Découvrir le yoga et le Fly Yoga avec Yasmine Majdouline
Fly Yoga, une forme du Yoga Aérien, est une forme moderne de yoga qui combine les postures traditionnelles de yoga avec l’utilisation d’un hamac suspendu. Ce hamac, souvent en soie ou en tissu résistant, est fixé au plafond et permet aux pratiquants de réaliser des poses en suspension, offrant ainsi une expérience unique qui défie la gravité.
Le Fly Yoga a été popularisé dans les années 2000, bien que des formes de yoga utilisant des suspensions existent depuis des décennies*. Il offre de nombreux avantages pour le corps et l’esprit, notamment l’amélioration de la flexibilité et de l’équilibre, le renforcement musculaire, la décompression des articulations, ou du bien-être. Mais allons plus loin sur le sujet avec Yasmine Majdouline, qui a créé à Blois, 30 avenue Médicis, le studio Terra Dansa et qui propose différents types de yogas, dont le Fly Yoga.
Blois Capitale : Le yoga faisait déjà partie de votre vie en tant que danseuse. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Yasmine Majdouline : Oui, bien sûr. Quand j’étais à New York, il y avait Hilary Cartwright, une ancienne danseuse du Royal Ballet qui s’était blessée au dos. Elle a développé une technique de yoga spécialement conçue pour aider le danseur à améliorer sa santé physique. C’est ainsi que j’ai découvert le yoga, en la rencontrant, en suivant ses cours spécifiques de yoga pour les danseurs. Par la suite, j’ai remarqué que la technique Graham, que j’étudiais, avait des points communs avec le yoga. Martha Graham, qui avait rejeté la danse classique, s’est formée à l’école de la Denishawn, une école innovante qui intégrait de nombreux éléments folkloriques et autres influences, dont le yoga. Bien que sa pratique du yoga ait été marginale, je pense que cela a influencé sa philosophie. Plus tard, en travaillant avec Maher Benham, une chorégraphe formée à la technique Graham et très investie dans le yoga, notamment dans sa dimension spirituelle, j’ai approfondi ma pratique. Au début, mon approche du yoga était très mécanique, mais peu à peu, l’aspect spirituel, la détente mentale et la méditation ont pris une place plus importante. Plus je m’y plongeais, plus je m’intéressais à la mythologie indienne et aux bienfaits psycho-émotionnels de cette pratique.
Blois Capitale : Est-ce que cette dimension spirituelle du yoga se retrouve dans votre travail ?
Yasmine Majdouline : Pour moi, la spiritualité est quelque chose de très personnel et intime. Le yoga peut y mener, mais cela reste une expérience individuelle. J’amène un univers qui est mon univers, qui est connecté à ma spiritualité de la manière dont je la vis, je dirais que c’est assez coloré. C’est une ouverture à d’autres perceptions que celles du simple corps physique, en intégrant les bienfaits de sa spiritualité dans la pratique corporelle. Cependant, je ne suis ni dans la gymnastique pure ni dans un dogme spirituel. Il y a un juste milieu.
Blois Capitale : Vous proposez à Terra Dansa plusieurs types de yoga : le fly yoga aérien, le hatha yoga, et la thérapie par le yoga. Pouvez-vous nous expliquer ces différentes pratiques ?
Yasmine Majdouline : Le hatha yoga est une discipline qui travaille sur les postures, les pranayamas (exercices de respiration), la méditation, et la détente. Il est accessible à tous et évolue au fil de l’année en fonction du groupe. Le yoga thérapie, lui, s’adresse spécifiquement aux personnes ayant des pathologies ostéo-articulaires, qui sont diminuées dans leur mobilité. On utilise beaucoup de supports pour les aider à faire les postures, même s’ils sont limités physiquement. Cette pratique peut aussi aider les personnes en burnout ou avec des traumatismes émotionnels, en travaillant sur la lenteur, la respiration et la relaxation.
