Il y a plus d’un siècle, le 5 mai 1923, Paris a vu l’installation du premier feu de circulation français à l’angle des boulevards Sébastopol et Saint-Denis. Ce feu, essentiellement un « gros phare automobile » avec le mot « Halte! » en lettres rouges, représentait l’innovation technologique de l’époque et promettait une amélioration de la sécurité routière.
Toute une histoire
À Londres, J. P. Knight, spécialiste de la signalisation ferroviaire, mettait en place le premier feu de signalisation (1868), utilisant une lanterne à gaz pivotante rouge et verte. Cependant, cette technologie avait ses limites et était loin d’être parfaite, comme l’a montré l’explosion qui a gravement blessé l’agent qui la manipulait. Car, oui il y avait un agent à la manette pour les premiers feux.
En France, c’est en 1920, que Léon Foenquinos introduit une idée révolutionnaire pour améliorer la signalisation routière. Il suggère l’installation de « signaux électriques lumineux et sonores » à trois mètres de hauteur aux intersections. Foenquinos, patriote dévoué, cède toutes ses inventions à la France par amour de son pays.
En 1923, le concept de Foenquinos prend forme au croisement des boulevards Saint-Denis et de Sébastopol à Paris. C’est ici que le premier feu de circulation français voit le jour, équipé d’une sonnerie pour alerter conducteurs et passants. Malgré sa simplicité, il marque le début du code de la route.
La transformation majeure arrive en 1934, avec la ratification de la convention internationale de Genève. Les feux tricolores (rouge, jaune, vert) deviennent la norme, le jaune servant à prévenir que la circulation va être arrêtée au moment où le feu rouge s’allume, et le vert indiquant que la voie est libre.
À partir des années 2000, les ampoules traditionnelles sont progressivement remplacées par des diodes électroluminescentes (LED), plus durables et plus économes en énergie. Les feux affichent maintenant un décompte des secondes restant avant le prochain changement d’état, ajoutant un niveau de prédictibilité pour les conducteurs.
Au fil du siècle, les feux tricolores ont évolué, passant de simples signaux lumineux à des dispositifs intelligents aidant à la régulation de la circulation et à la prévention des accidents. Et une quatrième couleur de feux de signalisation pourrait bientôt voir le jour…