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Jadot : « Les élections européennes ne sont pas un sondage à mi-parcours d’un quinquennat ! »

Invité au Campus socialiste 2023 qui se tient actuellement à Blois, l’écologiste député européen depuis 14 ans Yannick Jadot – qui vise désormais le Sénat – s’est exprimé de vive voix dans le cadre d’une table ronde sur un sujet qu’il connait bien : l’Europe. Et sur son avenir. Voici l’essentiel d’un propos qui lui a valu de la part des militants socialistes des applaudissements fournis.

« Simplement vous remercier, vous remercier de ce débat parce qu’on n’est jamais interrogé sur les politiques européennes. On n’est jamais interrogé sur l’enjeu européen. On est interrogé sur pourquoi vous faites pas à l’union… pourquoi vous n’êtes pas ensemble au niveau européen… et puis après il y a un article pour nous dire : mais pourquoi ils ne nous parlent pas du climat ? Pourquoi ils ne nous parlent pas du projet social et pourquoi ils ne nous parlent que de leurs alliances ?! Moi, vous savez, ça fait 15 ans que bientôt que je suis élu au Parlement européen et c’est un enjeu absolument essentiel, a assuré l’écologiste. On est dans une crise majeure, et une crise politique absolument majeure. Il y a ce que j’appelle parfois une crise de l’avenir, c’est-à-dire qu’il y a une telle angoisse vis-à-vis de l’avenir sur le climat. Sur la question sociale, sur la question de la démocratie, la guerre, les pandémies, les crises financières, les guerres à venir autour des ressources naturelles… c’est terriblement déstabilisant, insécurisant localement, globalement, personnellement, collectivement. On le voit dans le monde entier, le recours, c’est le passé, c’est le passé fantasmé. Quand une société est prise de vertiges, elle ne regarde pas devant avec son cerveau. Non, elle regarde en bas avec ses tripes ! Et on voit aujourd’hui comment le migrant, l’écologiste et la féministe sont devenus les ennemis. Les ennemis de l’intérieur ? Le migrant, c’est facile depuis que l’humanité est humanité. Je pense que l’étranger a toujours été le bouc émissaire facile. Cela ne résout jamais rien, mais ça a toujours existé. Quant à l’écologie et le féminisme, qui sont les deux grandes transformations de notre société aujourd’hui, elles sont rejetées par une partie de l’opinion, simplement par régression, par fantasme. Cela même quand un gouvernement, comme en Espagne, ne gouverne pas mal. Objectivement, je veux dire, ils prennent la vague. Bolsonaro, qui a gouverné de manière criminelle son pays, a fait plus de voix dans sa tentative de réélection. Trump aussi a fait plus de voix dans sa tentative de réélection. Donc on a apporter quelque chose qui nous réconcilie avec l’avenir, donc qui nous réconcilie avec la nature et nous réconcilie avec nous-mêmes. Un quelque chose qui ne peut pas passer par des nationalismes étroits. Donc nous avons besoin de l’Europe, donc l’Europe est un enjeu essentiel.« 

Yannick Jadot a exprimé une colère sur la façon de dénaturer les scrutins. Les élections européennes ne sont pas « un sondage à mi-parcours d’un quinquennat ! On ne doit pas être dans un sondage grandeur nature pour 2027 ! » Et il a poursuivi ainsi : « Ce n’est pas juste un scrutin intermédiaire; les élections européennes sont essentielles. Lorsque j’entends certains responsables politiques minimiser la perte de sièges au Parlement européen, je suis consterné. La situation est bien plus grave que ce qu’ils laissent entendre. Il y a cinq ans, nous, écologistes et progressistes, avons fait des scores impressionnants. Nous avons obtenu le Green Deal, centré principalement sur les questions du climat et de la biodiversité. Mais malgré cela, on observe aujourd’hui un recul sur l’agenda écologique de la part de l’extrême droite, de la droite et désormais des libéraux. C’est paradoxal et inquiétant, surtout à un moment où la crise climatique et la perte de biodiversité s’aggravent. Ce recul s’explique parce que les transformations nécessaires sont profondes et remettent en question nos habitudes et nos intérêts économiques. »

L’ancien candidat à la présidentielle a visé le chef de l’Etat : « Emmanuel Macron, par exemple, en parlant de « pause environnementale », montre bien que le modèle libéral actuel est incompatible avec la transformation écologique nécessaire. Abandonner ce modèle, c’est aussi remettre en question des soutiens économiques importants, comme ceux aux groupes automobiles. Nous, écologistes, luttons depuis des années pour une politique industrielle européenne. Le vrai pilier manquant de la construction européenne, c’est la production, c’est l’industrie. La seule politique pour les producteurs actuellement, c’est la PAC, la Politique Agricole Commune. […] En résumé, l’Europe n’est pas un simple sondage. C’est une partie de la solution pour le climat, pour la justice sociale, et pour la démocratie. Faisons de ces élections européennes une véritable occasion de changement. »

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