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Foule pour l’exposition dédiée à Ben à la Fondation du doute

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Qu’on se le dise, c’est l’ouverture de la saison 2025-2026 à la Fondation du doute avec une première grande exposition consacrée à Ben Vautier depuis sa disparition le 5 juin 2024. Elle se tient jusqu’au 14 décembre 2025.

Une histoire partagée entre Blois et Ben

La soirée de vernissage s’est ouverte par les mots de Fabienne Quinet, adjointe au maire de Blois chargée de la culture. Elle a rappelé les liens tissés de longue date entre la ville et l’artiste : « Depuis trente ans, depuis le Mur des mots, Blois et Ben partagent une histoire : une histoire de mots, de culture, d’art, qui fait de notre ville un lieu profondément lié à Ben. » Pour l’élue, cette exposition rappelle combien l’art est un besoin vital : « Les artistes, nous en avons besoin pour leur vision, pour leur regard, pour nous expliquer leur point de vue sur le monde qui nous entoure. Et vu le monde actuel, un peu anxiogène, troublé, je crois que nous en avons vraiment besoin. » Elle a conclu en soulignant le rôle central de la Fondation du doute, ouverte en 2013 : un lieu « de liberté, de mouvement, ouvert à toutes les formes d’expression artistique », qui constitue « une chance et un atout » pour Blois, ville patrimoniale et résolument moderne par la biais de la culture.

expo Ben Blois

Ben s’est donné la mort quelques heures après le décès de sa femme Annie. Gilles Rion, directeur de la Fondation du doute a tenu à rappeler qu’un couple était ici honoré. « On parle beaucoup de Ben, mais il faut aussi rappeler qu’il y avait un couple, un duo. Chaque fois que j’ai rencontré l’un, j’ai rencontré l’autre. » Revenant au titre de l’exposition, il a souligné son lien direct avec le thème des Rendez-vous de l’histoire 2025, « La France ? » : « Quand on a vu sortir ce thème, fin 2024, à la Fondation, le sang n’a fait qu’un tour. Depuis ses débuts, Ben a toujours parlé d’impérialisme, sous toutes ses formes. Il a ouvert des champs de réflexion très tôt, qui aujourd’hui sont davantage partagés, mais qui à l’époque ne l’étaient pas. »

génocide en cours

La voix d’Éva Vautier

Au nom de la famille, Éva Vautier, fille de l’artiste et commissaire de l’exposition, a pris la parole. Elle a insisté sur la portée symbolique de l’événement : « Cette exposition revêt pour moi une signification très forte. Il s’agit de la première exposition personnelle de Ben depuis sa disparition. Elle porte sur un thème qui lui tenait particulièrement à cœur : la lutte contre l’impérialisme. » Elle a rappelé que son père, par son art, avait toujours cherché « à bousculer, à questionner, à réveiller les consciences, mais aussi et surtout à inviter au doute ». Eva Vautier a expliqué avoir voulu travailler « dans son esprit », reprenant certaines de ses méthodes : maquettes, parcours du public, goût du choc visuel, clarté du message, effet de surprise, points de respiration. Pour Ben, écrit-elle, une exposition n’était « jamais un simple accrochage » : c’était un lieu de tension et de jeu, où l’art devait obliger à penser. Avec la Fondation du doute, confiée à Ben en 2013, Blois s’est dotée « d’un lieu à part, à mi-chemin entre le laboratoire et l’atelier, entre le manifeste et le happening », fidèle à l’esprit Fluxus, « mouvant, provocateur, intensément vivant ».

Eva Vautier

Ben en quelques mots

Artiste majeur, Ben (1935-2024) a marqué le paysage français et international par « l’impertinence de son œuvre et sa capacité à provoquer le débat autour de la création contemporaine ». Ses célèbres tableaux-écritures – blancs sur fond noir – ne furent qu’une part d’une démarche multiforme : tracts, manifestes, mail-art, gestes et actions. Proche de Marcel Duchamp, ardent défenseur de Fluxus qu’il rejoignit en 1962, Ben a déployé dès la fin des années 1950 une œuvre radicale où poésie, humour et philosophie s’alliaient au service du doute. « Tout est art », écrivait-il, posant la question même de la définition de l’art. Passeur infatigable, il a créé des lieux de rencontres et de transmission : le Laboratoire 32 à Nice (1958), la galerie « Ben doute de tout » (1965), puis la Fondation du doute à Blois (2013). C’est à Blois également, en 1995, qu’il réalisa Le Mur des mots, fresque monumentale composée de 313 de ses tableaux-écritures.

Fondation du doute

Un hommage en actes

L’exposition À bas l’impérialisme ! condense près de 70 ans de création : slogans, toiles, installations, miroirs, objets. Les phrases-chocs de Ben y résonnent : « À bas l’impérialisme », « Paris n’est pas le centre du monde », « Pas de peuple sans sa langue », « Attention la culture manipule ». D’autres pièces portent sur l’actualité récente : « Génocide en cours » (2023), « Souriez on est en guerre » (2023).

Ben

L’exposition affirme la conviction de l’artiste : chaque langue, chaque culture, chaque imaginaire mérite d’exister. Étouffer une langue, c’est supprimer une vision du monde. C’est dans cette fidélité que la Fondation du doute accueille cet hommage qui n’est pas clôture mais prolongement, invitation à douter encore.

Suivront plusieurs rendez-vous : un dialogue d’objets dans le cadre du festival AR[t]CHIPEL et des Rendez-vous de l’histoire (9 octobre), un café historique « Fluxus, Maciunas et le design graphique » avec Benoît Buquet (13 décembre), ainsi qu’une rencontre annoncée autour de « Fluxus et l’anti-impérialisme ».

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