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La Convention citoyenne sur l’immigration veut donner de nouveaux caps

Ce samedi 17 janvier 2024 s’est tenue la deuxième session de la convention citoyenne sur l’immigration au Théâtre Nicolas Peskine, à Blois, organisée par les jeunes socialistes du Loir-et-Cher sur le thème de l’accueil.

L’introduction, par Simon Blin, fut amère, en réaction avec la promulgation rapide de la loi immigration par le Président Macron. Jeudi, le Conseil constitutionnel avait censuré un total de 35 articles de la loi. Parmi ces articles, trois ont été censurés sur le fond, tandis que les 32 autres ont été écartés au motif qu’ils n’avaient pas leur place dans le périmètre de ce texte​​. Cette décision a contribué à alimenter la controverse entourant la loi et les débats politiques en France. Pour beaucoup des quelques 60 personnes réunies ce samedi matin en convention, c’est « la loi de la honte ».

Pour cette matinée, une large place fut laissée à l’expression de la salle autour des interventions de Hanan El Adraoui, conseillère départementale d’opposition sur la circonscription de Blois 1 en binôme avec Benjamin Vételé, Odile Garnier de la Ligue des Droits de l’Homme et Mickaël Martel du Collectif Pas d’enfants à la rue 41.

En termes de compétence, les départements sont en première ligne au titre de la protection de l’enfance : accueil des mineurs non accompagnés, hébergement d’urgence des femmes enceintes et des mères isolées avec leurs enfants de moins de trois ans qui ont besoin d’un soutien matériel et psychologique, notamment lorsqu’elles sont sans domicile.

Les associations présentes font état de cas dramatiques de femmes demandeuses d’asile enceintes qui n’ont pas eu accès à l’hébergement d’urgence sur des motifs jugés incompréhensibles, ou encore de la remise en cause de la minorité des jeunes entre 16 et 18 ans. Ainsi, les taux de refus de mise à l’abri des mineurs non accompagnés sont majoritaires (80 % en 2022) sur ce critère d’une minorité non crédible. Le Collectif de Soutien aux personnes sans-papiers dénonce le choix de loger les mineurs non accompagnés dans des chambres d’hôtel, les laissant souvent livrés à eux-mêmes, sans parcours d’accompagnement. Il n’y a pas de volonté politique de mettre en place des structures d’accueil autres que les hôtels. En outre, plusieurs voix s’élèvent sur la réorganisation de la Maison départementale des solidarités (MDS) qui se traduit par des amplitudes horaires revues à la baisse.

On entend que dans les conditions actuelles, les travailleurs sociaux en première ligne sont en difficulté, de plus en plus en position de non assistance à personne en danger… et le vivent très mal.

Dans le débat, Benjamin Vételé rectifie le sentiment d’une braderie sociale du Département de Loir-et- Cher, le budget sur le social ne diminuant pas. Mais il faut toutefois choisir ses combats : la reconnaissance minorité/majorité et l’hébergement hôteliers sont estimés ainsi prioritaires. L’élu veut voir dans l’afflux migratoire une opportunité pour le département si tant est que la mixité soit organisée. La question migratoire est une question sociale.

Le collectif Pas d’enfants à la rue, un collectif créé il a trois mois, veut insister sur le fait que la mobilisation citoyenne : « ça marche ». Avec pour exemple la ville de Blois qui a ouvert trois écoles et mis à disposition des logements, tout comme Agglopolys et la Région. Toutefois, il faudra trouver des solutions sur le long terme. Martel appelle à la créativité en la matière et avance trois propositions : soutenir davantage les associations concernées par l’hébergement longue durée comme « 100 pour 1 », créer un Contrat Territorial d’Accueil et d’Intégration entre la Ville et la Préfecture, et enfin que Blois adhère à l’ANVITA.

Les participants remercient chaleureusement les jeunes socialistes de s’être emparés de la question de l’immigration, trop souvent l’apanage des partis de droite en France. Selon les mots de Frédéric Orain, maire adjoint à la Ville de Blois, il s’agit de dépasser les deux mythes sur lesquels les discours anti-immigration tournent en boucle : celui de l’appel d’air et celui du nombre d’immigrés.

In fine, cette convention a donné lieu à des échanges riches permettant de prendre conscience, grâce aux témoignages des nombreuses personnes mobilisées sur le terrain, de la nécessité de déconstruire par des chiffres et des faits les discours anti-immigration et à un appel vibrant à se recentrer sur nos valeurs humanistes et universalistes pour accueillir décemment tout être humain dont la différence culturelle est avant tout une richesse.

Nous vous proposons en vidéo (en haut de page) des interventions de Philippe Fioyi Ayikon (président de la CAN 41), Nathanaël Uhl (membre du Golem), Nicole Loza (Ligue des droits de l’homme), Cédric Marmuse (Secrétaire de la section blésoise du parti socialiste et conseiller municipal délégué à la médiation culturelle et aux relations internationales) et l’écologiste Nicolas Orgelet.

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