Jeanne d’Arc à Blois, un symbole de l’amitié… franco-américaine !
Au cœur de la ville de Blois, s’élève une figure puissante et mémorable : une statue équestre de Jeanne d’Arc. Tournée vers l’ouest, en direction du Nouveau Monde, cette statue, réplique de celle dévoilée à New York en 1915, est un témoignage de la fraternité entre la France et les États-Unis. Cette direction n’est pas fortuite : elle représente une ouverture vers le pays donateur, tout en rappelant les défis diplomatiques de l’époque, notamment le choix des États-Unis de ne pas rejoindre la Société des Nations.
Mais au-delà des enjeux diplomatiques, ce monument rappelle surtout le passage de la Pucelle d’Orléans à Blois en 1429. Elle avait commencé son voyage à Domrémy et était arrivée à Blois le 26 avril après avoir rencontré le futur Charles VII à Chinon. C’est à Blois que Jeanne d’Arc a rallié les chefs militaires de l’armée royale et où elle s’est imposée par sa piété. Sa « mission divine » culminera le 8 mai 1429 avec la levée du siège d’Orléans par les Anglais.
La sculptrice de ce monument, Anna Hyatt Huntington, est un autre personnage intéressant. Née en 1876 dans le Massachusetts, elle est reconnue comme l’une des plus grandes sculptrices du 20e siècle. Cependant, son talent a été contesté en Europe, notamment lorsqu’elle a été privée de la médaille du Salon de Paris en 1910, au motif que son œuvre ne pouvait avoir été réalisée par une femme. La statue de Blois, notamment, est née d’études minutieuses des chevaux de livraison des magasins du Louvre qu’elle avait réalisées à Paris.
Mais si vous observez de près cette statue à Blois, elle porte en elle une autre histoire. Sur les jambes du cheval et sur la silhouette de Jeanne d’Arc, des marques de balles rappellent les tirs de 1944, lors de la Libération. Ces cicatrices, gravées dans le bronze, sont le rappel de la dualité de ce monument : d’une part, le lien entre le passé médiéval et la Pucelle d’Orléans, et d’autre part, le lien contemporain entre la France et les États-Unis.