Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois, a vu sa démission acceptée

Mgr Jean-Pierre Batut, évêque du diocèse de Blois encore hier dans le cadre de l’inauguration des effigies (lire ici), a officiellement quitté sa charge ce lundi midi.

Ce sont deux évêques français, Mgr Thierry Brac de la Perrière et Mgr Jean-Pierre Batut, qui ont vu leur démission acceptée par le pape François le lundi 26 juin 2023. Cette décision exceptionnelle a été accompagnée de leur nomination en tant qu’évêques auxiliaires respectivement dans les diocèses de Lyon et de Toulouse.

Ces nominations sont remarquables en raison du statut des évêques concernés. En effet, Mgr Thierry Brac de la Perrière, âgé de 64 ans, était auparavant évêque de Nevers dans le département de la Nièvre, tandis que Mgr Jean-Pierre Batut, âgé de 68 ans, dirigeait le diocèse de Blois. Les deux hommes ont été nommés évêques auxiliaires afin d’assister les archevêques en poste.

L’annonce de leur démission à la tête de leur diocèse a été faite simultanément avec la révélation de leur nouvelle fonction. Il y a six mois, Mgr de la Perrière avait annoncé prendre du recul par rapport à ses responsabilités dans la Nièvre, sans exprimer explicitement son intention de démissionner. Il avait alors évoqué un état proche du burn-out pour justifier sa décision. De son côté, Mgr Jean-Pierre Batut, qui était à la tête du diocèse de Blois depuis 2015, assistera désormais l’archevêque de Toulouse, Mgr Guy de Kerimel. Selon des informations obtenues par La Croix, il aurait demandé à être déchargé de ses fonctions pour des raisons similaires à celles invoquées par Mgr de la Perrière : un état proche du burn-out donc.

Le burn-out est un phénomène de plus en plus répandu dans notre société, touchant des personnes de tous horizons, y compris des responsables religieux. Il s’agit d’un épuisement professionnel résultant d’une charge de travail excessive et prolongée, associée à un stress chronique. Dans le contexte ecclésiastique, les évêques sont confrontés à de nombreuses responsabilités, notamment la gestion des affaires du diocèse, le soutien pastoral et la prise en charge des fidèles. Ces tâches exigeantes peuvent parfois mettre en péril leur bien-être et leur santé mentale.

La décision du pape François d’accepter les démissions de Mgr de la Perrière et de Mgr Batut tout en les maintenant dans la hiérarchie de l’Église catholique française témoigne d’une volonté de prendre en compte les difficultés rencontrées par les évêques et de trouver des solutions adaptées. Les nominations en tant qu’évêques auxiliaires leur permettront de continuer à servir l’Église tout en bénéficiant d’un soutien supplémentaire et en allégeant leur charge de travail.

Le message de Mgr Batut aux diocésains

Chers frères et sœurs du diocèse de Blois,

Le Saint-Père François, qui m’avait nommé évêque du diocèse de Blois le 22 novembre 2014,
me décharge, à ma demande, de cette responsabilité le 26 juin 2023. Il me nomme à cette date évêque
auxiliaire de Toulouse.
Le 26 juin à midi, je cesse donc d’être évêque de Blois. Comme le prévoit le droit de l’Église, le
collège des Consulteurs se réunira pour élire un administrateur avec lequel la conduite du diocèse
continuera à être assurée jusqu’à l’arrivée d’un nouvel évêque.
Ma vie de prêtre et d’évêque demeure donnée à l’Église : nommé à Toulouse, je me mettrai au
service de ce diocèse aussi longtemps que mes forces me le permettront.
Avec émotion et gratitude, je fais mémoire des moments heureux et douloureux partagés avec
vous depuis mon arrivée il y a huit ans et demi : à titre d’exemple, les assemblées diocésaines, les JMJ
de Cracovie et les pèlerinages à Lourdes, en Terre Sainte, en Italie et autres lieux, les retraites pastorales
vécues avec les prêtres et les diacres, les ordinations sacerdotales et diaconales, les consécrations de
femmes données à Dieu, l’année sainte de la miséricorde, l’année Christophe Lebreton, les visites
pastorales et les célébrations aux quatre coins du diocèse, le chemin parcouru avec l’enseignement
catholique, les sacrements dispensés aux jeunes confirmands et aux catéchumènes adultes… Mais aussi
l’étrange période de la pandémie, l’impact des moments de tension locale, nationale ou internationale,
des mésententes ou défections parfois, mais surtout le constat de mes propres insuffisances : je
demande pardon à tous ceux qui ont eu à déplorer de ma part des négligences ou des maladresses.
Je souhaite vivement vous associer à ma prière et à mon action de grâce pour l’Église qui est à
Blois au cours de la messe qui sera célébrée dimanche 9 juillet à 15 heures 30 à la cathédrale. Ce jour se trouve être celui de la fête de la dédicace de notre cathédrale – une fête qui manifeste que « Jésus-
Christ est le même hier et aujourd’hui », et qu’Il « le sera pour l’éternité » (Hébreux 13, 8). En me confiant à votre prière, je Lui demande de vous bénir.