L’abstraction lyrique, poétique, pure de Paule Honoré
La Galerie d’Art Wilson en Blois-Vienne se renouvelle chaque mois. En décembre, quatre artistes sont à l’honneur. La peintre Paule Honoré est dans cette lumière avec une abstraction lyrique et poétique de l’ordre de l’évidence.
« Depuis près de trente ans, l’abstraction s’est naturellement imposée dans mon art, plutôt qu’étant un choix délibéré de ma part. Les motifs évidents ne me captivaient pas. À travers mes œuvres, je transmets ma vision du monde, jouant avec les couleurs et les formes, le tout soutenu par une composition qui, petit à petit, se fait plus discrète. Mon art offre une interprétation poétique du monde, naviguant entre le visible et l’invisible, où vigueur et douceur se rencontrent et s’entremêlent sans cesse. J’aimerais que ma peinture suggère plus qu’elle ne montre, libre au regardeur d’y voyager affranchi de toute attache. Mes toiles invitent à une nouvelle compréhension du monde, où les émotions émergent constamment, inspirées par la nature – la chaleur de la terre, le bruissement des arbres, le va-et-vient des vagues, l’ombre laissée par les objets et les personnes… Elles reflètent une poésie du vivant, puisant essentiellement dans la beauté naturelle qui nous entoure, » explique Paule Honoré.
Quelle approche avoir de cette série de créations exposées à la Galerie d’art Wilson ? « Toutes ces œuvres ont été réalisées simultanément, en un même geste. Elles se répondent au niveau des couleurs, des formes, et de ce qu’elles évoquent. C’est vraiment de l’abstraction lyrique, poétique, pure. Je pense que c’est ça, mais je ne suis pas la meilleure personne pour en juger. »
« Certaines œuvres sont entièrement réalisées au couteau, d’autres au pinceau. J’ai utilisé aussi des bâtons d’huile, » détaille l’artiste concernant les œuvres exposées. « Aujourd’hui, je travaille davantage au pinceau, pour un rendu plus doux, mais avec les mêmes couleurs, les mêmes structures. La composition s’efface aujourd’hui. Si on regarde les œuvres de la période précédente, la composition était extrêmement présente. Ce que je cherche, c’est de conserver une charpente solide, mais d’adoucir de plus en plus le rendu final, l’impression première. Beaucoup de mes toiles ont plusieurs couches, ce qui leur donne cet effet de matière. J’essaie de capter et de transmettre des émotions brutes, avec vigueur, rigueur et douceur.«
Quel effet procure l’exposition de ses œuvres ? « Je ressens toujours les mêmes émotions quand je vois mes œuvres exposées. Elles sont le reflet de ma personnalité. Je suis quelqu’un d’engagé dans sa peinture. Je suis un passeur d’émotions« , nous dit Paule Honoré. A découvrir jusqu’au 30 décembre à la Galerie d’art Wilson.