Le yoga aérien, et plus spécifiquement la méthode fly yoga développée par Florie Ravinet, est une pratique où l’on utilise un hamac suspendu. Cette méthode prend en compte l’aspect émotionnel et spirituel du yoga, en plus des aspects acrobatiques et de détente que l’on associe souvent au yoga aérien. Le hamac permet un travail sur la conscience de soi et sur les émotions, tout en offrant un soutien physique. Le fly yoga n’est pas simplement une série de postures acrobatiques, mais une exploration profonde de soi-même. Les séances durent une heure, et à la fin, on ressent généralement une grande légèreté, tant mentale que physique, ainsi qu’un profond recentrage. La pratique est accessible à tous, même à ceux qui ne sont pas naturellement souples. Cependant, il y a quelques contre-indications pour certaines pathologies, et je n’accepte pas les femmes enceintes ou les personnes avec des problèmes cardiaques, oculaires, ou de l’oreille interne. Il y a vraiment un côté sportif, on va venir chercher le gainage, on va venir chercher l’équilibre parce qu’on est tout le temps sur quelque chose qui bouge, donc il s’agit toujours de revenir à son centre. Donc il y a tout un travail sur l’appui dans la terre, l’appui dans le sol, un travail aussi sur la respiration, de bien respirer par le ventre, tout ce qui est étirement aussi du haut du dos, donc l’autograndissement.
Blois Capitale : Combien de personnes dans une même séance ?
Yasmine Majdouline : C’est totalement collectif, c’est ça qui est chouette dans cette pratique, c’est que comme on est dans les airs en plus, tout de suite, il y a notre âme d’enfant qui s’extasie un petit peu, ça vient tout de suite chercher la joie de se balancer, de se mettre la tête en bas, etc. Donc ça crée vraiment une ambiance dans le cours très joyeuse. Je limite les cours à 10 personnes pour garantir un suivi personnalisé. Cela reste une pratique collective, mais chacun peut aussi se retrouver dans son cocon individuel.
Blois Capitale : Il y a un travail sur les énergies ?
Yasmine Majdouline : Oui, tout à fait. Par exemple, en ce qui concerne le yoga aérien, un cours va commencer à terre parce qu’on veut d’abord se centrer et revenir à la terre. Et c’est le principe de toute philosophie. Avant de pouvoir s’élever, il faut descendre. Si on amène des gens tout de suite dans l’élévation, dans la lumière, dans le spirituel, on se déconnecte complètement et on est coupé de notre humanité. Et ça, c’est tout ce que moi, je ne veux pas. Ce qui m’intéresse, c’est d’y amener par le corps. Dans la société dans laquelle on vit aujourd’hui, on est constamment sollicité par la publicité, par les médias.
On s’éloigne beaucoup de son corps et cet aspect, c’est pour moi une mission, une mission de dire qu’on doit passer par le mouvement, s’ancrer dans la matière avant d’être autre chose.
Blois Capitale : Pensez-vous que le yoga est adapté à tout le monde ?
Yasmine Majdouline : Je n’ai jamais refusé quelqu’un, je ne connais pas ce cas. Mais je pense que le yoga n’est pas pour tout le monde. Si quelqu’un n’est pas intéressé, je ne vais pas le pousser à essayer. D’autres pratiques, comme la danse, peuvent être plus adaptées à certaines personnes. Tout ce qui est imaginatif dans le yoga, ou spirituel, certains s’en fichent complètement. Dans ce cas, ce n’est pas pour eux.
Blois Capitale : Vous organisez des portes ouvertes le 7 septembre. Pouvez-vous nous en parler ?
Yasmine Majdouline : Oui, tout à fait. Les portes ouvertes commencent à 9h avec un accueil autour d’un thé ou café, une visite du studio, et la présentation des activités de l’année. Ensuite, il y aura des séances de découverte pour les enfants (9h30), puis les adolescents et les adultes, mêlant danse classique et contemporaine (à partir de 10h). De 11h à midi, il y aura une initiation au yoga aérien, ouverte à tous. L’après-midi, je participerai à la fête du sport, qui a lieu le même jour.
*Michelle Dortignac, une des pionnières, a développé la marque « Unnata Aerial Yoga » en 2006, qui intègre des éléments de pilates et de danse avec le yoga traditionnel. En France, Florie Ravinet a joué un rôle clé en adaptant cette pratique sous le nom de Fly Yoga en 2009, collaborant avec des professionnels de la santé pour en faire une méthode reconnue.