais’Watt pour une alternative locale et la préservation de l’environnement pour les générations futures soulignent définitivement l’importance et l’efficacité des actions collectives dans le domaine de la transition énergétique.

>> Pour en savoir plus : blaiswatt.fr