Journée des astéroïdes : où sont-ils tombés dans le Loir-et-Cher ?
Lancé, petite commune du Loir-et-Cher, est entrée dans l’histoire le 23 juillet 1872, à 17h20, lorsque le ciel s’est illuminé d’un éclat inhabituel. Cet événement rare, observé par de nombreuses personnes dans tout le Loir-et-Cher, et même jusqu’à Tours, était en réalité la chute d’une météorite (un « astéroïde » devient « météorite » quand il s’écrase sur Terre).
Ce 30 juin, c’est la Journée Internationale des Astéroïdes. Cela en référence à l’impact de l’astéroïde qui s’est écrasé à Toungouska, en Sibérie, le 30 juin 1908, et qui reste l’événement le plus important jamais enregistré.
Mais revenons dans le 41, le 23 juillet 1872. D’après les témoignages, un point lumineux a d’abord été visible dans le ciel, avant de se transformer en une météorite lorsqu’elle a touché le sol, dans un champ du hameau de Chandelay, sur la parcelle Les haies de Blois. Incroyablement, la météorite s’est enfoncée à une profondeur de 1,50 mètre dans le sol, à seulement un mètre cinquante du berger qui était présent à cet instant précis.
Ce n’est que deux jours plus tard, le 25 juillet, que la météorite a été découverte, divisée en trois morceaux distincts. Le fragment le plus imposant, pesant 47 kg, a été nommé « Lancé » en référence à la commune où il a été retrouvé. Les deux autres fragments ont été découverts à Authon : l’un d’environ 250 g au lieu-dit « Pont-Loiselle », qui a été acheté par Auguste Daubrée du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, et l’autre d’environ 3 kg, dans un champ de luzerne du château de Blanchamp, propriété de M. et Mme de Bousseuil.
La météorite de Lancé a rapidement suscité un intérêt scientifique et a captivé l’attention des experts en météorites. Son poids total connu est de 51,7 kg, ce qui en fait l’une des chutes de météorites les plus importantes en France. En fait, seulement 65 météorites « chutes » ont été répertoriées dans tout le pays, ce qui signifie qu’elles ont été observées lors de leur chute et retrouvées peu de temps après leur atterrissage.
Après sa découverte, le fragment de 47 kg a été acheté par Heinrich Ritter von Drashe, un riche industriel autrichien. En raison du coût élevé, le musée de Vendôme n’a pu se permettre d’acquérir la météorite de Lancé et s’est contenté d’un moulage et de petits morceaux visibles en 1915, qui ont malheureusement disparu depuis.
Finalement, le 3 décembre 1876, la météorite de Lancé a trouvé sa place au musée de Vienne, en Autriche. Elle a été offerte au public grâce à la générosité d’un baron industriel autrichien, devenant ainsi une attraction importante pour les amateurs de sciences et les curieux du monde entier. Depuis lors, elle est exposée dans ce prestigieux musée, permettant aux visiteurs d’admirer ce témoin fascinant de l’univers et de l’histoire de notre planète.
Le département du Loir-et-Cher a connu deux autres chutes de météorites remarquables. La première s’est produite à Montlivault en 1838, tandis que la seconde s’est produite à Chitenay en 1978. Cependant, aucune de ces deux météorites ne se compare en poids à celle de Lancé.