Le mystère de la guérite des quais de Blois
Au coeur de Blois, là où le quai de l’Abbé Grégoire rencontre le quai du Foix, un mystérieux édifice en pierre peut intriguer les passants qui ouvrent l’œil, et le bon. Le décor est planté face à la rue des Trois Marchands, la majestueuse Loire pour horizon. Évoquant les anciennes sentinelles de pierre, cette tourelle intrigante semble veiller sur le fleuve, prompte à révéler les secrets enfouis de la cité.
On pourrait facilement imaginer cette élégante structure comme une tourelle de guet, témoin silencieux des siècles passés. Peut-être a-t-elle autrefois servi de poste de péage pour la marine de Loire, dans une époque où la navigation était un axe majeur du commerce et des échanges? Ou encore, elle aurait pu être un refuge discret pour les pêcheurs de Loire, leur offrant un abri contre les caprices de la météo.
Mais comme souvent, la réalité est bien plus prosaïque. Il n’est pas question ici de surveillance, de péages d’antan ou d’aventures de pêcheurs. Cet édifice n’est autre que le dernier vestige d’un passé plus humble, mais tout aussi essentiel à la vie quotidienne.
Imaginez, au XIXe siècle, quatre de ces édicules parsemés le long des quais, construits d’abord en bois, puis en pierre. Leur fonction? Rien de moins que de répondre à un besoin des plus naturels et universels: celui de soulager les messieurs en proie à l’appel de la nature. Ces guérites offraient un refuge discret et un soulagement immédiat aux passants dans le besoin. Vous pouvez dire si bon vous semble : toilettes publiques, urinoir public, cabinet d’aisance, vespasienne, ou encore tasse. Quoi qu’il en soit, les fluides allaient se fondre directement dans le flot de la Loire.
Alors, la prochaine fois que vous flânerez le long de ces quais à Blois, pensez-y. Mais ne l’imaginez encore en service. Ce n’est plus qu’un vestige.