Etienne Panchout et les « nombreuses incohérences de la majorité actuelle »
Dans son développement, Blois Capitale vous propose désormais une partie politique locale, avec des débats. Toute cette semaine nous écouterons d’abord Etienne Panchout, président du groupe centriste Libre(s) et Blésois.es : « Blois d’abord ! », et arrivé deuxième aux dernières municipales avec 14,48%.
Premier sujet : Faut-il un 4e pont à Blois, un second échangeur autoroutier ? Et la question des mobilités.
« Le quatrième pont pour moi, je vais vite l’éluder ce n’est pas forcément envisageable pour plein de raisons : l’investissement, le patrimoine naturel, la Loire, explique Etienne Panchout à notre micro. Le deuxième échangeur, cela a été un vrai sujet en 2020. Une chose est sûre, on ne peut pas juste s’opposer au 2e échangeur sans tenir compte de deux choses. Les moments où l’échangeur autoroutier déborde et où il y a une file d’attente sur l’autoroute, c’est dangereux. C’est un problème de sécurité, tout simplement. Et donc il faut-il va falloir faire quelque chose. Le 2e point, c’est qu’avec l’agglomération, on a voté un aménagement d’une zone à la Chaussée-Saint-Victor. Elle va amener de l’activité, des déplacements et des trajets, et donc des flux. On a le campus Idec qui arrive, il va y avoir quand même de plus en plus de de mobilité sur cette zone là. Et on peut pas juste dire qu’on ne veut pas de 2e échangeur, il va falloir soit agrandir le premier, soit en prévoir un 2e. Il n’y a pas mille solutions, à un moment il faut faire quelque chose… parce que on n’est pas encore à l’étape où les gens pour venir de Paris vont venir à vélo à Blois. On n’en est pas encore là. Et puis comme on n’a pas fait l’effort de se battre pour un un train en moins d’une heure avec Paris, sans forcément avoir un TGV… voilà, il y a une stratégie globale à penser. Soit on se dit OK, soit on se bat vraiment pour le train. Et après de la gare, comment on fait pour aller bosser avec des vrais transports adaptés par rapport aux horaires des entreprises, hôpital, Conseil départemental, et puis toutes les zones d’activité. »
Etienne Panchout dit regretter l’absence d’une « vraie stratégie » en ces termes : « Je suis désolé, ça fait 15 ans maintenant que ce sont les mêmes personnes qui décident de comment on doit se déplacer dans cette ville. Et bien, qui comprend ? Il n’y a pas de vélo en libre accès. Il y a eu des trottinettes, bon, on essaye… mais ça fait 15 ans quand même qu’ils sont aux commandes. Quelle est l’ambition ? Qu’attendons-nous ? Un accident sur l’autoroute ? On attend que ce soit vraiment bouché ? On attend que les gens ne prennent plus leur voiture ? Cela n’arrivera pas, ça n’arrivera pas. Par contre, comment on fait pour que Blois ait des parkings relais extérieurs, qu’on puisse se rendre dans les zones d’activité, qu’on puisse se rendre en centre-ville, qu’on puisse avoir des dispositifs qui permettent de fluidifier les parcours, de ne pas forcément avoir la voiture en cœur de ville parce que ça serait quand même plus agréable. Tout le monde est d’accord, je veux dire ça serait cent fois plus agréable et c’est souhaitable que d’avoir cette ambition là. Mais à part le dire depuis 15 ans ? En fait, il ne se passe rien. Il y a la maison des mobilités qui va ouvrir dans le quartier gare, ça va être intéressant mais, c’est pareil, encore une inauguration, encore un ruban coupé… mais quelle est l’ambition ? »
Et il enchaine : « On a vu qu’il allait avoir une cartographie des pistes cyclables. Très intéressant comme comme idée portée par l’agglo, mais c’est quasiment une cartographie touristique. C’est la Loire à vélo qui se diffuse vers le Nord. Mais le quotidien des gens, ce n’est pas la Loire à vélo. Le quotidien, ce n’est pas, je viens de Paris et je me promène au bord de l’eau. Le quotidien des gens à Blois, c’est emmener les enfants à l’école, aller les chercher, les emmener aux activités, aller travailler, revenir du boulot, faire ses courses, c’est ça le quotidien des gens. On peut faire une politique d’attractivité touristique, évidemment, et c’est un enjeu pour la ville qui a un nombre d’atouts incroyable. Mais le quotidien des gens, il n’est pas traité par les politiques de mobilités. Globalement, je veux dire aujourd’hui que pendant 15 ans, on nous a dit : « enlevez les voitures du centre-ville », et je pense que c’est une bonne idée. Mais rien n’a été prévu pour que les gens viennent quand même. Il n’y a pas de parking relais. Il y a une navette gratuite, très bien pour les touristes. Mais vous habitez aux Cornillettes, vous habitez à Quinière, vous habitez aux Grouëts… Il n’y a même plus de bus aux Grouëts ! Une famille avec des enfants, elle va prendre un vélo cargo ? Ça monte, ça descend, ou alors faut investir 3500€ dans un vélo électrique. Enfin, quelle est la stratégie pour les gens qui habitent aux Grouëts, pour les gens qui habitent Cornillettes, pour les gens qui habitent même dans les quartiers nord, pour les gens qui habitent à Quinière ? Et puis c’est difficile d’accéder au centre-ville en fait, parce que les horaires de bus, c’est pour les scolaires. Les pistes cyclables, c’est pour les touristes, mais on ne veut plus des voitures… En fait, on veut faire fuir les gens ? Ce n’est pas étonnant finalement que les blésois quittent la ville. Ce n’est pas normal. Enfin, cette ville, elle est incroyable, je veux dire ! Ce n’est pas normal de vouloir partir à l’extérieur pour pour mieux vivre, c’est on devrait tous se dire : je reste dans Blois parce que c’est tellement bien fait ! Et en plus avec la non artificialisation des sols qui arrive, et bien il va falloir quand même que là où c’est construit ce soit peuplé. Il ne faut pas juste avoir le discours, il ne faut pas juste faire une alliance électorale tous les 6 ans pour être réélu avec les voix de l’ensemble de la gauche et dire voilà, on a fait quelque chose… la stratégie elle n’est pas lisible, et cela fait partie des nombreuses incohérences de la majorité actuelle et du maire actuel qu’on dénonce constamment sur bon nombre de décisions. »
Et dans son élan, Etienne Panchout donne une idée : « Je fais une proposition très simple. Pas cher, parce qu’il faut être mesuré dans les dépenses. On a le parc des Expositions, c’est un parking relais, il faut des navettes. Par exemple le samedi, on pourrait relier le marché avec des navettes. Au nord, On a le Jeu de Paume. Il y a un parking, il n’y a pas de spectacles toute la journée, il n’y a pas des matchs de basket toute la journée… le parking est vide tout le temps. On a des parkings-relais. Ils existent. Il faut juste penser les choses un peu autrement. Alors oui, il faut mettre de l’argent sur la table. Mais quand il s’agit de faire du lifting, de changer du béton, de remettre du béton par-dessus du béton… Si les discours avaient été suivis par les actes, je ne serai pas candidat… enfin je n’aurais pas été candidat en 2020, et je ne serais pas dans le Conseil municipal d’opposition, je me serais dit Bon. Tout va bien, ça va dans le bon sens et Ben non, ça va dans le bon sens… Il faut être cohérent, ce n’est pas juste un jeu d’alliance politique. »
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