Kakhovka, New York, Amérique centrale… les actualités internationales
Pour connaître en trois, quatre voire cinq petites minutes l’essentiel des actualités internationales, nous vous proposons ce condensé d’informations. Que se passe t-il dans le monde ce 8 juin 2023 ? Nous allons en Ukraine, à New York, en Amérique centrale.
Guerre en Ukraine : Destruction du barrage de Kakhovka entraîne des inondations massives
Le jeudi 8 juin, le gouverneur de la région de Kherson, Oleksandr Prokudin, a annoncé sur les réseaux sociaux que la destruction du barrage de Kakhovka a provoqué des inondations dans une zone de plus de 600 km2 dans le sud de l’Ukraine. Les zones inondées se trouvent à la fois sur la rive droite du fleuve Dnipro, contrôlée par les Ukrainiens, et sur la rive gauche occupée par les Russes.
Les conséquences de cette catastrophe sont dévastatrices, touchant les populations des deux côtés du conflit. Les évacuations de civils sont en cours, avec des bus et des trains mobilisés pour déplacer les personnes touchées. À Kherson, une ville située à 70 km en aval du barrage de Kakhovka, les eaux ont monté de cinq mètres sur les rives du Dniepr.
Le président ukrainien, Zelensky, s’est dit « choqué » par l’absence d’aide internationale dans cette situation critique. Il a exprimé sa déception à l’égard des Nations unies et de la Croix-Rouge, déclarant : « Ils ne sont pas là… Ce sont les forces qui doivent être là pour sauver la vie des gens ». Dans ce contexte, la France s’est engagée à soutenir l’Ukraine. Le président Emmanuel Macron a réagi à la destruction du barrage de Kakhovka en annonçant l’envoi imminent d’une aide pour répondre aux besoins immédiats. Sur Twitter, il a condamné cet « acte odieux qui met en danger les populations ». La solidarité internationale est cruciale pour aider l’Ukraine à faire face à cette crise humanitaire et environnementale.
De son côté, le président Poutine, a qualifié cet événement de « barbare » et a accusé Kiev d’en être responsable. Lors d’une conversation téléphonique avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, Poutine a déclaré : « L’acte barbare ayant visé à détruire la centrale hydroélectrique de Kakhovka dans la région de Kherson a conduit à une catastrophe environnementale et humanitaire à grande échelle ». Les tensions entre la Russie et l’Ukraine se sont intensifiées à la suite de cet incident, ajoutant une dimension politique à la tragédie en cours.
Les fumées des incendies canadiens enveloppent New York
La fumée des incendies canadiens s’est infiltrée à travers les frontières et a plongé la « Big Apple » dans une atmosphère irrespirable. Plus de 150 feux de forêt font rage au Canada, et les fumées se sont déplacées jusqu’aux États-Unis, dissimulant les imposants buildings de New York sous un voile de brume. Cette semaine, la ville se retrouve ainsi en tête du classement des grandes villes les plus polluées au monde, dépassant des villes telles que New Delhi, fréquemment en première position, ainsi que Lahore, Dubaï et Dacca.
Depuis mardi, les autorités de la ville et de l’État de New York ont multiplié les avertissements pour sensibiliser les New-Yorkais à l’impact soudain et sans précédent de ces incendies au Canada. La fréquence et l’intensité de ces feux de forêt sont directement liées au changement climatique, un phénomène qui ne cesse de s’aggraver. Les conséquences sont désormais visibles dans le ciel de New York, avec une brume toxique qui pourrait persister pendant une à deux semaines, selon les services météo américains et la direction du vent.
Cette situation entraîne une prédominance de particules fines PM2.5 dans l’air, des particules d’une taille de 2,5 microns, extrêmement dangereuses pour la santé humaine. Les niveaux de particules fines ont été au moins 16 fois supérieurs aux seuils fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce qui témoigne de la gravité de la situation. Les habitants de la ville ont ressenti les effets néfastes de cette pollution, avec des irritations des yeux et de la gorge. Certains témoignent même de symptômes similaires à ceux des fumeurs, malgré leur arrêt du tabac depuis de nombreuses années. Les écoles ont dû annuler les activités de plein air pour protéger les élèves de cette pollution nocive.
Face à cette crise de pollution atmosphérique, le président Joe Biden a appelé les Américains, en particulier ceux souffrant de problèmes de santé, à suivre les directives des autorités locales pour se protéger, ainsi que leurs familles. Il a souligné l’importance de prendre des mesures pour faire face à cette pollution dangereuse, qui constitue une menace pour la santé publique.
L’Amérique centrale confrontée à une crise énergétique due au phénomène climatique El Niño
Depuis le début du mois de mai, plusieurs pays d’Amérique centrale sont confrontés à une situation préoccupante en raison du phénomène climatique El Niño. Ce dernier a provoqué un déficit de pluies et une baisse du niveau d’eau dans les retenues des barrages, affectant ainsi la production d’hydroélectricité dans la région. Face à cette situation, les pays de la région ont décidé d’agir en lançant « l’alerte » et en procédant à des achats préventifs d’électricité sur le marché régional.
Le Nicaragua, le Costa Rica et le Panama ont ainsi pris des mesures pour préserver leurs réserves hydrauliques dans les retenues, afin d’assurer une production ultérieure d’électricité pour leur marché intérieur. Ces achats de précaution ont entraîné une augmentation de la demande d’énergie, ainsi qu’une hausse des prix. La crise s’aggrave en raison des conditions météorologiques défavorables qui persistent dans la région.
Le pays le plus durement touché par les pénuries d’électricité est le Honduras, comme l’a reconnu la présidente Xiomara Castro. L’entreprise nationale d’électricité a dû programmer des coupures d’électricité, ce qui suscite des inquiétudes quant à l’impact sur le PIB du pays. La présidente hondurienne a déploré le rationnement d’énergie causé par le bas niveau d’eau dans les retenues et l’indisponibilité des centrales thermoélectriques.
Face à cette situation critique, la compagnie nationale d’électricité a annoncé la création d’une commission rassemblant les acteurs publics et privés afin de trouver des solutions à la crise énergétique qui s’aggrave en raison des conditions météorologiques défavorables.
Les chiffres témoignent de la gravité de la situation. En 2022, la production hydroélectrique en Amérique centrale s’élevait à 3 108 gigawatts/heure, avec des précipitations « normales ». En 2023, cette production a chuté à 2 797 gigawatts/heure, soit une baisse d’environ 10% au niveau régional. Depuis 2013, les pays d’Amérique centrale sont interconnectés par 1 793 kilomètres de lignes, ce qui leur permet de réaliser des échanges d’énergie entre eux.
El Niño est un phénomène climatique naturel qui se caractérise généralement par une augmentation des températures, une sécheresse accrue dans certaines régions du monde et de fortes pluies dans d’autres. Après s’être produit pour la dernière fois en 2018-2019, il a été suivi d’un épisode prolongé de presque trois ans de La Niña, qui a provoqué des effets inverses, notamment une baisse des températures.
Face à cette crise énergétique, les pays d’Amérique centrale devront mettre en œuvre des mesures d’adaptation et de diversification de leur mix énergétique. Il est crucial d‘investir dans des sources d’énergie renouvelable alternatives afin de réduire la dépendance à l’hydroélectricité et de faire face aux variations climatiques à long terme. De plus, une coopération régionale renforcée dans le domaine de l’énergie pourrait permettre une meilleure gestion des ressources et une réponse plus efficace aux défis énergétiques communs.